La vitesse à laquelle les pays de la zone Euro tombent dans la trappe de l’insolvabilité est particulièrement déconcertante. Le plan de sauvetage accordé aux banques Espagnoles, qui semble avoir été fixé à des niveaux supposés impressionner les marchés, n’a su produire qu’un petit saut de carpe. Il n’a rien permis d’autre que d’attirer à nouveau l’attention sur l’impuissance des autorités à gérer la trappe de la dette. Que devrait donc faire l’Europe ?
Cela dépend bien entendu de la raison pour laquelle cette question est posée. Si l’objectif premier était la recherche d’une vraie solution, la solution est simple : une réduction des dépenses publiques au sein de l’ensemble des pays de l’union afin de financer les déficits budgétaires et de rembourser les dettes existantes. Seul un surplus budgétaire satisfaisant permettra la diminution des coûts d’emprunt. L’argument principal auquel pourrait se heurter cette proposition touche à la fois au domaine politique et à l’économie néoclassique. L’argument politique voudrait que les objectifs sociaux passent avant les objectifs économiques. L’argument néoclassique, quant à lui, a depuis longtemps été récusé. Il est indispensable de remarquer que ce sont les économies Keynésiennes qui sont aujourd’hui emportées dans le tourbillon de la dette, alors que les économies accordant de l’importance à l’épargne et refusant toute théorie néoclassique sont celles au sein desquelles la vie est la plus agréable.
L’interventionnisme des gouvernements a des effets destructeurs. La taxation et la régulation sont les mécanismes utilisés par les gouvernements pour interrompre la fonction première des humains qu’est celle de l’échange de leurs forces de travail pour la satisfaction d’un bénéfice mutuel. Le gouvernement n’est pas un substitut : son désir premier, qu’il en ait conscience ou non, est de contrôler la vie des gens pour ses propres intérêts clientélistes. C’est là la motivation qui se cache derrière la destruction de l’épargne et son remplacement par la dette. Tenter de corriger une accumulation d’interventions passées, ce qui serait nécessaire pour que nos pays puissent échapper à la banqueroute, va à l’encontre des intérêts des hommes politiques.
Il est donc clair que la raison qui se cache derrière la question posée plus haut est le désir de trouver une solution qui ne prévoit pas de réduction des dépenses publiques, et qui puisse même peut-être leur permettre d’augmenter. Pour cette raison, les théories des Keynésiens et monétaristes continuent d’être employées malgré leurs conséquences catastrophiques sur l’économie.
Les signes d’un effondrement imminent des économies occidentales sont si manifestes qu’il est étonnant que les banques centrales n’aient pas encore lancé une nouvelle vague de quantitative easing. Certains pourraient justifier cela par le fait que les précédentes vagues de quantitative easing n’ont pas eu les effets désirés, et qu’un pays qui prendrait à nouveau une telle mesure pourrait dangereusement dévaluer sa devise.
Mais il existe une autre raison à cela : les banques centrales les plus importantes savent que la zone Euro est sur le point de s’effondrer, et que les conséquences en seront très lourdes pour tout le monde. La seule solution qui s’offrira alors à elles sera le lancement d’une politique coordonnée de quantitative easing à laquelle participera également la BCE, et que même l’Allemagne ne pourra plus refuser.