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C’est à nouveau la reprise en Europe. Faut-il y croire cette fois ?

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Published : April 03rd, 2015
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24hGold - C’est à nouveau la r...

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Depuis quelques jours, les articles du type « c’est la reprise en Europe » fleurissent comme les fleurs au printemps (je sais, la métaphore n’a rien d’original).

La reprise est là, la croissance est de retour et tout va aller mieux que bien. Faut-il y croire ? Non. Non car en fait il n’y a pas grande différence avec les multiples reprises que l’on nous a annoncées depuis le début de la crise en 2007, bien que cette fois nous ayons effectivement quelques éléments tangibles mais hélas conjoncturels donc peu pérennes dans le temps.

Une reprise qui tient en 4 causes

1/ Une baisse importante du pétrole et du prix de l’énergie qui gonfle un peu les marges des entreprises et donne un petit bol d’air aux ménages qui voient leurs factures énergétiques baisser fortement mais ce mouvement, qui ne dure que depuis quelques mois, est désormais contrebalancé par la baisse de l’euro.

2/ Une baisse importante de l’euro qui est censée bénéficier à nos exportateurs en leur permettant de retrouver de la compétitivité facilement, ce qui n’est pas tout à fait faux mais pas aussi vrai qu’avant puisque qu’entre-temps nous avons perdu des usines et des capacités de production que, pour l’essentiel, nous ne retrouverons pas.

3/ Une BCE qui intervient massivement avec un QE sans précédent et théoriquement de 1 000 milliards d’euros et qui vient assurer et rassurer en particulier le secteur financier sur les risques d’insolvabilité.

4/ Un environnement de taux bas jamais connu dans l’histoire économique européenne puisque les taux n’ont jamais été aussi faibles. L’argent n’a plus de prix, l’argent ne vaut plus rien.

Il devrait y avoir une croissance forte

Avec ces 4 éléments, la croissance européenne dans un monde économique normal devrait être absolument époustouflante, pourtant elle est au mieux plus que poussive au pire presque inexistante et ne repose fondamentalement que sur des dettes. Soyons sérieux. Dire que l’on a réussi à faire 1 euro de croissance en omettant de dire que cet euro de croissance a été obtenu en créant 3 euros de nouvelles dettes est purement et simplement mensonger.

La réalité c’est que nous avons perdu des capacités de production que nous ne retrouverons pas. La réalité c’est que voir le pétrole baisser c’est bien mais quand l’euro baisse simultanément et que l’on achète notre pétrole en dollar cela vient annuler la baisse du pétrole, raison pour laquelle le prix de votre gasoil ou de votre super est nettement remonté.

La réalité c’est qu’en revanche les rentrées fiscales baissent et que l’État va devoir trouver plus de sous et que l’État a recours à des habillages comptables qui permettent des effets d’annonces mais qui ne changent rien à notre stock de dettes qui monte inexorablement.

La réalité c’est que la « productivité » c’est comme la théorie d’Einstein. C’est relatif. Si nous gagnons 10 de compétitivité mais que la voisin gagne 20, vous pouvez vous taper sur le ventre pour ce grand succès, la réalité c’est que votre compétitivité se sera en réalité dégradée de 10…

La réalité c’est que cette pseudo « reprise » ne pourra jamais devenir une croissance forte, durable et autonome car elle est, hélas, fondée uniquement sur des taux bas et qui, en Europe, ont en plus la particularité d’être négatifs, ce qui veut dire que les investisseurs redoutent une explosion de la monnaie unique, l’euro, à juste titre.

La réalité c’est que cette reprise qui ne sera jamais une croissance repose sur la création de plus de dette que de création de richesses, ce qui est une aberration économique en soi évidemment.

Plus grave encore, la réalité c’est que si la croissance devait être très forte et durable, l’augmentation du prix du pétrole serait telle que les prix de l’énergie viendraient fracasser tout net cette croissance forte.

Il ne peut pas y avoir de croissance non plus parce que nous sommes entrés en pleine déflation démographique et quand la population baisse, la quantité de monnaie totale doit baisser pour que la quantité de monnaie par tête de pipe reste la même. Il ne peut pas y avoir de baisse de la population mondiale avec une croissance économique forte et c’est exactement cela que nous montre l’exemple du Japon.

