Vous ne serez pas surpris d’apprendre
que le collectivisme se propage dans le monde occidental. Que nous l’appelions
socialisme, communisme, marxisme, fabianisme ou encore totalitarisme n’importe
que très peu. L’idéal du collectivisme gagne en popularité.
Les conservateurs britanniques s’inquiètent
des discours collectivistes extrêmes du nouveau chef du parti travailliste,
Jeremy Corbyn, qui est bien plus à gauche que son prédécesseur, Ed Miliband,
mais manquent aussi de se rendre compte que les membres du parti conservateur
deviennent eux-aussi plus collectivistes dans leur rhétorique. La nouvelle
Premier Ministre, Theresa May, est plus à gauche que Margaret Thatcher, par
exemple. Et pourtant, les Britanniques manquent souvent de réaliser que les
deux plus gros partis du pays se déplacent de plus en plus vers la gauche.
De l’autre côté de l’Atlantique,
aux Etats-Unis, nous assistons à des évènements similaires. Le récent
candidat démocrate, Bernie Sanders, est le premier candidat américain à s’être
officiellement déclaré socialiste, quelque chose qui aurait été inimaginable
il y a encore peu de temps. Afin de pouvoir entrer en compétition avec lui,
Hillary Clinton, l’autre candidate démocrate, a été forcée de déblatérer des
rhétoriques plus collectivistes encore de peur de perdre des voix. Et les
nombreux candidats républicains, bien qu’opposés au socialisme, ont tous
garanti les aides sociales déjà en place.
Au Canada, le nouveau Premier
Ministre, Justin Trudeau, a déjà vendu l’or du pays et promis d’augmenter les
aides sociales.
Chose intéressante, les
Occidentaux continuent de déclarer l’ancienne Union soviétique, la Chine maoïste,
l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie comme ayant été des juridictions
oppressives et totalitaires, et tombent d’accord sur le fait que leurs chefs aient
dirigé leurs peuples avec une main de fer et détruit les droits individuels.
Et pourtant, ces mêmes gens ne semblent pas se rendre compte du déclin de
leur propre pays vers, non pas l’acceptation de, mais la demande en un
collectivisme accru. Ils reconnaissent que le collectivisme a mis d’autres
pays à genoux, mais continuent de s’imaginer que le « nouveau »
collectivisme s’avèrera plus vertueux que l’ancien.
Nous pourrions dire que ces
régimes collectivismes sont de l’histoire ancienne, et ont été oubliés des
générations d’aujourd’hui. Mais ce n’est pas vrai. Les nouvelles générations
d’Occidentaux ont observé le récent déclin de l’Argentine et du Venezuela en
conséquence du collectivisme, et continuent d’être témoins de ce qui se passe
à Cuba, anciennement communiste.
Que faudra-t-il pour que les
défenseurs du collectivisme reconnaissent que le pouvoir du prolétariat est
une fausse promesse – une promesse vendue aux masses par des chefs politiques
afin de propager le totalitarisme ?
La réponse à cette question,
aussi triste qu’elle soit, est qu’il est dans la nature du prolétariat, dans
n’importe quel pays que ce soit, de croire qu’il puisse un jour y avoir une
grande « égalisation », au cours de laquelle le capital sera pris
aux riches et redistribué aux pauvres. Bien qu’un tel évènement ne se
présentera jamais (les chefs politiques, conservateurs comme libéraux,
existent simplement pour leurs propres bénéfices, et non pas pour celui des
gens qu’ils représentent), les gens cherchent par nature à croire en la bonne
fée, et à croire que les hommes politiques tiendront leurs promesses.
Mais si cette vision du monde
était fondée, pourquoi les autres nations occidentales n’ont-elles pas suivi
le mouvement en 1917, après que les Russes ont adopté le Marxisme ? Ou
quand l’Allemagne a adopté le Nazisme dans les années 1930 ?
L’élan n’était alors pas
suffisant. En 1917, une révolution a eu lieu en Russie, mais le gouvernement
provisoire a poursuivi la guerre contre l’Allemagne. Des dizaines de milliers
de soldats russes ont déserté. Vladimir Lénine est entré en scène en avril, et
a promis le retrait immédiat des troupes à condition que ses Bolcheviks
puissent prendre le pouvoir. En octobre, les Bolcheviks sont arrivés au
pouvoir et ont signé un décret de paix.
L’économie allemande s’est effondrée
en 1923 en conséquence des conditions économiquement impossibles du Traité de
Versailles. Une fois de plus, un chef potentiel, Adolf Hitler, a sauté sur l’occasion
et s’est présenté sur l’avant de la scène pour offrir au peuple une panacée
collectiviste. En conséquence, il est très rapidement devenu dictateur.
