La semaine dernière, la Fed nous surprenait encore
par l’annonce d’une quatrième vague de quantitative easing : un programme grâce auquel elle pourrait
acquérir 45 milliards de dollars de bons du Trésor chaque mois.
Avec ce programme et la politique de QE3 annoncée
en septembre dernier, la Fed monétisera 85 milliards de dollars par
mois (45 milliards de dollars de bons du trésor et 40 milliards de
dollars titres adossés à des créances
hypothécaires), et ce pour une durée
indéterminée.
Les politiques mises en place par la Fed sont liées
à son objectif de réduire le taux de chômage
jusqu’à 6,5%. En d’autres termes, elle continuera
d’acheter une telle quantité d’actifs jusqu’à
ce que le taux de chômage atteigne 6,5%.
Que les choses soient bien claires, les politiques de QE
ne créent pas d’emplois. Le Royaume-Uni a annoncé une
vague de QE de plus de 20% de son PIB et n’est pas parvenu à
relancer son secteur de l’emploi. De la même manière, le
Japon a annoncé neuf vagues de QE de 20% de son PIB au cours de ces 20
dernières années, et son taux de chômage n’a pas
diminué.
Au vu de ces éléments, la décision de
la Fed de lier ses efforts de QE à sa volonté de diminuer le
taux de chômage est difficile à avaler. Il est bien plus
probable que la Fed se soit rendu compte que quelque chose plane à
l’horizon et ait à nouveau décidé de renflouer le
système à sa manière.
En effet, bien que les analystes
disent souvent que la Fed a imprimé des billets de banque jour et
nuit, la vérité est que ses bilans n’ont quasiment pas
bougé tout au long de l’année 2012. Au mois
d’octobre dernier, les bilans de la Fed étaient même 50
milliards de dollars inférieurs à ceux de l’an dernier.
Après la mise en place de
QE3 et QE4, les bilans de la Fed sont passés de 2,8 trillions à
2,9 trillions de dollars en seulement quelques semaines. Et à partir
d’aujourd’hui, ils augmenteront de 85 milliards de dollars par
mois.
Entre autres choses, cela
entraînera une inflation plus importante, multipliera les
émeutes de par le monde, et créera des pénuries de
nantissements sur le secteur financier.
En plus de ça, la Fed est
allée bien trop loin pour pouvoir se sortir de cette situation sans
trop d’embûches. Selon ses propres déclarations, ce
n’est autre que l’espoir d’une nouvelle intervention de la
Fed qui a récemment entraîné une reprise du marché
des actions. Si la Fed venait un jour à retirer son soutien au
marché, sans parler d’assainir ses bilans (qui au début
de l’année 2013 s’élèveront à 3
trillions de dollars), le marché des actions et le système tout
entier ne seraient certainement pas capables de s’en remettre.
Voilà à quoi
ressemble la situation qui se développe actuellement. La Fed joue un
jeu de plus en plus dangereux en mettant en place de plus en plus de
nouvelles politiques. Et il ne semble pas qu’elle puisse un jour
revenir en arrière.
Mais deux choses sont
certaines : les prix vont grimper… et ces politiques vont
fonctionner jusqu’à ce qu’elles ne le puissent plus…
après quoi les choses commenceront vraiment à devenir laides.
J’ai récemment
publié un rapport spécial qui détaille comment se
préparer à l’inflation à venir et quels
investissements en profiteront le plus. Une chose est sûre, la
situation ne fera qu’empirer.
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