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A malheur, malheur et demi

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Published : July 04th, 2012
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Tant de choses nous tombent actuellement sur le coin du nez que la réalité commence à ressembler de plus en plus à une production de Bubsy Berkeley. JP Morgan ne cesse de se décomposer  à la façon d’un pull en laine de l’Université de Yale datant de 1911. La banque a-t-elle entraîné derrière elle l’univers tout entier des swaps de défauts de crédit ? La situation est-elle sur le point d’exploser ? Le monde entier s’agrippe du bout des ongles à tout ce qu’il peut, refusant d’être traîné vers le futur.


Ce futur ne pourra être autre qu’une forme contractée du présent. Nous pourrions commencer à nous y adapter dès aujourd’hui, mais il semblerait qu’aucun d’entre nous n’en ait encore la volonté. Nous voudrions que la situation reste pour toujours la même, pouvoir continuer de vivre comme nous l’entendons, entourés de nos petites affaires, et nous sommes prêts à inventer toutes les astuces possibles et imaginables afin d’éviter un compromis. Ne ressentez-vous pas les forces qui nous entourent bouillonner sous leur apparente placidité   ? Je souhaite mes meilleurs vœux de bonheur à Mark Zuckerberg et à sa femme pour leurs noces, mais je n’en pense pas moins qu’il ne faudra pas attendre un an pour que les actions Facebook ne tombent subitement en-dessous de 99 centimes.


Quelqu’un s’imagine-t-il encore que le problème monétaire Européen puisse se terminer autrement que par une répudiation générale des dettes et un réalignement politique ? Ou que les Etats-Unis n’aient pas depuis longtemps déjà été emportés par le courant ? La seule question que nous devrions aujourd’hui nous poser est de savoir si notre monde civilisé demeurera effectivement civilisé lorsqu’il aura à reconstruire son système monétaire. Après tout, la monnaie représente aujourd’hui la réalité de notre monde, et les représentations que s’en font nos nations et institutions se sont depuis si longtemps égarées que nous pourrions aller jusqu’à dire qu’il n’existe désormais plus aucune réalité consensuelle.


Notre réalité se transforme, passant peu à peu de liquidité à liquidation. Le LTRO de l’Europe était un joli conte de fées qui a su faire parler de lui quelques mois durant, mais il semblerait que sa formule magique ne soit pas très efficace. Nombreux sont ceux qui se débarrassent en ce moment-même de leurs réserves d’or et d’argent, mais compte tenu de la conjoncture économique, il ne fait aucun doute que de nombreux autres chercheront à s’en procurer, l’incertitude ambiante faisant pression sur l’ensemble des moyens d’échanges sans exception aucune. Ce processus commence à ressembler à une conversion de masse des perdants en gagnants, et vice-versa. Si les actifs papiers continuent d’être déployés ainsi, les prix des métaux précieux continueront d’augmenter dans le même temps que tous les autres actifs couleront. Bien entendu, lorsque cela se produira, même la plus petite quantité d’or pourra permettre d’acheter de très nombreuses choses. Une autre théorie serait que la banque centrale des Etats-Unis finisse par détruire la monnaie papier une fois pour toutes grâce à son arme destructrice qu’est la politique de quantitative easing. Il est certain que la formule magique qu’utilisera la Fed ne sera pas la même que celle du LTRO, et que la nouvelle vague de quantitative easing qu’elle viendra à mettre en place se traduira par un acte de désespoir bien plus mesuré. Il n’en demeure pas moins qu’elle remettra en question le dollar, l’euro, le yen, et la livre sterling. C’est à ce moment-là que nous en arriverons à devoir payer 25.000 pour un croissant frais de chez le boulanger.


Permettez-moi, en tant qu’homme qui n’est pas  de droite, à être le premier de la blogosphère à élaborer l’idée quelque peu politiquement incorrecte que Barack Obama ait été le premier président Noir des Etats-Unis dont l’élection n’a été que le fruit de nombreuses manigances. Il n’a pas été capable de prendre la décision qui aurait pu tout changer : contrôler le pouvoir de la finance en utilisant le pouvoir du gouvernement pour en dénoncer les fraudes. A une telle échelle, le refus de controler les agissements frauduleux  est pernicieux dans la mesure où il détruit la légitimité des institutions. Il ne peut rendre une nation que plus cynique – et je n’entends pas par là qu’il la dote d’un humour malicieux, mais qu’il la pousse à douter que la race humaine ait jamais pu produire quoi que ce soit de durable.


Que pensez-vous qu’Obama et les autres idiots du G8 se sont racontés  à Camp David, entre leurs tournées de petits fours et leurs parties de ping-pong ? Une pantomime ponctuée de protocoles ; un échange de petites cravates aux couleurs des différentes nations, une série de chants d’hymnes nationaux et de brandissement de drapeaux, et un échange de platitudes affables. Plus personne ne croit plus en aucun d’entre eux, pas même notre pauvre monsieur Hollande, qui n’est arrivé qu’il y a quelques jours. Angela Merkel doit être folle pour avoir encore le courage de se présenter à son bureau.


Il serait peut-être mieux que notre monde aille où il doit aller sans qu’aucune forme de gouvernement ne l’y accompagne. Après tout, l’improvisation semble être la clé de l’Histoire Humaine. Les dirigeants passés ont toujours laissé derrière eux un terrible chaos. Imaginez un monde dans lequel personne ne serait payé. C’est dans un tel monde que nous pourrions vivre d’ici quelques semaines.


 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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