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Un nouvel hiver de Kondratieff pour les devises fiduciaires

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Published : July 11th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Nikolai Kondratieff (1892-1938) était un économiste Russe. Il est à l’origine de la théorie voulant que les économies capitalistes traversent des cycles longs de 54 années – bien que j’ai pu observer tout au long de mes recherches que sa théorie était utilisée pour justifier des périodes économiques d’une durée variant de 40 à 60 ans. Chaque ‘cycle de Kondratieff’ est divisé en quatre périodes portant le nom des quatre saisons. Chaque vague commence par une phase de croissance économique et s’achève par une période de ralentissement économique pouvant durer plusieurs années. Cette période finale de ralentissement économique est surnommée ‘hiver de Kondratieff’.

Un hiver de Kondratieff est caractérisé par une dépression et une déflation, comme nous avons pu le voir au cours de la Grande Dépression des années 1930. Les adeptes de cette théorie pensent que nous traversons actuellement un nouvel hiver de Kondratieff.

Je ne suis pas en accord avec la théorie de Kondratieff dans la mesure où je ne pense pas que les évènements économiques puissent être pré-déterminés et suivent des cycles précis. Il n’en est pas moins que, en tant qu’économiste Autrichien, je reconnaisse que les phases de croissance économique soient générées par le maintien artificiel des taux d’intérêt à des niveaux très faibles, et que toute phase de croissance débouche inévitablement sur une période de ralentissement économique. En ce sens, si certains désirent appeler le ralentissement économique actuel  un hiver de Kondratieff, je n’y vois aucune objection.

Tout comme dans les années 1930, nous traversons actuellement une période de dépression. De plus – si tant est que nous utilisions une monnaie correcte pour calculer les prix -, nous dire que nous sommes également en phase de déflation. La déflation actuelle n’est que très peu reconnue, dans la mesure où les gens n’observent les prix qu’en fonction de leur devise nationale, et ne les comparent pas à l’or.

Les prix des actifs en dollars, tels que ceux de l’immobilier, du pétrole et des actions, chutent, mais cela ne permet pas de justifier d’une déflation. Cela correspond simplement à la réévaluation de prix surévalués vers des niveaux plus adaptés à la réalité. Les prix des actifs chutent en période de ralentissement économique dans la mesure où l’excès de crédit issu de la période de croissance est essoré du système. Cela correspond au processus de destruction de richesses, qui est très différent d’une déflation. La déflation, tout comme l’inflation, est un évènement monétaire.

Les prix de l’immobilier, du pétrole et des actions peuvent chuter même si la devise utilisée pour les mesurer traverse une phase inflationniste. Le dollar souffre actuellement d’une inflation, et ce même selon l’indice des prix à la consommation officiel mesuré par le gouvernement des Etats-Unis. Beaucoup de personnes, dont moi, pensent que cet indice sous-estime le taux d’inflation réel. Cela signifie que le dollar perd de son pouvoir d’achat. Contrairement à la période actuelle, en 1930, le pouvoir d’achat du dollar augmentait, ce qui est normal en période de déflation. La raison pour laquelle le pouvoir d’achat augmentait à l’époque est que la devise était liée à l’or, premièrement à hauteur de 20,67 dollars par once, puis à hauteur de 35 dollars par once après que Roosevelt ait décidé de dévaluer le dollar.

Aujourd’hui, le dollar est une devise fiduciaire. Il n’est plus soutenu par l’or à un taux fixe, mais y est lié grâce à un taux de change flottant, habituellement appelé ‘prix de l’or’. Bien que l’or ne circule aujourd’hui plus que rarement en tant que devise, il est toujours une monnaie. En conséquence, il est encore aujourd’hui utile aux calculs économiques – comme par exemple à celui des prix, afin de déterminer s’il y a inflation ou déflation.

Considérons par exemple le prix d’un bien populaire tel que le thé, ayant augmenté de 49,6% en passant de 2,28 dollars par kilo en janvier 2000 à 3,41 dollars le mois dernier. Calculé en termes de grammes d’or, le prix du thé a diminué sur la même période, étant passé de 0,225 grammes d’or par kilo à seulement 0,066. Pour dire les choses d’une autre manière, 0,251 grammes d’or permettaient le mois dernier d’acheter 3,8 fois plus de thé qu’en 2000. Cette importante hausse du pouvoir d’achat de l’or est due à la déflation. C’est là exactement la même chose que ce qu’il s’est produit dans les années 1930. Une comparaison similaire du prix d’une multitude d’autres biens nous mènerait aux mêmes résultats. Les prix des biens et services mesurés en or diminuent. En d’autres termes, le pouvoir d’achat de la monnaie-or augmente en raison de la déflation.

Malheureusement, aujourd’hui, tout le monde calcule l’évolution des prix strictement en fonction du dollar ou de sa devise nationale. C’est pourquoi nous entendons dire que ‘le prix de l’or augmente’. Ce dont les gens devraient se rendre compte, c’est que le pouvoir d’achat de l’or augmente. En période de déflation, la monnaie permet d’acheter plus de biens, et c’est ce qu’il se produit actuellement avec l’or, bien que cette façon de voir les choses soit généralement ignorée. Contrairement à ce qu’il se produisait dans les années 1930, la déflation n’est uniquement visible aujourd’hui qu’en calculant l’évolution des prix par rapport à l’or.

