Choisit-on d'être pauvre ?

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From the Archives : Originally published October 26th, 2002
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Une affiche attirait récemment mon attention dans le métro de Montréal, celle de la guignolée de la Société St-Vincent-de-Paul. Pour nos amis européens, la guignolée est une tradition québécoise de la période qui précède le temps des fêtes où l'on recueille de l'argent et de la nourriture pour les pauvres.

Tradition excellente il va sans dire. Il est certes immoral de redistribuer la richesse par des moyens coercitifs, c'est-à-dire avec le bras armé de l'État (voir REDISTRIBUER LA RICHESSE EST IMMORAL, le QL, no 80). Mais les initiatives privées, fondées sur l'action bénévole et les dons de gens qui ont le choix de faire quelque chose pour autrui et choisissent volontairement de le faire, ne peuvent qu'obtenir l'approbation de ceux qui, comme nous, défendent la liberté et la responsabilité individuelles.  

Une tradition corrompue 

Les guignolées d'aujourd'hui n'ont toutefois plus la même nature modeste et locale que celles de l'ancien temps. Après être un peu tombée en désuétude, la tradition a été reprise il y a quelques années par des stations de télévision, des journaux et des administrations municipales. Les guignolées sont devenues des événements médiatisés où l'on voit des journalistes, des vedettes et des politiciens montrer à quel point ils ont un grand coeur et mousser leur carrière en faisant la promotion de la solidarité (charité n'est plus un mot à la mode). Ce sont les mêmes personnalités qui passent le reste de l'année à faire l'apologie de l'étatisme et du socialisme, ou à les mettre en pratique s'ils ont du pouvoir.  
  
          Pendant ces guignolées, on sollicite évidemment des gens qui ont le choix de donner ou non. Mais en fin de compte, ce sont moins les dons ramassés qui importent que le spectacle lui-même et le message qu'on cherche à faire passer, qui vise à promouvoir non pas le don volontaire et la charité privée, mais l'égalitarisme et le collectivisme. 
  
          Sur cette affiche, c'est le slogan qui m'a fait tiquer: « Parce que la pauvreté n'est pas un choix ». De prime abord, cela semble évident. Personne ne se dit à un certain moment: « Je veux devenir pauvre, je vais faire en sorte d'être pauvre. » Dans ce sens-là, personne ne choisit effectivement la pauvreté. 
  
          Sauf qu'il y a un message sous-jacent qui est, lui, moins évident: personne ne fait rien pour se retrouver dans la pauvreté, personne n'est responsable du fait qu'il est pauvre. La pauvreté serait donc quelque chose d'incontrôlable, on naît et on grandit dans un milieu pauvre et ça nous suit tout le temps, ou encore ça nous tombe dessus sans qu'on ne s'y attende, ça peut arriver à tout le monde. Le truc de marketing est bien sûr de jouer sur l'ambiguïté entre les deux interprétations et d'amener les gens à accepter inconsciemment la seconde après avoir constaté l'évidence de la première. C'est justement parce que la très grande majorité des gens qui ont une tête sur les épaules savent bien qu'on est au moins en partie responsable de ce qui nous arrive que ce message cherche à les manipuler. 

Riche par hasard 

Essayons de voir le problème sous un autre angle. Imaginez une affiche qui nous montre une famille de la classe moyenne devant un beau bungalow avec une voiture récente dans l'entrée de cour. Papa, maman, enfants bien habillés et qui semblent épanouis. Bref, tout le contraire de la monoparentale paumée qui vit dans un petit appartement avec son ado mal nourri, décrocheur et affublé de trois anneaux dans le nez. L'affiche, qui fait la promotion de la semaine de travail de 16 heures pour une coalition de syndicats et de groupes sociaux, explique qu'il ne faut pas s'en faire avec le développement économique, la productivité et toutes ces notions ennuyantes associées au néolibéralisme. De toute façon, ce n'est pas en travaillant plus qu'on s'enrichit. Comme le dit son slogan: « La richesse leur est tombée dessus! » 
  
          Absurde, n'est-ce-pas? Il est vrai qu'il existe une petite minorité de gens qui gagnent à la loterie, héritent d'une fortune ou, par des concours de circonstances absolument extraordinaires, s'enrichissent et réussissent leur vie pratiquement sans faire d'effort. La très grande majorité des gens qui sont prospères et qui mènent une vie heureuse et épanouie sont toutefois responsables de leur situation. Ils ont étudié, travaillé fort, épargné – ou en tout cas évité de s'endetter de façon irresponsable –, ont fait des choix dans leur vie personnelle qui ont favorisé la stabilité plutôt que l'incertitude et les bouleversements constants. 
  
