Il
en est ainsi d'après la règle des intérêts composés ou toute autre règle,
sauf s'il y a une réforme, une modification significative de la
réglementation de la retraite obligatoire en vigueur.
1. Les faits.
On peut écrire en effet que :
pour k, l'instant présent, et
(k+n) l'instant de la retraite,
cot (k) >> ret (k+n)
ou bien
cot (k) = A.ret (k+n), A>>1,
où
cot (k) est le montant de la cotisation retraite,
ret (k+n) est le montant
de la pension de retraite,
ret (k+n) < 50% plafond de
sécurité sociale,
A est un paramètre aisément calculable.
Ces
éléments m'avaient amené en collaboration avec Jacques Garello
à écrire trois livres sur la retraite (cf. ce texte de mai 2009).
Dans
ce qui suit, je laisse de côté les retraites complémentaires obligatoires des
organismes compléments de l'organisation de la sécurité sociale retraite.
Soit dit en passant, toute obligation de faire est coûteuse en opportunité
pour qui la fait supporter et qui la supporte.
Le coût n'est pas compensable, loin de là, par un revenu.
L'obligation provoque aussi des réactions coûteuses, parfois compensables par
des revenus pour ceux qui ne s'y soumettent pas.
Pour cette raison, l'obligation n'est pas perpétuelle ou irréversible et ne
peut l'être. Et ceux qui disent ou pensent le contraire sont des fous qui
font s'accroître les coûts.
2. De quoi tirez-vous ce que vous devez verser?
Pour employer le vocabulaire habituel, les cotisations retraite proviennent,
depuis l'origine du système, des revenus du travail et, depuis récemment, des
revenus du capital comme si le capital n'était pas un effet indirect du
travail, i.e. des services des êtres humains.
J'inclue, pour simplifier le développement, le revenu de la terre, de la
propriété foncière dans le capital.
Hier, une partie de ces revenus était prise par l'organisation de la sécurité
sociale retraite qui concurrençait à cette occasion l'Etat.
Aujourd'hui, le capharnaüm est complet entre les deux : on ne sait plus qui
reçoit quoi.
3. Quelle solution.
Dans les conditions présentes, pour se sortir de l'avenir prévisible, la
réglementation à mettre en oeuvre devrait être
telle que :
- vous ayez l'obligation de verser davantage aujourd'hui, mais un temps avant
de dépenser moins, à l'organisation de la sécurité sociale retraite et que
- vous receviez demain au moins autant que ce que vous avez versé aujourd'hui
- actualisé -.
Ce que vous versez en plus aujourd'hui a deux éléments:
- l'un est destiné à disparaître, c'est la cotisation de prétendue
répartition de la sécurité sociale retraite - qui inclut la cotisation
"employé" et la cotisation "employeur" -, et
- l'autre élément vise à s'institutionnaliser, c'est la cotisation de
capitalisation retraite que le bon sens n'aurait jamais dû faire disparaître
de la connaissance comme il l'a fait à partir de 1941 et qui consiste à faire
intervenir des taux d'intérêt.
En d'autres termes, la réforme devrait faire en sorte que, au minimum:
cot (k) + B = ret (k+n)
ou, si vous préférez,
C.cot (k) = ret (k+n),
Pour cela, il faut que:
B = B1+B2
ou bien que
C = C1+C2
où
B (C) sont l'élément nouveau de la réforme,
B1 (C1) est l'élément "répartition", vouée à disparaître et
B2 (C2) l'élément "capitalisation", vouée à s'institutionnaliser.
Les façon d'y parvenir sont nombreuses
mathématiquement, en particulier grâce à la multiplicité des taux d'intérêt
qui ont vu le jour.
4. Les faits sont têtus.
La situation économique dans quoi on va se trouver dans l'avenir était
inscrite dans le marbre dès l'origine.
Alors, ce que vous aviez versé en cotisations retraite était perdu pour votre
famille dès lors que vous décédiez avant ou peu après l'heure de la retraite.
Tableau
décès
hommes femmes
âge
20
99 201
99 435
30
98 398
99 168
60
87 744
94 087
Delta
11 457
5 348
10 654
5 081
99 201 hommes meurent à 20 ans; 98 398 à 30 ans et 87 744 à 60 ans ;
99 435 femmes à 20 ans, 99 168 à 30 ans et 94 087 à 60 ans.
En d'autres termes, dans leur période active (entre 20 ou 30 et 60 ans),
les hommes ont fait en sorte que l'organisation de la sécurité sociale
retraite perdait en "obligés hommes" entre 10 654 et 11 457
personnes et en "obligés femmes" entre 5 081 et 5 348.
Schématiquement, l'organisation a gagné à ne pas payer en pension de retraite
de l'ordre de 11 000 habitants "homme" et de l'ordre de 5 200
"femme" - à supposer que tout le monde soit assujetti à
l'organisation, ce qui n'a pas été le cas -.
Le phénomène a été faiblement atténué par la "pension de réversion"
accordée aux veuves depuis la décennie 1970 qui retrouvent une faible partie
de la pension.
Aujourd'hui, c'est une partie significative du montant de la pension de
retraite qui est désormais en jeu, vous en vie.
Il amène le gouvernement à faire des projets qui n'ont rien à voir avec le
projet présenté ci-dessus, mais tout avec les fausses réformes passées qui
ont montré leur lancinante inefficacité.