La même chose s’est produite
dans d’autres pays. Fidel Castro a profité de l’élan d’oppression économique
et sociale de son prédécesseur, Fulgence Batista.
Hugo Chavez a aussi été perçu
comme un sauveur après son prédécesseur, Rafael Caldera, dont l’administration
a exacerbé la crise économique. L’effondrement des banques du Venezuela a
fait plonger 70.000 sociétés dans la banqueroute et détruit l’épargne de très
nombreux Vénézuéliens. La tripartite de Chavez – une solution collectiviste –
a été adoptée, et les Vénézuéliens désespérés ont accueilli Chavez et sa « solution »
comme la réponse à tous leurs problèmes.
Mais pourquoi le Royaume-Uni, le
Canada, les Etats-Unis et les autres pays du « monde libre » n’ont-ils
pas adopté le collectivisme ? Les conditions ont parfois été difficiles
dans ces pays aussi, mais pas suffisamment catastrophiques pour y voir naître
le collectivisme.
Comme l’a dit l’ancien Président
américain, Herbert Hoover, en 1952 :
« Toutes les révolutions
collectivistes arrivent dans un cheval de Troie de situation d’urgence. C’était
la tactique de Lénine, mais aussi celle d’Hitler et de Mussolini. »
Ainsi vont les choses. Lorsque
les banques s’effondrent et que les gens meurent de faim, ils se tournent
vers n’importe quel conte de fées qui leur est présenté en tant que solution.
La situation se trouve exacerbée si le pays est aussi aux prises avec une
guerre.
Aujourd’hui, les Occidentaux
perçoivent l’effondrement économique à venir de leurs pays. Ils font aussi
face à la volonté de leurs chefs politiques (conservateurs comme libéraux) d’avancer
vers ce qui pourrait vite devenir une nouvelle guerre mondiale. Ils perdent
espoir pour l’avenir, et leur mode de vie est en déclin. Et rien n’indique
que leur situation s’améliorera. Il sera bientôt facile de convaincre les
gens que leur situation a été causée par les riches, et qu’un gouvernement
collectiviste pourra apporter le retour des jours heureux en prenant aux
riches pour « rendre » au prolétariat.
Quand tireront-ils des leçons de
quoi que ce soit ? Ils ne le feront pas. En Argentine, après chaque
effondrement économique causé par les Perón et leurs successeurs, une
tendance conservative s’est développée sur le court terme. Mais le prolétariat,
même dans ces moments-là, a continué de croire en le collectivisme. Après
seulement quelques années, ils ont toujours demandé à ce que les aides
sociales soient élargies. Et à chaque fois, tout ce qu’il a fallu a été l’arrivée
d’un nouveau candidat collectiviste, clamant haut et fort que « l’idéal
collectiviste n’était pas une mauvaise chose, il nous suffira de mieux faire
à l’avenir ».
Ce que nous pouvons apprendre de
tout cela, c’est qu’une fois qu’un peuple est convaincu qu’il en va de ses
droits de demander au gouvernement de prendre à un groupe pour donner à un
autre, il ne cesse plus de croire qu’un tel système est à la fois juste et
possible. Alors il gravite autour des prétendants politiques qui lui
promettent toutes sortes de largesses, aux dépens de tous les autres.
Comme
l’a expliqué Edward Gibbon à la fin du XVIIIe siècle au sujet de la mort de
la république athénienne :
« Au final, plus que la
liberté, ils cherchaient la sécurité. Ils voulaient mener une vie
confortable, et ils ont tout perdu – sécurité, confort et liberté. Quand les
Athéniens ont finalement voulu que la société leur donne plutôt que de donner
à la société, quand la liberté qu’ils souhaitaient avant tout était une
liberté face à la responsabilité, alors Athènes a cessé d’être libre, et n’a
jamais plus été libre. »
Comme Thomas Jefferson l’a dit à
l’époque :
« La démocratie cesse d’exister
lorsque vous prenez à ceux qui choisissent de travailler pour donner à ceux
qui préfèrent ne pas le faire. »
Une fois que les idées du
collectivisme touchent la moitié de la population d’une nation, il y a des
chances que la trajectoire se poursuive à la baisse, et ce des décennies
durant. Mais heureusement, le monde ne manque jamais de choix – d’une
alternance de juridictions susceptibles d’offrir plus de libertés. A n’importe
quel instant, certaines juridictions sont en essor, alors que d’autres
déclinent.