          Le slogan de la guignolée de la St-Vincent-de-Paul est pourtant tout aussi absurde. Personne ne conteste le fait que les pauvres ne choisissent pas délibérément de devenir pauvres. Et oui, il y a des pauvres qui ont peut-être fait tout ce qu'il fallait pour mener une vie normale, mais qui ont eu malchance sur malchance, maladie, accident, et qui ont constamment été repoussés dans le trou dont ils essayaient de se sortir. Ces cas sont réellement des tragédies humaines et ces personnes sont les seules de qui on peut vraiment dire qu'elles ne sont pas responsables de leur condition malheureuse. 

Mais de la même façon qu'on ne s'enrichit pas par hasard, la très grande majorité des pauvres se retrouvent dans la pauvreté pour des raisons bien précises, dont ils sont responsables. Ils ont décroché et n'ont jamais repris leurs études; ils n'ont jamais développé d'éthique du travail et s'attendent à ce qu'on leur donne tout cru dans le bec; ils ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens et se sont endettés; ils n'ont pas fait d'effort pour s'en sortir à moyen ou long terme, cherchant toujours la solution magique à court terme; ils ont fait des enfants alors qu'ils étaient encore adolescents, n'ont jamais pu s'engager dans une vie de couple stable; ils prennent des décisions sur un coup de tête et sont incapables de prendre un engagement à long terme. 
  
          On peut bien invoquer toutes les raisons possibles et imaginables pour expliquer pourquoi quelqu'un se retrouve dans une telle situation et fait preuve d'une telle attitude: milieu pauvre, enfance malheureuse, violence familiale, mauvaise éducation, etc. Oui, tout le monde ne part pas avec les mêmes chances dans la vie, c'est une réalité incontournable. Mais les êtres humains peuvent changer, peuvent s'adapter. Dans une société riche comme la nôtre, lorsqu'on est sain de corps et d'esprit, et malgré tous les obstacles qui peuvent exister, si on reste pauvre pendant des décennies, c'est qu'on fait le choix de ne pas se sortir de la pauvreté 

Ça se passe dans la tête 

La pauvreté est d'abord un phénomène psychologique. Pendant plusieurs années, j'ai eu comme jeune adulte des revenus qui me plaçaient dans la catégorie officielle de « pauvre ». Dans mon cas, c'était effectivement un choix conscient, je travaillais à temps partiel pour pouvoir faire autre chose. Je ne me suis pourtant jamais senti pauvre. J'ai voyagé, étudié, j'ai écrit un livre, je me suis impliqué en politique et dans diverses activités, j'ai continué à investir dans mon avenir de diverses façons au lieu de me morfondre sur mes maigres revenus. Je savais que j'en recueillerais un jour les dividendes. Pendant ce temps, d'autres qui vivaient dans les mêmes conditions se considéraient rejetés de la société et perdaient leur temps à regarder la télévision en attendant les chèques.  
  
          L'industrie de la pauvreté a cependant tout intérêt à nous faire croire qu'il y a des millions de pauvres autour de nous. On nous répète constamment que la pauvreté s'étend « même dans les quartiers favorisés », que de plus en plus de gens ont recours aux banques alimentaires. À entendre le lobby « antipauvreté », c'est pratiquement la moitié de la population qui a besoin d'être entretenue par l'autre moitié. La réalité est plutôt que de plus en plus de gens qui vivent dans un confort relatif se mettent dans la tête qu'ils sont pauvres parce qu'ils ont moins que leurs voisins et qu'il est devenu acceptable – et même à la mode dans certains milieux – de se dire pauvre. La plupart des pauvres le sont de façon temporaire. Les étudiants pauvres ne sont aucunement à plaindre, ils investissent dans leur avenir et auront des salaires intéressants dans quelques années. D'autres pauvres le sont pendant quelques mois ou années, après une perte d'emploi ou une séparation.  
  