Enfin, je ne vous parlerai pas des progrès de la productivité qui sont tels que toute la génération des baby-boomers actuellement en train de partir à la retraite n’a même pas besoin d’être remplacée. Les entreprises ont conservé le personnel. Elles encaissent leurs gains de productivité maintenant.

Je ne vous parlerai pas non plus du progrès des ordinateurs et des alogorythmes capables de prendre les décisions d’un patron. Je ne vous parlerai pas non plus des progrès de la robotique qui rend l’homme obsolète et notre vision de l’économie reposant sur une répartition de la richesse créée via le travail totalement dépassée.

Il ne peut donc pas y avoir de croissance économique saine car, pour le moment, les conditions d’une telle croissance ne sont pas réunies. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solution mais, pour le moment, les solutions n’ont pas été conceptualisées et encore moins mises en œuvre.

La conclusion c’est que vous devez impérativement profiter de ces moments de répit pour vous préparer et organiser au mieux et votre vie et votre patrimoine car au bout du compte, comme le disait Warren Buffet, c’est lorsque la mer se retire que l’on voit qui est tout nu…

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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"la création de plus de dette que de création de richesses, ce qui est une aberration économique en soi évidemment"

Un investisseur normal espère sur la durée récupérer plus que sa mise initiale, donc a fortiori plus que son emprunt initial (s'il finance son investissement à moins de 100%).
L'ennui c'est que notre système d'argent-dette nous oblige à emprunter toujours, sans quoi il n'y a plus d'argent nulle part, et ce, même s'il n'y a aucun investissement pertinent à faire, même s'il n'y a aucune perspective de rentabilité.
(le gouvernement lui-même emprunte à moyen ou long terme pour payer son fonctionnement quotidien).

Le vraie racine du problème c'est l'argent-dette.
Coupons-là d'un coup et le parasite cessera de sucer la sève de notre arbre.

La reprise économique ??? laissez moi rire.

Encore des élections qui se terminent et avec elles cette répétition macabre.

Les éléctions en territoire gaulois c'est vraiment le dîner de cons à la française.

Après la gauche caviar voici la vague bleue des pourris de droite... Les urnes ne servent à rien !!!

Pourtant, j'ai du mal à rire car je sais que nous sommes au début d'une crise grave qui touchera la majorité d'entre nous.

Préparez-vous...
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Pour l'année 2015, quelles sommes devront être remboursées par la Grèce ?

Réponse :

http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user92183/imageroot/2015/03/Greece2_0.jpg

Quand on regarde l'échéancier de l'année 2015, on constate que le pire, ce ne sera pas le mois d'avril.

Le mois de juin sera encore pire qu'avril 2015.

Le mois de juillet sera encore pire qu'avril 2015.

Le mois d'août sera encore pire qu'avril 2015.

Le mois de septembre sera encore pire qu'avril 2015.

Et après septembre 2015, ouf, la crise de la Grèce sera finie !

Après septembre 2015, la Grèce ne sera plus en faillite !

Poisson d'avril.
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La Grèce n'est en rien différente des autres pays: aucun pays n'a jamais payé ses dettes d'Etat !

Un pays se dégage de sa dette d'Etat par la dilution monétaire, la guerre et ses collatéraux (pillage, rançon...) ou par le défaut.
Tant que la grèce est privée du premier moyen, il ne lui reste que les deux autres.

Vu sa taille, son esprit peu agressif et sa puissance militaire, on pense surtout au dernier. Evidemment !
Vendredi 3 avril 2015 :

La Grèce prépare un plan de retour à la drachme, se prépare à manquer un remboursement au FMI.

« Nous sommes un gouvernement de gauche. Si nous avons à choisir entre faire défaut au FMI ou faire défaut à notre propre peuple, notre choix est évident », explique un haut-fonctionnaire grec.

La Grèce est en train d'élaborer des plans drastiques pour nationaliser le système bancaire du pays et pour introduire une monnaie parallèle destinée à payer les factures, à moins que la zone euro prenne des mesures pour désamorcer la crise et adoucir ses exigences.

Des sources proches du parti Syriza ont déclaré que le gouvernement est déterminé à maintenir les services publics et à payer les pensions alors que les fonds disponibles sont dans une situation critique. Le gouvernement peut être contraint de prendre la décision sans précédent de manquer un versement au Fonds Monétaire International la semaine prochaine.

