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Grand Débat National et Gilets Jaunes, pour une poignée d’euros

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Published : January 09th, 2019
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Category : Editorials

On peut rester actif, même après une bonne bière manifestation : alors que la France découvrait, amusée ou médusée, que nos forces de l’ordre, au lieu de boxer tranquillement des manifestants, pouvaient aussi se faire boxer en retour, une partie facétieuse (factieuse ?) de ses citoyens organisait une collecte pour venir en aide à l’individu depuis lors placé en garde à vue dans l’attente d’un procès qu’on devine déjà fort médiatique.

Sans surprise, cette cagnotte n’aura pas manqué d’atteindre rapidement plus de 100 000 euros ce qui, par les temps qui courent, représente tout de même une belle somme (environ 2,5 fois la facture de taxi d’Agnès Saal par exemple, mais seulement un tiers du budget Brigitte Refait La Déco de l’Élysée, n’est-ce pas).

Il va sans dire que l’argent ainsi récolté a immédiatement provoqué une vive poussée d’urticaire chez nos ministres et autres représentants gouvernementaux : de Mounir et Muriel jusqu’à Marlène et Élisabeth en passant par toute la brochette de clowns à roulettes qui s’égaient niaisement dans les couloirs républicains, toutes les potiches gouvernementales sont montées au créneau pour dénoncer la mise en place de cette cagnotte (et en déplorer le montant atteint).

Les plus naïfs pourront toujours croire que ces réactions sont bien là l’expression d’un sentiment républicain chevillé au corps de ces politiciens. Les autres comprendront que la rapidité avec laquelle cette cagnotte a atteint ce joli montant, ainsi que son nombre de participants (plus de 7 000 en 24 heures) ont une furieuse tendance à démolir complètement la thèse actuelle des médias et du gouvernement qui persistent, depuis plusieurs semaines, à nous raconter l’histoire d’un mouvement qui s’essouffle et montre à quel point le gouvernement sous-estime le problème.

Une pratique parfaitement légale

Au-delà de ces remarques, notons pourtant que ce principe de collecte est, outre parfaitement légal tant qu’elle sert par exemple à payer les frais d’avocats, très illustratif de la puissance réelle du peuple et de la solidarité naturelle qui s’organise spontanément lorsque des intérêts convergent.

Ici, il me serait facile de rappeler qu’après tout, notre adorable président Macron est lui-même parvenu à son poste suite à une collecte très équivalente (bien qu’il ne l’aie pas faite sur Leetchi, on le comprendra aisément). Il n’avait bien sûr boxé aucun gardien de la paix, et l’utilisation de la carte « Parquet National Financier » est, a contrario du punching policier, tout ce qu’il y a de plus républicain, cela va de soi.

Néanmoins, cette collecte montre fort bien que les gens modestes, même quand ils peinent à finir le mois, n’hésitent pas à mettre la main au portefeuille quand ils estiment que la cause en vaut la peine. Ici, peu importe qu’elle soit discutable par les uns puisqu’elle est noble pour d’autres et qu’ils sont prêts, on l’a vu, à la soutenir. Dans le même temps, difficile d’oublier que ces mêmes personnes rechignent fortement (et c’est d’ailleurs pour cela qu’on en retrouve un paquet agglomérées aux ronds-points français) quand la solidarité leur est imposée de façon… fiscale.

Eh oui : contrairement au poncif socialiste maintes fois répété, l’absence de l’État ou son retrait progressif ne signifie en rien l’assèchement subit de toute solidarité, mais bien plus sûrement une meilleure allocation des dons vers ce qui compte vraiment pour les individus.

Christophe et Chantal

De ce point de vue, on sait donc qu’on peut trouver l’argent pour les causes essentielles, et ce, quels que soient les détracteurs et aussi vocaux soient-ils. Et non, dans la majorité des cas, l’argent public n’a pas besoin d’être mobilisé, et certainement pas par la force : de la même façon qu’on n’a manifestement pas besoin d’en appeler à la redistribution, à la justice sociale, ou au devoir collectif pour aider l’une ou l’autre cause (ou, dans le cas qui nous occupe, un boxeur un peu sanguin), on n’a pas plus besoin de faire appel à l’impôt pour, par exemple,… payer quelqu’un à organiser des Débats Nationaux sur des sujets plus ou moins loufoques.

