Ingérer de l’argent – dans le cadre d’un traitement antimicrobien, par exemple – peut causer une maladie appelée l’argyrie, une condition qui rend la peau bleu-gris. Des chercheurs de chez Brown ont récemment découvert comment cette condition se développe. Le processus est similaire à celui du développement de photographies en noir et blanc, et pas seulement parce que les deux nécessitent de l’argent.
‘Nous venons de créer le premier modèle conceptuel présentant la manière dont se développe cette condition’, déclarait Robert Hurt, professeur d’ingénierie chez Brown, et membre de l’équipe de recherche. ‘Ce qui est intéressant, c’est que les particules qu’une personne ingère ne sont pas les mêmes que celles qui sont directement responsables de la maladie’.
Les scientifiques ont toujours su que l’argyrie avait quelque chose à voir avec l’argent. Cette condition a pu être observée chez des patients auxquels ont été prescrit des traitements antimicrobiens contenant de l’argent et chez ceux ayant subi des traitements médicaux lourds à base d’argent. Des études menées il y a quelques années sur des échantillons de tissus de personnes malades ont montré que les particules d’argent se logeaient très profondément sous la peau, mais la manière dont elles y parvenaient n’était toutefois pas très claire.
L’argyrie serait causée par un certain nombre de réactions chimiques complexes. L’article de Hurt sur le sujet, co-écrit par les chercheurs de chez Brown, Jingyu Liu, Zhongying Wang, Frances Liu et Agnes Kane, a été publié dans le journal ACS Nano.
Hurt et son équipe y présentent la manière dont les nanoparticules d’argent se dissolvent dans l’estomac avant d’être absorbées dans le sang et de finalement venir se loger dans la peau. Son exposition au soleil retransforme le minéral en élément argent, ce qui donne à la peau une couleur bleutée. Ce stage final présente la même réaction photochimique que le développement de photographies en noir et blanc.