Pourquoi les banques centrales ont peur de l’inflation de la dette

IMG Auteur
Published : January 15th, 2015
621 words - Reading time : 1 - 2 minutes
( 1 vote, 5/5 )
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
0
comment
Our Newsletter...
Category : Crisis Watch

Notre monde devient japonais.

Pendant plus de vingt ans, le Japon a été l’épicentre du grand cauchemar keynésien qu’est la planification centralisée. Les bulles financières japonaises ont éclaté en 1989-90. Depuis lors, presque trente années durant, le Japon n’a enregistré quasiment aucune croissance.

La Banque du Japon a répondu au problème en établissant une politique de taux d’intérêt à zéro pourcent, ainsi que neuf programmes de QE pour un total de plus de 50% du PIB japonais.

Tout au long de cette période, ni la croissance du PIB ni le taux de chômage n’ont enregistré d’amélioration significative.

De la manière la plus simple qui soit, le Japon nous a prouvé à brûle-pourpoint qu’il est impossible de combattre la bulle sur la dette en faisant diminuer le prix de la dette. Les faits sont clairs et visibles de tous.

Voilà qui n’a pas empêché les banques centrales du monde de mettre en place des politiques identiques pour combattre leurs propres déflations.

A l’échelle globale, les banques centrales ont réduit les taux d’intérêt plus de cinq cent fois et imprimé plus de 11 trillions de dollars pour combattre la déflation qui s’est installée de 2008 au début de l’année 2009.

Les conséquences de ces politiques ont été les mêmes que celles que nous avons pu voir au Japon après 1990 : croissance anémique et taux de chômage très élevé. La « reprise » enregistrée après la crise de 2008 a été la plus lente de l’après-guerre.

Plutôt que de tenter quelque chose de nouveau, les gouvernements et les banques centrales ont eu recours à davantage de création monétaire. Ils ont dissimulé la lenteur de la croissance en ajustant leurs données économiques nationales au point de les rendre purement et simplement ridicules.

Tout cela n’a aucun sens si nous ne comprenons pas que toutes ces actions ont été concentrées sur une seule chose : empêcher l’implosion de la bulle globale sur les obligations.

Quand les actions s’effondrent, des investisseurs font faillite.

Quand les obligations s’effondrent, ce sont des pays tout entiers qui font faillite.

C’est pourquoi les banques centrales ont fait tout leur possible pour empêcher des défauts de se produire sur le secteur des obligations souveraines. Lorsque l’on observe la bulle sur les obligations, les décisions prises par les banques centrales prennent tout leur sens.

1)   Les banques centrales réduisent les taux d’intérêt pour faciliter le remboursement de leurs dettes gargantuesques.

2)   Les banques centrales favorisent l’inflation parce qu’elle rend la dette plus facilement remboursable et reporte à plus tard la restructuration inévitable de la dette.

3)   Les banques centrales ont très peur de la déflation de la dette (Janet Yellen elle-même a dit que la récente déflation du prix du pétrole était un élément positif pour l’économie), parce qu’elle pourrait faire éclater la bulle sur les obligations et forcer des nations souveraines à faire faillite.

C’est aussi la raison pour laquelle le marché des obligations a triplé de volume en seulement quinze ans : alors que les obligations touchent à leur terme, les gouvernements sont obligés d’émettre davantage de dette pour rembourser les détenteurs d’obligations.

Voilà qui est aussi à l’origine de l’importance de l’effet de levier sur le système financier. A mesure que les taux sans risque ont baissé, les autres taux de rendements ont aussi baissé. Les investisseurs se sont donc tournés vers l’effet de levier ou ont utilisé de l’argent emprunté pour tenter d’obtenir une meilleure rémunération de capital.

Cette bulle éclipse toutes les autres. Pour mettre les choses en perspective, le marché des swaps de défaut de crédit qui a failli emporter le système financier en 2008 était dix fois plus petit (50 à 60 trillions de dollars).

Quand cette bulle éclatera, 2008 prendra des airs de pique-nique.

 

<< Previous article
Rate : Average note :5 (1 vote)
>> Next article
Comments closed
Latest comment posted for this article
Be the first to comment
Add your comment
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS