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L’alternance impossible : Tais-toi et paie !

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Chroniques en liberté
Published : October 31st, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Lorsque la droite est au pouvoir pendant de longues années, elle ne parvient jamais (quand elle essaie simplement de le faire) à stopper la dérive qui coule peu à peu notre pays depuis trente ans (collectivisation rampante de l’économie) [1].


En effet, les lois instituées par la gauche (smic, 35 h, indexation des revenus…) sont toujours présentées et consacrées comme des « acquis sociaux » qu’il serait impensable de remettre en question. A l’inverse, quand la gauche revient aux affaires, elle s’échine tout de suite à détricoter le peu de lois que la droite est parvenue à faire passer (heures supplémentaires, autonomies des universités) malgré le lancinant « troisième tour social » qui l’empêche de gouverner.


C’est un phénomène unique au monde, probablement notre « exception culturelle », qui explique notre exclusion progressive de la croissance mondiale.


Aux Etats-Unis, jamais Bill Clinton n’est revenu sur le bilan des années Reagan. Pareillement, en Angleterre, à aucun moment Tony Blair n’a remis en question la politique de Thatcher dont il a tiré le plus grand bénéfice. Plus prés de nous, en Allemagne, Angela Merkel n’a jamais renié non plus les réformes courageuses menées par le socialiste Schröder.


Dans ces exemples, le sens de l’intérêt général a traversé et supplanté les clivages partisans, ce qui est la marque des grands pays qui désignent de grands dirigeants, condition indispensable des réformes ambitieuses.


On en est aujourd’hui très loin en France.


Ainsi, le 30 octobre 2012, Martine Aubry, la dame des 35 h, a fustigé les patrons français excédés qui ont adressé une lettre au président Hollande en leur répondant : « mêlez-vous de ce qui vous regarde ! » [2]. Quant à la réponse de Jean-Luc Mélenchon, elle se passe de commentaires tellement elle est une caricature d’elle-même.


Chère madame Aubry, avec tout le respect que je vous dois, si mes enfants me réclament tous les jours de l’argent de poche, je vais m’inquiéter de son utilisation : où va cet argent ? Ça me regarde au plus haut point !


Alors, quand les prélèvements (impôts et taxes), qui frappent les entreprises, se multiplient chaque année, ne soyez pas étonnée que les entreprises réagissent un jour. Vous préférez sans doute leur répondre : « tais-toi et paie !... ».


Alors elles disparaîtront pour mieux renaître ailleurs… car il ne faut jamais mordre la main de celui qui vous nourrit. Mais quand l’idéologie nous aveugle, on en oublie les évidences.


[1] Les lois votées par le Front Populaire sont toujours présentées comme des acquis sociaux intangibles. Pourtant, 9 mois après leur mise en place par le gouvernement de Léon Blum, les caisses de l’Etat étaient vides et la France était occupée en 1940… faute d’avoir eu les moyens de se préparer à la guerre. Pareillement, sous la pression des émeutes de 68, le gouvernement français a institué les accords de Grenelle (hausse des salaires et indexation sur l’inflation) à un moment où la productivité française commençait sa chute alors que l’inflation allait s’envoler dans les années 70. Il a fallu attendre le gouvernement de Fabius en 1983 pour revenir sur l’indexation… que Giscard n’avait jamais osé remettre en question.


[2] « Compétitivité : le gouvernement rejette la demande des grands patrons », L’Expansion, le 29 octobre 2012.


 

 

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Docteur en sciences économiques de l'université de la Méditerranée et Maître de conférences – HDR - à l'IAE de l'université de Perpignan. Médaille du Bibliographical Institute of Cambridge (London, 2012), il est spécialiste de croissance économique ainsi que chercheur en tourisme international et consultant pour l’Organisation Mondiale du Tourisme (Nations-Unies). Il signe des chroniques économiques dans la presse nationale (Les Echos, Le Monde, le Figaro, Economie-Matin) et internationale (l’AGEFI le quotidien suisse des finances, le Boston de Providence aux USA, le Québécois Libre à Montréal). Il anime enfin, depuis plus de 15 ans, un blog à vocation pédagogique, Chroniques en liberté, à l'attention de ses étudiants et du grand public. Ouvrages [1] Les défis économiques de l'information, la numérisation, L'Harmattan, Paris 1996. [2] L’innovation dans l’industrie du tourisme - Enjeux et stratégies. En co-écriture avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris, 2001 [3] L’épopée de l’innovation – Innovation technologique et évolution économique, L’Harmattan, Paris, 2005. [4] L’innovation dans l’industrie du tourisme. Enjeux et stratégie, avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris 2006. [5] Fondements d’économie du tourisme. Acteurs, marchés, stratégies. De Boeck Université, Bruxelles 2007. [6] Le modèle français dans l’impasse, Tatamis Editions, Paris 2013. [7] Histoire thématique et contemporaine des faits économiques, Ellipses, Paris 2015. [8] Analyse de la finance internationale : le grand naufrage, en co-écriture avec Faouzzi Souissi (Trader),The Book Edition, Paris 2019.
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Une grande partie du socialisme constitue une hérésie intellectuelle que ceux qui sont pauvres et/ou incultes et/ou jaloux adoptent en tant que solution à leurs problèmes.
A droite un certain nombre de "CAC40" et d'énarques ont contribué à l'augmentation de la pauvreté par défaut de culture marxiste* et aussi humaniste.
Les stratégies mises en application par certains socialistes ressemblent étrangement à celles d'un autre temps et en d'autres lieux "on asservit bien mieux la populace avec la pornographie qu'avec les miradors" (Soljenitsyne)
Par ailleurs les lois économiques et sociales ne sont pratiquement jamais assorties de réciprocité si ce n'est sous entendu mais jamais gravé dans le marbre et à partir de là il est facile de nier même l'évidence: c'est ce qui m'a été rétorqué de nombreuses fois lorsque je m'insurgeais à propos de la déclaration des droits de l'homme omettant les devoirs ...
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Je ne suis pas du tout certain que la hautaine M.Aubry parvienne à s'imaginer dans la position de nos enfants...

Merkel n'a pas renié Schröder... Si on s'imagine l'Allemagne fonctionnant comme la France, ça peut surprendre:
Schröder (et tous les autres!) a cherché le consensus au delà de son parti pour des "grandes" décisions. Elles l'engageaient autant que les autres politiciens.
Les sociaux démocrates et les chrétiens démocrates sont tous des centristes.
En france ils seraient peut-être deux courants au sein de l'UDF.
Pour trouver des socialistes rose-rouge à la Française il faut chercher à la Linke, et pour trouver ceux qui se définissent comme les adversaires des premiers il faut chercher au FDP.
Notez au passage que les membres du SPD qui se prononcent favorables à des alliances, mêmes locales, avec la Linke, se font exclure du parti.

De la même manière on ne trouve pas de différences fondamentales marquées chez les habitués de l'alternance en Amérique , Angleterre, Pays bas, Scandinavie etc.
Tous les gouvernants élus obéissent à leurs créanciers.
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Une grande partie du socialisme constitue une hérésie intellectuelle que ceux qui sont pauvres et/ou incultes et/ou jaloux adoptent en tant que solution à leurs problèmes. A droite un certain nombre de "CAC40" et d'énarques ont contribué à l'augmentati  Read more
zelectron - 10/31/2012 at 1:44 PM GMT
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