La Grèce n'aura plus assez d'argent pour payer 458 millions d'euros au FMI le 9 avril, ni pour couvrir les paiements des salaires de ses fonctionnaires et pour la sécurité sociale le 14 avril, à moins que la zone euro s'engage à verser la prochaine tranche de son renflouement à temps.

« Nous sommes un gouvernement de gauche. Si nous avons à choisir entre faire défaut au FMI ou faire défaut à notre propre peuple, notre choix est évident », a déclaré un haut-fonctionnaire.

« Nous pourrions être amenés à ne pas rembourser le FMI. Cela provoquerait un tollé sur les marchés et cela accélèrerait le cours des évènements », a dit cette source au journal The Telegraph.

Le gouvernement de la gauche radicale Syriza préférerait limiter son litige à ses créanciers de l'Union Européenne, mais les premiers paiements à venir sont dûs au FMI. Alors que le parti Syriza ne souhaite pas déclencher un défaut de paiement vis-à-vis du FMI, il considère de plus en plus un glissement avant défaillance comme une escalade nécessaire dans son bras de fer avec Bruxelles et Francfort.

Vu d'Athènes, les créanciers de l'UE n'ont pas encore compris que le paysage politique a radicalement changé depuis l'élection de Syriza en janvier, et ils devront faire de réelles concessions si ils veulent éviter une rupture désastreuse de l'union monétaire, un résultat que les créanciers ont écarté à plusieurs reprises comme impensable.

« Ils veulent nous humilier et nous forcer à la capitulation. Ils essaient de nous mettre dans une position où soit nous faisons défaut à notre propre peuple, soit nous signons un accord qui est politiquement toxique pour nous. Si c'est leur objectif, ils devront le faire sans nous », a dit la source.

Faire défaut vis-à-vis du FMI - même pour quelques jours - est une stratégie extrêmement risquée. Aucun pays développé n'a jamais fait défaut aux institutions de Bretton Woods. Bien qu'il y aurait une période de grâce de six semaines avant la décision du FMI de déclarer la Grèce en défaut technique, le processus pourrait devenir hors de contrôle.

Les sources proches de Syriza disent qu'ils sont pleinement conscients que la ligne dure avec les créanciers risque de déclencher une réaction en chaîne inévitable. Ils insistent sur le fait qu'ils sont prêts à envisager le pire plutôt que d'abandonner leurs promesses électorales faites au peuple grec. Un plan de repli d'urgence est déjà en œuvre.

« Nous allons fermer les banques et les nationaliser, puis nous allons émettre des reconnaissances de dette si nous y sommes obligés, et nous savons tous ce que cela signifie. Ce que nous ne ferons pas, c'est devenir un protectorat de l'UE », a déclaré cette source. Il est bien entendu à Athènes qu'une telle action équivaudrait à un retour à la drachme, même si Syriza préfèrerait plutôt parvenir à un accord amiable et rester dans l'union économique et monétaire.

http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11513341/Greece-draws-up-drachma-plans-prepares-to-miss-IMF-payment.html
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Le retour à la monnaie grecque drachme, ne changera rien à la situation, car une monnaie n'ayant que trois fonctions : mesurer, échanger et mettre en réserve, que ce soit l'euro ou la drachme l’unité change mais l’économie non. La Grèce est dans un état catastrophique et manipuler la monnaie ou en changer, c’est comme dire qu’un mètre ne fait plus 100 centimètres, il faut toujours une unité de mesure pour se rendre compte que l’objet vaut tant.
Dans la Grèce antique, il y avait l’agorazein et rien n’a vraiment changé. Ce sont nos politiciens qui veulent faire de la Grèce est état à leur main. Dans la Grèce antique, il y avait 20 000 Athéniens qui péroraient et 200 000 esclaves qui produisaient, est-ce que les choses ont véritablement changées, je ne crois pas, sauf que la population des jouisseurs a grossie et que la population des contributeurs a considérablement évoluée, mais elle ne voudrait plus se faire exploitée (Allemands en première ligne), ce qui change l’équilibre des forces en présence, sauf les benêts de la solidarité qui pensent qu’une dette est illégitime et comme cela s’auto exonérer de son remboursement, comme en 400 avant JC. CQFD
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Le retour à la drachme changera tout.

Le retour à la drachme montrera que nous commençons â quitter le monde merveilleux des bisounours européistes.