Etant donné les conditions économiques médiocres et la déflation du prix de l’or, nous traversons bel et bien aujourd’hui une période qui pourrait être qualifiée d’hiver de Kondratieff. Afin d’être plus précis, je préfèrerai appeler la période économique actuelle une ‘bulle sur les devises fiduciaires’. Cette bulle a gonflé au cours de ces 40 dernières années, alors que les gens cessaient peu à peu de comprendre la nature essentielle de l’or en se tournant vers une devise n’étant soutenue par rien.

Du simple fait que les bulles sont des phénomènes ne pouvant perdurer, cette bulle sur les devises fiduciaires finira à son tour par éclater. Lorsque cela se produira, ceux qui dénigrent l’or ou ignorent ses attributs monétaires comprendront que les caractéristiques qui ont fait de l’or la monnaie de référence durant plus de 5000 ans n’ont aujourd’hui ni disparu ni été détruites. Elles existent toujours, bien qu’elles aient depuis longtemps été oubliées ou ignorées. C’est cela même qui a permis à l’émergence de la bulle sur les devises fiduciaires.

Lorsque la bulle sur les devises fiduciaires finira pas exploser, le prix de l’or grimpera et les devises fiduciaires s’effondreront, tout comme cela s’est déjà produit de nombreuses fois tout au long de l’Histoire. Lorsque la bulle explosera, je m’attends à ce que l’or retrouve à nouveau sa place sur la scène monétaire internationale. Je vous conseille donc de continuer d’accumuler de l’or physique, ainsi que de l’argent, afin de protéger votre capital et de vous préparer à l’arrivée de cet évènement destructeur. Bien que le pouvoir d’achat de l’or ait augmenté au cours de ces dix dernières années, son appréciation ne s’arrêtera pas là…


 

 

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Si mes souvenirs sont exacts, Kondratieff a été déporté au goulag, puis fusillé par Staline parce que les conclusions de son étude ne plaisaient pas au maître de toutes les Russies.

Comme le disait Voltaire, il est dangereux d'avoir raison quand le gouvernement a tort.
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Bonjour ELS...

je vois que votre commentaire a déplu à un marxisant de passage qui vous a infligé une évaluation négative...

vous savez pourtant bien que toute vérité historique n' est pas bonne à dire, surtout dans un pays ultra-collectiviste dans l' âme comme la France ( cette "fille aînée du communisme" et dont les brillantes universités parisiennes ont notamment "formé" des centaines de cadres de Partis communistes étrangers dont Hô Chi Mihn et Polpot... )

en France, les communistes opèrent un retour en force, déversant leur propagande pourrie partout...

il y a quelques jours, par exemple, vous avez peut-être entendu comme moi, sur "France Intox" la petite-pétasse-journaliste-procureur-stalinien-ordure-de-service annoncer péremptoirement - en évoquant la chanson de Jacques DUTRONC "et moi, et moi et moi..." - qu' en 1966, les "Français éprouvaient de la fascination ( SIC !) pour la Révolution culturelle chinoise" ( quand je pense que je suis contraint de payer une redevance télévisuelle et radiophonique pour entendre des saloperies pareilles çà me dégoûte !! ) ; pour mémoire, la "Révolution culturelle chinoise" n' avait rien d' une révolution puisque ce ne fut qu' une abjecte et très sanglante reprise en main par les pires aparatchiks maoïstes chinois et n' avait rien de "culturel" non plus puisqu' au contraire, des historiens ont qualifié ces évènements comme le plus grand crime contre l' intelligence de l'Histoire de l' humanité : outre des centaines de temples bouddhistes détruits et le génocide culturel tibétain, la tombe même de Confucius a alors bien failli être rasée... ).

ainsi va le Monde actuellement... croyez moi, on est très mal barrés...




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Merci de votre message et de votre sympathie.

La réalité est que le communisme est l'opium des intellectuels.

Pour une raison simple : il n'y a guere de marché pour les intellectuels. Peu sont capables de vivre de leur plume ou de leur talent, et sur un marché privé les mécènes possibles sont des gens qui ne sont déjà pas trop sots.

Résultat : leur seul client potentiel est l'Etat, qui leur a concocté un véritable cocon construit dans le but de les payer : education nationale, administration, presse et télévision, etc.

Ce faisant, l'état a mis la main sur les intellectuels. Et les payant, il en devient leur maitre.

Et comme ceux si sont les personnes qui influencent le plus les autres...

C'est en France que ce mécanisme est aujourd'hui le plus avancé, bien que les autres travaillent à grande vitesse pour nous rattraper.

La seule solution est la faillite générale de l'Etat, et l'impossibilité de payer les salaires dedits courtisans. Ils devront aller sur le marché prouver leur valeur, ce sera une expérience révélatrice pour beaucoup d'entre eux.

En tout état de cause, c'est ce qui me console de leur sottise au jour le jour.
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ELS - 7/11/2012 at 3:09 PM GMT
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