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Sarkozy, ce président taxateur…

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Published : December 23rd, 2011
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Category : Editorials

 

 

 

 

En 2007, Nicolas Sarkozy avait été élu, notamment sur la base d’un programme fiscal plutôt intéressant en s’attaquant à des impôts faisant la fierté de la gauche, comme l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Et force est de reconnaître que, dès le début de sa présidence, il fut assez fidèle à ses propos de campagne en renforçant le bouclier fiscal et en allégeant l’ISF et les droits de succession. En cela, il se distinguait quelque peu de son prédécesseur qui ne mit jamais totalement en place sa réforme promise de baisse d’un tiers de l’imposition sur le revenu.


Mais la crise économique donnera un prétexte à Sarkozy pour revenir sur ses promesses de campagne. En effet, le bouclier fiscal qui – rappelons-le, n’est pas une invention de l’actuel Président de la République – a été abrogé et le dispositif d’allègement des droits de succession profondément corrigé. Nicolas Sarkozy perd ainsi de sa crédibilité politique[1] : les socialistes et assimilés lui reprocheront de maintenir une politique fiscale trop injuste tandis que les anti-fiscalistes – son électorat naturel – regretteront ses tergiversations en la matière, l’argument du « pragmatisme face à la crise » n’étant pas tenable, la meilleure façon de relancer l’économie étant, au contraire de baisser les dépenses publiques (et Dieu sait que nombre d’entre elles sont improductives comme le fait remarquer l’avocat, Nicolas Baverez) et, concomitamment, les taux d’imposition afin de libérer du pouvoir d’achat pour les Français.


Malheureusement, le mauvais bilan fiscal de Nicolas Sarkozy ne se cantonne pas à ces points-ci. Le Président actuel détient aussi un record en matière de créativité fiscale. On y découvre tout le paradoxe de Sarkozy, toujours prompt à faire de grandes déclarations sur le mal fiscal qui ronge ce pays tout en faisant passer régulièrement – et en loucedé – de subtiles taxes.


Parmi celles-ci, ne se trouvent pas uniquement des impôts pesant sur les plus riches. Un des exemples les plus révélateurs en la matière est la taxe sur le tabac. A priori, la justification des multiples hausses de prix du paquet de cigarettes (provoquées majoritairement par ces taxes sur le tabac) réside dans la volonté gouvernementale de voir la consommation diminuer. Mais un tel argument est un leurre qui ne trompe plus personne : la hausse des prix n’a pas d’effet diminutif sur la consommation. Pour le moment, les ventes des buralistes ne baissent pas sensiblement. Toutefois, ces hausses de taxes répétées risquent, à terme, d’alimenter la contrebande, surtout dans une période de crise économique où le pouvoir d’achat est à la baisse.


C’est, selon Marcel Boyer de l’Institut économique de Montréal, ce qui s’est passé au Québec : à deux reprises, entre 1987 et 1994, puis entre 2003 et 2007, les taux des taxes sur le tabac avaient été considérablement augmentés mais, « paradoxalement », celui conduisit à une baisse tout aussi considérable des recettes. C’est l’effet « Laffer » : quand un produit est trop lourdement taxé, une partie des citoyens, soit s’en détournent, soit passent par le marché noir. Il est d’ailleurs savoureux qu’en la matière, même le gouvernement du Québec a reconnu – fût-ce implicitement – la réalité de l’effet Laffer en 2006 : « Les revenus des taxes à la consommation sont révisés à la baisse de 113 millions $. Cette diminution s’explique principalement par des revenus plus faibles qu’anticipé de la taxe sur les produits du tabac, découlant, en partie, de la hausse de la contrebande. ».


De plus, malheureusement, les taxes sur le tabac ne sont pas les seules à ne pas toucher uniquement les classes aisées, loin s’en faut. La pique savoureuse du député socialiste du Lot-et-Garonne, Jérôme Cahuzac, à l’encontre du Président de la République résume bien la situation : « Vous avez taxé les clés USB, les disques durs, les véhicules selon des caractéristiques fluctuantes au gré des lois de finances (…) Vous avez même taxé les poissons, les crustacés et les mollusques, avant que la Commission européenne ne vous dise que décidément, celle-là était peut-être de trop ! ».


En effet, les clés USB et les disques durs d’ordinateurs sont devenus des biens de consommation courants. Quant à la taxe sur les poissons, les crustacés et les mollusques, si elle va être supprimée, elle aura pesé sur tous les consommateurs de produits de la mer pendant plusieurs années.


Et, pendant ce temps, Sarkozy – qui demande aux ménages français de faire des efforts fiscaux – refuse de baisser sa rémunération élyséenne…

 

 



[1] Même si cela ne l’empêchera sans doute pas d’être réélu.

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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Ah si tu étais resté...
Ou Marine et sa brise fraîche.
Cher M. KTORZA, baisser la renumeration du président, pourquoi pas, mais cela sous-entend aussi celle des ministres, députés, sénateurs... Sinon comment expliquer que le président ait moins que ceux qui occupent une fonction moindre?! Est-ce que les députés (même les donneurs de leçon comme les socialistes) y sont favorables? Aucune proposition de leur part en ce sens de leur part? :-) charité bien ordonnée commence par doit même ;-)
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Pas d'accord avec vous. Il faut aller plus loin et supprimer toute rémunération pour le personnel politique, du conseiller municipal au président.

Diriger la cité est un privilège et ne doit pas être rémunéré, sauf à y retrouver des minables qui y voient une occasion de faire une carrière.

La Constituante, à la Révolution, avait décidé que la rémunération d'un député serait de un écu par an. Il faut retourner à ces saines idées et supprimer toute rémunération pour les élus.
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Un sacerdoce sans les inconvénients du célibat :-) il est sur que ça éviterait le problème du cumul des mandats :-) pourquoi pas ? Il est vrai que les militants n'ont pas de salaire, alors pourquoi leur chef en aurait un?
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L'ancien président Nicolas Sarkozy, dont les comptes de campagne ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, a promis de s'engager pour garantir "une expression démocratique libre" en France. Il a également appelé les Français à aider financièrement son parti.
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La décision du conseil constitutionnel met en péril l'UMP, et l'opposition. Et après çà, Montebourg va encore dire que si le FN prend de l'ampleur c'est à cause de l'UE !!! On rêve !!!
Il va faire un carton.
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Tu as entendu la sortie de Jean-Marie sur les rhum ?...
Oui, oui, j'ai entendu, M. Chirac avait dit quelque chose de semblable "... Le bruit, et l'odeur ..." dans son discours d'Orléans.
En voulant diaboliser le FN, les médias lui font de la publicité gratuite !
C'est intelligemment joué , admirable.
comment un site aussi sérieux peut il laisser passer de tels articles débiles
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Pourquoi ? Vous seriez attablé à la gamelle ?
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http://www.youtube.com/watch?v=5IdjVgjO3_Q#at=48
Proposes-en 1 à ton niveau et j'essaierai de comprendre.
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Ou Marine et sa brise fraîche. Read more
clair et net - 7/29/2013 at 7:00 PM GMT
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