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De la guerre à l’échange commercial

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From the Archives : Originally published March 27th, 2013
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Extrait de La morale de la concurrence, ch. VI, 1896.

Par Yves Guyot


Si j'ai démontré que la concurrence économique était l'agent le plus efficace pour développer l'altruisme, sa valeur morale ne fait plus de doute : car nul ne contestera son efficacité au point de vue de la morale individuelle, qui consiste pour chacun à donner à ses qualités natives le maximum de développement.


Dans l'antiquité, au moyen âge, jusqu'à hier, la guerre a été la plus haute expression de la concurrence ; et c'est comme telle qu'elle a engendré des hommes prodigieux, qu'elle a été civilisatrice et que sa barbarie a produit les vertus les plus admirables : l'héroïsme, l'immolation de l'individu à son devoir, le dévouement de chacun à l'armée et à la patrie. Elle a été le ressort moral des grandes civilisations disparues. Elle a consacré la civilisation athénienne à Salamine et elle nous assujettit encore à l'influence de Rome.


Jusqu'au XIXe siècle, la guerre était le grand instrument d'acquisition. Les plus énergiques contraignaient les plus faibles à leur donner les produits de leur travail. A Rome, l'impôt était l'exploitation du peuple vaincu par le peuple vainqueur. Conquérir et dominer les hommes : voilà le but des hommes forts.


Si on écarte certaines apparences qui cachent, par leurs couleurs violentes et tumultueuses, le fond des choses, on découvre facilement que depuis les physiocrates et Adam Smith, depuis Arkwright et Watt, depuis Lavoisier et Volta, depuis la Constitution américaine de 1787 et la Déclaration des droits de l'homme de 1789, la civilisation n'est plus basée sur la conquête et l'exploitation de vaincus par des vainqueurs. Le plus grand conquérant qu'ait connu l'histoire, Napoléon, a pu multiplier les victoires ; loin de rien fonder, il a laissé son pays enfermé dans des frontières plus étroites que celles de 1797, tandis que les 5,700,000 chevaux-vapeur, employés en France, lui ont annexé une population de 120 millions de travailleurs, aussi infatigables que dociles.


Actuellement, les grands instruments d'acquisition, c'est l'invention, qui livre à nos usages des forces inconnues et inutilisées jusqu'alors, c'est la production qui .en résulte ; c'est l'échange qui en est la conséquence et qui est basé sur la réciprocité des services, dont le taux est librement déterminé par chaque intéressé. Tels sont les principes de la civilisation de production et d'échange, qui tend à se substituer de plus en plus à la civilisation guerrière.


Dans la civilisation guerrière, l'étranger c'est l'ennemi ; il est riche, je le pille. A l'acquisition par violence, la civilisation économique substitue l'échange par persuasion. De mon ennemi d'hier, elle fait mon client, donc l'artisan de ma fortune, si je sais lui être utile. La contrainte de l'ancien assujetti et la tyrannie du plus fort sont remplacés par l'accord volontaire. Mais la civilisation scientifique et industrielle est fondée sur la concurrence : et la concurrence y est aussi ardente, exige autant d'efforts, d'énergie que dans la civilisation guerrière ; l'inventeur, l'industriel, le commerçant doivent avoir les mêmes vertus que le guerrier : activité, énergie, persévérance, prudence pour éviter les dangers, courage pour les braver. Où est donc l'industriel, le commerçant, le banquier qui, dans son existence, n'ait été obligé de prendre des résolutions héroïques ? Tel grand industriel voit, en trois ans, le chiffre de ses affaires se réduire des deux tiers, que va-t-il faire ? Il faut changer l'outillage, les opérations, toutes les habitudes acquises, sous peine de mort ; il se décide à jeter les résultats acquis et son avenir dans l'inconnu. Tel autre sacrifie son passé pour réaliser une invention. Tel commerçant a été surpris par des événements qu'il ne pouvait prévoir, des à-coups provoqués trop souvent par l'intervention de l'État dans les rapports économiques, et il a fallu qu'il les surmontât. Quand une crise industrielle et commerciale survient, les banquiers sont les premiers à en supporter le contre-coup ; et ils ne peuvent se sauver qu'à force d'habileté et d'audace. Dans des moments de péril, on les a vus, à maintes reprises, se grouper dans une solidarité héroïque. En 1745, en 1792, en 1811, les banquiers et les commerçants de Londres en ont donné des exemples célèbres. En 1889, nous avons vu, en France, les maisons de crédit venir au secours du Comptoir d'escompte et, en 1891, au secours de la société des Dépôts et comptes courants. Là, chacun a risqué une perte plus ou moins grande dans un esprit de solidarité. Si ce dévouement n'a pas le retentissement et l'éclat de l'héroïsme guerrier, il est de même nature, et les hommes qui en donnent l'exemple sont braves comme le soldat qui, pour sauver le reste de l'armée, défend son poste jusqu'à la mort. De plus, la civilisation économique développe un certain nombre de vertus spéciales : esprit d'ordre, respect des engagements, nécessité de limiter ses promesses à son pouvoir, qui font de ceux qu'elle domine des hommes sérieux et de rapports sûrs.



 

 

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