          Selon la définition (généreuse et pas très logique) de Statistique Canada, environ 13% de la population canadienne peut à un moment ou un autre être considérée comme « à faible revenu ». Toutefois, il existe une grande mobilité sociale au Canada et les gens ne restent en général pas pauvres bien longtemps. Si l'on observe la situation sur une période de six années (1993-98), ce sont seulement 3,3% des Canadiens qui sont restés pauvres durant toute cette période. En fait, de 50 à 60% des gens qui ont connu une période de faible revenu pendant une année n'étaient plus dans cette situation l'année suivante (voir LA PAUVRETÉ N'EST PAS UNE CONDITION PERMANENTE, une étude de l'Institut économique de Montréal).  
  
          Bref, la plupart des pauvres ne le sont pas vraiment ou ont en fait tous les moyens à leur disposition pour s'en sortir. S'ils ne le font pas, c'est qu'il ont choisi d'une manière ou d'une autre de se contenter de leur sort. Il faut arrêter de leur dire qu'ils sont des victimes, qu'ils ne sont pas responsables de ce qui leur arrive, qu'il n'y a rien à faire à part les entretenir. Il faut arrêter de « respecter leurs choix », leurs attitudes, les valeurs mauvaises et néfastes qui les ont conduits dans la situation précaire où ils sont. Il n'y a rien de respectable dans le parasitisme. 

Valeurs bourgeoises 

  Il y a toujours eu deux interprétations principales des causes de la pauvreté. D'un côté, les socialistes et autres gauchistes nous disent que les individus ne sont pas responsables de leur sort, que ce sont les riches qui les exploitent, que le « système » est responsable et qu'il faut le changer. De l'autre, les libéraux affirment que dans une économie libre (même relativement libre comme la nôtre), c'est l'effort, le bon jugement, la prudence et la persévérance des individus, bref, la pratique des bonnes vieilles valeurs bourgeoises, qui déterminent en grande partie leur sort. 
  
          Le slogan de la Société St-Vincent-de-Paul n'est pas formulé aussi crûment que celui des mouvements marxistes-léninistes des années 1970 (« Faisons payer les riches! »), mais il véhicule fondamentalement la même idée et invite à adopter les mêmes solutions. Et pourtant, le seul remède à la pauvreté – la seule raison pour laquelle il y a moins de pauvres en Occident qu'ailleurs dans le monde – ce n'est pas la redistribution de la richesse, c'est le capitalisme. Plus nous aurons de liberté, de responsabilité individuelle et de libre marché, moins il y aura de pauvres.  
  
          En fin de compte, faire un don lors de ces guignolées, c'est appuyer les campagnes d'autopromotion des guignols médiatiques, artistiques et politiques et participer à la propagation de la propagande socialiste. Ces guignolées ne contribuent aucunement à la réduction de la pauvreté, elles se servent de la rhétorique antipauvreté pour faire avancer l'idéologie socialiste. Elles mériteront nos contributions lorsqu'elles renoueront avec leur véritable tradition et s'occuperont des vrais pauvres.  

            

Martin Masse

Le Quebecois Libre




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Martin Masse est le fondateur et l'éditeur du Québecois Libre.
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Tout comme "Les enfoirés" sont devenus au fil du temps, une vitrine d'auto-promotion pour artistes !
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La pauvreté selon vous tiendrait à la fois du complot socialiste et d'un phénomène psychologique. C'est original, je l'admets ; jamais entendu ça. Un peu délirant sur les bords, sans doute, mais allez-y carrément, Monsieur Masse, et dites-nous que ce n'est ni plus ni moins qu'une maladie mentale. Ah ! ce qu'on apprend des choses avec vous. Toute cette rhétorique, tant de beaux raisonnements au service de votre belle idéologie libertarienne, que je partage du reste mais que je ne reconnais pas sous votre plume. Dans votre cas, le libertarianisme confine à l'extrémisme de droite de n'importe quelle radio X de la ville de Québec, là où l'on prend son délire pour l'expression «libre» de ses opinions mûrement réfléchies. Un délire qui ne peut être que juste d'ailleurs, puisqu'il se réclame de la liberté la plus totale. Or LIBERTÉ égale VÉRITÉ, c'est bien connu. Mais je m'explique ; vous comprendrez peut-être un peu mieux :

