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Pour éviter la crise des retraites : changeons de système !

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Published : September 03rd, 2013
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Category : Editorials

 

 

 

 

Que diriez-vous si l’État un beau jour décidait de vous confisquer votre assurance-vie ou votre compte bancaire pour les mettre dans un pot commun, au nom d’un quelconque intérêt national ? Votre opposition serait normale. Pourtant, c’est le traitement réservé à  « nos » retraites depuis 50 ans.


Après avoir longtemps négligé ce dossier, le gouvernement français actuel va s’y atteler sauf que les jalons posés de manière très claire par le Président Hollande ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre : on ne touche ni à l’âge de retraite légal, ni aux pensions des fonctionnaires, ni aux cotisations. Autant dire que le statu quo règne en maître absolu. Le Président reste donc fidèle à sa devise de normalité, c’est-à-dire ne rien changer.


Nous courons à la faillite, mais on peut l’éviter à condition toutefois d’adopter un régime fondé sur la responsabilité et l’épargne individuelles. En 1981, le Chili* a fait la transition d’un système de retraites par répartition exsangue à celui d’un régime par comptes-épargne privés, suite à un plébiscite massif de la population active chilienne.


Voici comment :


1 – Au lieu de promettre des prestations dans un avenir lointain, il faut fixer dès le départ les contributions à payer. Au Chili, il est toujours obligatoire de s’assurer pour la vieillesse, mais chacun est libre de choisir les modalités de sa retraite.


La cotisation obligatoire est de 10% du salaire mensuel, ce qui vise à assurer une retraite d’au moins 50% du revenu d’activité. Ce montant est ensuite enregistré sur un livret personnel d’épargne-retraite.


Étant donné que l’épargne devient donc une affaire individuelle, il est tout à fait possible de prendre une retraite choisie à l’âge voulu (c’est le cas de nombreux Chiliens), à condition toutefois de disposer d’au moins 120% de la retraite minimum légale. Ou à l’inverse, de prendre sa retraite à 60/65 ans et de continuer à travailler.


Ainsi on rétablit le rapport direct et visible entre travail et capital, soit entre l’effort et la récompense. Chacun est libre de cotiser davantage (jusqu’à 20% du revenu) pour avoir une pension plus élevée. Par ailleurs, on révèle et diffuse largement le concept de salaire complet puisqu’on abolit en même temps la division fictive entre les cotisations du salarié et celles de l’employeur.


2 – La mise en place de fonds de pension en libre concurrence, les Administrateurs de fonds de pension (les AFP) : si l’épargne-retraite reste obligatoire, il appartient au marché de gérer l’accumulation des capitaux.


Les AFP sont juridiquement distincts des capitaux qu’ils gèrent : les épargnants restent quoi qu’il arrive propriétaires de leur argent. De même, les AFP sont tenus par un rendement minimum légal : l’épargnant reste libre de transférer son argent d’un fonds à l’autre, et la faillite est exclue. En cas de manque à gagner par rapport au minimum légal, l’État se charge de combler la différence.


L’ensemble du système est contrôlé par un organisme de surveillance mis en place uniquement à cette fin, entièrement indépendant à la fois de l’État et des AFP.


3 – Une fois l’âge choisi de retraite venu, chaque salarié dispose de deux options. Soit, il investit son capital dans une rente viagère chez une compagnie d’assurance, valable aussi pour ses dépendants en cas de décès (et garantie par l’État). Soit, il laisse son capital chez l’AFP qui lui verse alors une pension mensuelle. Le montant sera calculé pour suffire jusqu’au décès. Des retraits exceptionnels sont aussi possibles en fonction du capital disponible par rapport au minimum légal.


Un filet de sécurité permet à tout travailleur ayant cotisé au moins 20 ans de bénéficier d’une retraite publique en complément de son compte-épargne, si tant est que son capital est inférieur à la retraite minimale. En revanche, personne n’est qualifié de « pauvre », mais uniquement lorsque son épargne est épuisée. (Celui qui n’a pas cotisé pendant 20 ans est éligible pour une retraite publique, mais à un niveau beaucoup plus faible.)


Après 30 ans d’existence, le système affiche une santé financière et une adhésion populaire éclatantes. Grâce à un rendement annuel moyen réel de près de 10%(crise financière comprise !), le régime de comptes personnels bénéficie depuis son début d’un statut quasiment intouchable au niveau politique.


Si nos problèmes actuels résultent d’une erreur fondamentale de conception, il suffit de changer de système ! Qu’attendent nos dirigeants pour le faire ?