Il est en effet particulièrement piquant de rapprocher cette cagnotte inattendue pour Christophe Dettinger, le boxeur de CRS, du salaire dévolu à Chantal Jouanno, chargée d’organiser le fumeux fameux Grand Débat National (mais apparemment, plus de le piloter) proposé par Macron dans sa dernière allocution télévisuelle suite à la mobilisation des Gilets jaunes. La nouvelle présidente de la Commission nationale du débat public devrait en effet toucher 176 000 euros bruts annuels pour organiser ce débat, soit 1,6 Dettinger si on me suit bien.

On se pique à rêver d’un gouvernement lançant une sympathique cagnotte Leetchi pour payer l’organisateur de ce débat et on se demande s’il se serait trouvé autant de généreux donateurs. En attendant, ce seront donc les contribuables (dont, en partie, ceux qui se trouvent actuellement sur les ronds-points à protester contre des impôts trop importants) qui paieront — avec leurs impôts — les émoluments de ce qui s’apparente furieusement à une apparatchik qu’on pouvait pourtant croire carbonisée.

On se rappelle en effet qu’elle avait expliqué en juillet 2017 vouloir arrêter la vie politique après une mûre réflexion. Manifestement, le renouvellement des têtes, le nouveau monde politique et les changements paradigmatiques tant vantés par Emmanuel Macron sont so 2018. Oubliés, donc.

Le retour des vieux chevaux

Cette nouvelle année fait un pas résolu vers le retour en force des vieux routards, depuis Juppé (dont ses bruits de succions enamourés dirigés vers le chef de l’État sont audibles jusqu’en Corrèze) jusqu’à Sarkozy dont on n’arrive décidément pas à se débarrasser. C’est, véritablement, une nouvelle édition de ces jeux politiciens de chaises musicales qui autorisent avec la même décontraction le retour d’un Moscovici à la tête de la Cour des comptes (il n’avait pas fait assez de dégâts à l’économie française puis européenne, je présume), ou le recasage de Migaud au Conseil Constitutionnel…

Et donc, pour 1,6 Dettinger, on peut s’offrir une Chantal Jouanno pas trop usée qui, pour ce prix modique, assurera que tous les sujets seront traités, même la remise en question du Mariage Pour Tous. Ou presque, faut pas déconner, « Not On My Watch » et tout ça.

Bref : s’il semble maintenant acquis qu’on peut rassembler 110 000 euros pour assister financièrement un ex-boxeur manifestant un peu trop vif, il ne paraît pas déraisonnable qu’un Grand Débat National puisse être organisé de la même façon (quitte, pour troller, à demander à ce que ce dernier le soit par Dettinger ; après tout, il a des arguments frappants).

Et à ceux qui m’objecteront qu’un tel débat nécessite évidemment qu’il soit payé par tous, je répondrai qu’au vu des polémiques grotesques qui agitent déjà le landerneau politique, cette source publique de l’argent garantit que ce débat ne sera ni grand, ni national : on va y multiplier les sujets périphériques (la mise en place de telle taxe : rapide ou lente ? L’augmentation de telle ponction : forte ou légère ? Cette mesure sociétale sans intérêt : oui bien sûr ou non peut-être ? etc.) mais on est certain d’une chose : jamais il n’y sera abordé la moindre question sur une baisse drastique, rapide et nécessaire des dépenses publiques.

Dès lors, avec ou sans débat national, qu’il soit ou non payé par une cagnotte Leetchi et modéré par Dettinger, Jouanno ou même Schiappa (tant qu’à faire !), une seule conclusion s’impose.

Ce pays est foutu.

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Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Repartir politiquement à zéro ne sera pas un problème. Le problème sera d'empêcher ceux qui nous foutent dans la m**** depuis 40 ans de s'accrocher voire même de revenir par la fenêtre. Sûr, faudra le karcher, surtout pour le nain à talonnettes !
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