J'aime particulièrement ce paragraphe où vous vous donnez en exemple : «J'ai voyagé, étudié, j'ai écrit un livre, je me suis impliqué en politique et dans diverses activités, j'ai continué à investir dans mon avenir de diverses façons au lieu de me morfondre sur mes maigres revenus. Je savais que j'en recueillerais un jour les dividendes. Pendant ce temps, d'autres qui vivaient dans les mêmes conditions se considéraient rejetés de la société et perdaient leur temps à regarder la télévision en attendant les chèques.» Autant de modestie pour vous-même, autant de compassion, de compréhension vis-à-vis des autres, enfin une analyse aussi fine du phénomène d'abord «psychologique» qu'est la pauvreté, forcent l'admiration de n'importe quel observateur, n'est-ce pas ? Mais tout pauvre que vous étiez - et sans jamais vous plaindre ou même seulement vous sentir pauvre (brave homme, va ! on n'en attendait pas moins de vous) -, vous disposiez tout de même d'assez de ressources pécuniaires et intellectuelles pour voyager, étudier et même écrire un livre. Eh bien, selon mes critères à moi, ce n'est pas exactement l'idée que j'ai de la pauvreté. Vous n'avez été qu'un étudiant comme des centaines de milliers d'autres rien qu'au Québec, et à chaque génération, travailleurs et délurés. Si c'est ça que vous appelez «pauvreté», alors je comprends mieux que vous vous permettiez de traiter d'un sujet que vous ne connaissez pas autrement que par les statistiques. Des statistiques que vous tripotez à merveille, j'en conviens. Ah, les chiffres ! On n'a rien trouvé de mieux à ce jour pour travestir une réalité déjà difficile à cerner.

Mais, j'y pense ... N'avez-vous pas aussi un peu profité de l'aide financière de l'État dans votre impressionnant parcours, Monsieur Masse ? En tant qu'étudiant, je veux dire. Si c'est le cas, diriez-vous que vous avez eu tort d'accepter cette aide ? De la demander surtout ?

À «guignol», guignol et demi, hein ? Jacques Brel chantait : «Faut pas jouer les riches quand on n'a pas le sou.». Faudrait pas non plus jouer les pauvres quand on ne l'a jamais été, et tout en donnant des leçons de conduite à tout un chacun. Je n'ai jamais lu de propos aussi tordus sur ce sujet.

Certes, il y aurait pas mal de choses à dire sur les méfaits de «l'industrie de la pauvreté», comme vous l'appelez - quelle formule ! Mais devant les énormités que vous nous servez, on ne peut qu'accuser le coup avant de tourner les talons pour mieux fuir la bêtise de votre discours.

En tout cas, vous m'aurez appris aujourd'hui qu'il y a des fanatiques partout, et pas que chez les fascistes, les communistes ou les islamistes. Il y en a même dans les rangs des libertariens.
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J'ai donné assez à mes enfants pour qu'ils puissent tout faire, mais pas assez pour qu'ils puissent ne rien faire du tout.
Warren

Je ne supporte pas de voir ces pauvres;
çà doit être mortel de rester le bras tendu toute la journée
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Stéphane Wuille

Quel signal positif plus fort pour les investisseurs que celui d’un patron ou d’un administrateur qui décide d’acheter, sur le marché, des titres de sa société ?

Attention, je ne parle pas ici des rachats d’actions propres effectués par des entreprises dans le but de soutenir les cours et d’améliorer le sort de ses actionnaires.

Non, il s’agit ici de ce que l’on appelle communément les transactions d’initiés. Une dénomination pas très heureuse, soit dit en passant, tant le terme « initié » est connoté négativement.