Le retour â la drachme montrera que nous commençons à atterrir dans le monde réel.

( Dans le monde merveilleux des bisounours européistes, les nations européennes peuvent avoir la même monnaie. )
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Parfaitement, une union européenne ne peut se décréter, se construire à coup de traités oligarchiques. Il faut des siècles pour faire un état nation, on ne fera pas l'Europe en quelques actes.
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Avez vous remarquez que lorsque vous écrivez une somme en toutes lettres sur un chèque, vous l'écrivez sur des lignes qui ne sont en fait pas de simples traits, mais des mots en miniatures ?
Il est écrit pour qui saura observer attentivement :" L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait."
Vous ne me croyez pas ? Prenez un cheque vierge et faites en vous mêmes l'expérience avec loupe, ou agrandissement de photocopieuses.
Et comme tout chèque, ça se termine par une signature, donc un consentement de notre part.
Message subliminal voir occulte ? L'élite ne recule devant rien.

http://info-resistance.org/2012/08/quy-a-til-decrit-sur-les-cheques-en-tout-petit-petit/
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Le commencement de la liberté commence par l'autonomie et l'indépendance.
Ce n'est pas le Général de Gaulle qui dirait le contraire.
beaucoup ont perdu le sens de la réflexion et pense selon la pensée des autres. C'est un constat terrible .
Il est vrai que la Grèce qui fait un exit va le payer... mais elle ne connaîtra pas les plus mauvaises conséquences de son maintien dans la CE.
Et vu dans la situation tragique dans laquelle elle est, cela ne peut pas un mal.
Sauf pour nous français.........40 milliards au bas mot. je ne sais pas s'ils ont pensé aux CDS.
Hollande va être obligé de repriser ses chaussettes avec "notre bas de laine".
Après la Grèce, qui ?
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B.A. Vous m’aviez habitué à mieux. Je vous conseille de relire ou lire l’excellent papier de Frank Shostak intitulé : « Une masse monétaire constante est-elle le gage de la stabilité économique ? » publié le 18 mars 2010 sur ce blog, et d’en déduire l’influence où plutôt l’inexistence de l’influence de la monnaie sur l’économie ; mais aussi à travers les articles de Gabriel Gimenez Roche sur ce même site ou tout simplement Ludwig Von Mises ou Guido Hülsmann et l’excellent Frédéric Bastiat. En toute sympathie...
Nous serons bientôt (peut-être) les spectateurs de l'absence de lien entre monnaie et économie grecques et/ou d'un autre état sortant de la zone euro, les trois fonctions de la monnaie ne peuvent être modifiées malgré l'activisme maladif et catastrophique des banques centrales.
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BA- Je viens de lire ce que vous avez répondu, j'aimerais que vous développiez votre idée :"Le retour à la drachme changera tout..."
Merci
"Le retour à la drachme changera tout"

Ce n'est pas le nom de la monnaie qui change quoi que ce soit !
C'est ce qu'elle EST ou qu'ell n'est pas.
A-t-elle une valeur intrinsèque ou fiat ?
Si fiat, qui émet, selon quels critères et dans quels buts, avec quelles contreparties ou garanties ?

Le reste c'est du vent.
Si Athènes met une monnaie parallèle en circulation, il est probable que de droit ou de fait elle ne soit pas convertible avec les autres devises.
Les récipiendaires (fonctionnaires, retraités...) seraient donc pratiquement obligés de consommer national, ce qui ferait du bien aux producteurs.
Les importations seraient nécéssairement limitées au montant des devises disponibles, donc aux récentes exportations (après un temps de transition); la balance des paiements serait ou équilibrée ou excédentaire.

Pour un temps de purge provisoire, ça peut marcher, c'est à dire permettre au pays et à la population de s'adapter sans crever entre-temps.

Le régions bénéficiant d'une monnaie parallèle (Chiemgauer, Regiogeld et tant d'autres) en sont très satisfaites. Les peuples du moins, les édiles n'y gagnant rien !
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"Le retour à la drachme changera tout" Ce n'est pas le nom de la monnaie qui change quoi que ce soit ! C'est ce qu'elle EST ou qu'ell n'est pas. A-t-elle une valeur intrinsèque ou fiat ? Si fiat, qui émet, selon quels critères et dans quels buts, avec  Read more
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