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Recension de Meltdown de Thomas Woods

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Published : February 21st, 2014
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Category : Editorials

 

 

 

 

Il y a maintenant cinq ans, paraissait un des livres les plus pertinents et les plus pédagogues sur la crise financière de 2007, Meltdown. Le livre a rapidement été traduit en français par les éditions Valor. On peut le trouver aisément et gratuitement sur Internet. Son auteur est Thomas Woods, un jeune écrivain américain qui partage les préceptes de l’école autrichienne d’économie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si son préfacier n’est autre que Ron Paul, l’homme politique américain qui s’est présenté aux primaires républicaines de 2008 et 2012.


Le livre est d’ailleurs frappant sur un point : la façon dont Ron Paul avait, dans sa préface, exactement prédit la crise qui ne manquerait pas d’arriver. Ron Paul n’est pas économiste mais son analyse était incommensurablement supérieure à celle de « pseudo-spécialistes » qui tentent lamentablement de réécrire l’histoire et, plus précisément, leurs prévisions d’antan. Or, c’est un fait avéré que très peu d’économistes avaient anticipé la crise et que, parmi ces (rares) heureux pronostiqueurs, on y inclut surtout des proches de l’école autrichienne d’économie. De ce fait, il est curieux d’attribuer au marché libre la paternité de la crise financière.


C’est toute l’essence du livre de Thomas Woods qui montre brillamment que le premier fautif est la banque centrale américaine qui a artificiellement créé des billions de dollars ex nihilo. Pire encore, cette institution – dont le président est souvent considéré, à juste titre, comme l’homme le plus puissant du monde – ne semble pas tirer les leçons de la crise et persiste dans l’injection monétaire inconsidérée. Hélas – chose qui n’est pas écrite dans l’ouvrage de Woods – sa « cousine » européenne a elle-même dérogé à ses principes de rigueur, ne comprenant pas que cette rigueur avait justement permis à l’Europe d’être moins touchée par la crise que les États-Unis.


Woods montre aussi que l’abandon des principes libéraux a surtout profité aux plus puissantes entreprises, bénéficiaires des largesses de la banque centrale, pendant que, dans le même temps, des « Américains moyens » voyaient leurs logements saisis par millions. Woods rappelle un fait important, à savoir que la plupart des Américains semblaient s’opposer au plan Paulson mais les parlementaires, soucieux d’empocher des dons substantiels émanant de ces grandes firmes, l’adoptèrent tout de même, plongeant plus encore les États-Unis dans la crise.


Pour enrayer cette spirale inflationniste, Woods ne voit qu’une solution : le retour à la monnaie-marchandise et, plus spécifiquement à l’étalon-or, même s’il ne nie pas que l’argent, voire le cuivre peuvent aussi avoir une utilité pour les petites transactions. L’étalon-or est le meilleur garde-fou contre la folie de nos dirigeants. Son maintien aurait permis de raccourcir, voire d’empêcher la Première Guerre mondiale, selon Ferdinand Lips. Cette idée, raillée tout au long du XXème siècle, revient progressivement à la mode. Pour autant, une grande partie des économistes préfèrent appeler à un retour des idées keynésiennes, oubliant que c’est justement les théories de leur maître à penser – jamais enterrées, contrairement à ce que nous enseigne l’histoire officielle – qui ont conduit de nouveau le monde vers la crise.


Par ailleurs, la lecture du chapitre 5 s’impose tout particulièrement : nous savons que l’histoire officielle professe que Roosevelt a permis aux États-Unis de sortir de la crise où l’avait plongé le trop libéral Herbert Hoover. Or, documents officiels à l’appui, Woods montre, au contraire, que c’est en raillant le « socialisme » d’Hoover que Roosevelt et son futur vice-président, John Nance Garner, accédèrent à la Maison-Blanche. Et, contrairement à un mythe inlassablement ressassé, Roosevelt ne fit pas sortir son pays de la crise. Outre qu’il dirigea son pays de façon quasi dictatoriale (anticipant ainsi le recul actuel des libertés), les États-Unis connurent une nouvelle grande récession en 1937, Roosevelt s’attirant, au passage, les foudres des milieux d’affaires. De même, en 1939, 17 % de la population américaine était toujours au chômage.


Le livre de Woods, bien que datant de 2009, est toujours d’actualité dans un contexte de crise persistante.


 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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