En 1936, le peuple français goûte aux joies des congés
payés offert par un front populaire, qui a acheté ainsi son image mythique.
Pourtant, quatre ans plus tard, le pays était vaincu et
occupé par les allemands. Au plus fort de la guerre froide, alors que la
menace d’un cataclysme nucléaire servait d’épée de Damoclès à un ordre
mondial figé, la plus grande partie des intellectuels français considéraient
que le paradis social existait à l’Est comme une alternative sérieuse à
l’enfer capitaliste décadent de l’Ouest.
Dans les années 80, alors que l’Angleterre et les
Etats-Unis mettaient en œuvre une profonde réforme de l’Etat Providence, nos
responsables et autres experts s’inquiétaient de cette dérive ultra-libérale
qui condamnait, selon eux, ces pays à connaître un déclin industriel
inexorable. C’était le refrain du déclin de l’empire américain. A la fin des
années 80, alors que s’effondre le mur de Berlin annonçant la fin de l’empire
soviétique, la France considère que la réunification de l’Allemagne n’est pas
d’actualité. Tellement de rendez-vous manqués qui condamne la France à sortir
de l'Histoire et met en péril son futur.
Avec le recul, le constat est sévère car c’est bien
notre immobilisme persistant qui pourrait s’avérer fatal. Car, les événements
nous ont chaque fois infligé un cruel démenti.
La France a connu la débâcle en 1940 et une grande partie
de l’administration française s’est accommodée de l’occupation avec plus ou
moins de zèle. L’expérience du communisme a conduit des millions d’innocents
dans des camps de travail forcé sans propulser les pays concernés sur le
devant de la scène économique. Pourtant, jamais condamné, le communisme
continue d'empoisonner les esprits en France. L’Allemagne réunifiée est en
passe de devenir le pouls économique de l’Europe tandis que les économies
anglo-saxonnes ne se sont pas enfoncées dans un déclin fatal.
C’est le contraire qui s’est produit : dans les
années 80-90, l’écart s’est à nouveau creusé entre d’une part, une Europe
continentale rongée par le chômage, la dette, l'immigration incontrôlée et
les blocages sociaux, un retard technologique et la montée des corporatisme
et, d’autre part, les sociétés anglo-saxonnes retrouvant le chemin de la
création des richesses.
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