Depuis la loi du 2 août 2002 et son arrêté de mars 2006, les personnes qui exercent des responsabilités dirigeantes au sein d’une entité cotée en Bourse et celles ayant des liens étroits avec ces dernières (femmes, enfants, sociétés…) doivent informer la FSMA des opérations réalisées sur les titres de cette société.

Une cession de titres peut, bien sûr, signifier que le vendeur estime que l’action touche ses plus hauts et qu’il est temps de réaliser une plus-value. Mais celui-ci peut aussi avoir, tout simplement, besoin de liquidités pour acheter une maison ou partir en vacances…

Il n'y a que la richesse qui puisse réduire la pauvreté.
Thomas Sowell
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La ville d'Anvers envisage la création d'un "Speedy Pass" pour les étrangers: celui qui paiera plus pourra ainsi être inscrit plus vite. "Nous pensons surtout aux étrangers qui travaillent"!
Le collège des bourgmestre et échevins d'Anvers avait décidé en février d'imposer le paiement (unique) d'une somme de 250 euros pour tout ressortissant étranger désireux de s'inscrire auprès de l'administration communale. Une décision qui avait ensuite été suspendue par la gouverneure de la province d'Anvers Cathy Berx parce qu'elle était contraire à une loi de 1968. Cette loi stipule qu'une commune ne peut faire payer plus un étranger qu'un Anversois.
"C'est un dossier sensible mais je propose aujourd'hui mes alternatives. Elle compare la procédure accélérée d'inscription pour les étrangers à celle d'urgence qui existe déjà pour les passeports. "C'est le même principe. Même si je dois admettre que pour cette procédure rapide, nous pensons surtout aux étrangers actifs, qui ont un travail ici, par exemple chez BASF ou Bayer. Qui pourrait s'y opposer? "
Les personnes ne parlant pas néerlandais pourraient aussi devoir payer plus cher pour la traduction des documents officiels.

Et les pauvres qui n'ont pas la joie d'avoir un job , comment vont-ils faire ?
HONTEUX !!!
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A Charleroi en Belgique, les mendiants ne sont pas les bienvenus. Un arrêté de police limitant la mendicité va être voté à la rentrée par le conseil communal et le bourgmestre socialiste Paul Magnette.

Les «mancheurs», comme ils sont nommés par la Mairie, ne seront plus libres de squatter la rue à leur guise. Charleroi compte deux cents mendiants, dont plus de 80% au centre ville. L’arrêté stipule qu’ils devront désormais changer de communes chaque jour de la semaine. Le programme de circulation des ces personnes au sein de l’agglomération de Charleroi est déjà méticuleusement établi.

La mendicité sera autorisée de 8 h à 18h, tous les jours, sauf le dimanche. Si un «mancheur» commet une infraction à ces règles, la police sera chargée de saisir le «produit de son activité» et de l’arrêter durant dix heures s’il récidive. Pourtant, le droit belge autorise la mendicité tant que la personne n’est pas exploitée.

Sûreté, tranquillité, sécurité et propreté des rues sont les arguments avancés par le Conseil Communal et le bourgmestre. «Beaucoup de commerçants, de riverains, d’enseignants se sont plaints d’un risque de sédentarisation de la mendicité», argumente Paul Magnette. Pourtant, la plupart des «Carolos», habitants de Charleroi, ne le soutiennent pas. De nombreuses critiques sur Facebook fleurissent:«pitoyable», «inapplicable», «honteux», et «anti-socialiste». Courriers, pétitions et manifestations ont vu le jour. Sollicité par la Tribune de Genève à plusieurs reprises, le bourgmestre n’a pu répondre à nos questions. Cependant, il a réagi aux accusations à la télévision belge:«Charleroi fait déjà beaucoup d’accompagnements sociaux» et «La responsabilité publique doit agir contre la criminalité».
Pour eux, ce règlement «stigmatise» les «mancheurs» pour assurer «la sécurité de ceux qui ont les moyens».
Plus facile que de travailler en tous cas.
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Oui, aux feux rouges ; plus de fric qu'au boulot .
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