* « Le Taureau par les Cornes : comment résoudre la crise des retraites », par José Piñera, ancien ministre chilien du Travail et des Retraites (Editions Charles Coquelin, Paris 2008).

 

 

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Le fonctionnement du système de retraite chilien, que je ne connaissais pas très bien dans le détail, me parait particulièrement vertueux, les AFP, sont moins enclins à spéculer et aux placements à très hauts rendement, contrairement aux gestionnaires des fonds de pension américains qui prennent parfois des risques exagérés ( pour les capitaux du Fonds ). La garantie ( au moins du capital versé ) par l'État Chilien évite certains risques "spéculatifs" et la ruine des épargnants ( retraités ).

Nos dirigeants socialistes, communistes et syndicalistes viscéralement opposés aux système par " Capitalisation ", sans réelles raisons économiques mais par " pure " comportement doctrinaire, feraient bien de s'informer sur ce système et d'en prendre exemple. Leur aveuglement doctrinaire a porté un préjudice grave à l'économie Française et à l'emploi, dont ils sont les seuls responsables.

Il suffit de voir avec quoi sont financé les entreprises qui se développent, pas avec l'argent de banque ( trop frileuses ), ni avec les fonds propres des sociétés ( trop faibles ), mais très souvent avec les apports des fonds de pension. Ce système étant presque inexistant chez nous, ils sont obligatoirement étrangers ( souvent américains ) et une grande partie des bénéfices de ces sociétés partent de France, au lieu d'être réinvestis.
"Qu’attendent nos dirigeants pour le faire ?"

Malheureusement, il est en France des sujets délicats (retraites, éducation, smic, public vs privé, ...) qui produisent des réactions épidermiques des syndicats et qui se traduisent par des éruptions de grèves comme il existe des éruptions de boutons !
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Faisons d'une pierre deux coups!

En supprimant les subventions aux syndicats...
1- on fait une économie brute
2- on se dégage des marges de réforme
3- si un syndicat devait survivre (peu probable) il en sortirait renforcé et légitimé puisqu'il n'aurait pu compter que sur ses forces et sa représentativité réelles.
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Tout cela est bel et bien bon, mais cela n"empechera pas l'etat, en cas de crise, de confisquer ladite epargne ou de contraindre les detenteurs a la convertir en obligations d'etat, ce qui revient au meme.

La financiarisation de l'economie et des actifs ne dure que ce que dure la dette des gouvernements
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l'interventionnisme de l’État, ne cesse de m'étonner, même et surtout dans les domaines qu'il ne finance pas ou si peu, (chômage, travail, santé, etc... ), doit-on y voir une cause des problèmes ??????
L'Etat utilise l'argent des autres pour intervenir, accroitre ses pouvoirs, le nombre d'employés qu'il contrôle, etc.

Si je pouvais le faire, je le ferais sans la moindre limite.

QED
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Ce n'est pas bien du tout !, mais pour vous ( comme pour moi ), l'État ( dans sa grande bonté ) a mis en place des Lois ( qu'il ne se sent pas obligé de suivre lui ) et si ce n'était pas suffisant pour nous ruiner, ajoutez-lui quelques tomes de " Code de Procédure ".

Si un jour un Gouvernement vertueux ( Antithèse ) souhaitait réduire l'État à son véritable rôle ou à un rôle plus raisonnable, les lois de l'alternance auraient vite fait le ménage de ses bonnes résolutions, en supprimant ses lois scélérates, toutes ressemblances avec des faits existants ou ayant existé ne seraient qu'un pure hasard, je sais c'est pessimiste, mais là je n'ai pas le choix.
Ces gens ont un esprit totalitaire, que certains tentent de camoufler sous des bonnes intentions.

Lutter contre le vide juridique (et fiscal tant qu'à faire) est pour eux un objectif de premier rang.

Ce qui est interdit n'est pas ce qui est écrit comme tel.
Ce qui est interdit représente tout ce qui n'est pas expressément autorisé !
" Et dette , elle a vécu ce que vivent les dettes, l'espace d'un matin ( ou d'un moment) " sauf les dettes d'État qui elles sont éternelles, sans cesse renouveler par nos chers gouvernants.

Un peu de poésie dans ce Monde de brutes, les dettes sont les roses de nos politiques, elles aussi ont beaucoup de piquants.
Hollande, allons voir si la rose,
Qui se matin avait des dettes
Et des trous dans sa robe pourprée
A point perdu de son rating
Le crédit du socialisme miné
Et son teint verdatre de débiteur dépité.
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Idée à liste - 2/11/2014 at 9:05 AM GMT
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