Les investisseurs sur l’or sont parfaitement conscients
des restrictions imposées par le gouvernement Indien sur son marché de l’or,
telles que l’augmentation des taxes d’importation. Dans cet article,
j’aimerai prendre du recul et observer ce qu’a fait l’Inde et, plus important
encore, quelles autres tours elle a encore dans son sac.
- de
nouvelles hausses de taxes d’importations devront être mises en place
pour dissuader les importations en or.
- des
restrictions d'envoi de produits et bijoux en or par les familles
Indiennes installées à l’étranger… pourraient aussi être envisagées pour
rendre l’importation d’or moins attractive.
- les
entités qui importent de l'or par le biais d’organisations bancaires et
non-bancaires pourraient avoir à réexporter un certain pourcentage de
leurs importations.
- il
faudrait limiter les financements des banques pour l’achat d’or.
- et
modifier le programme de dépôt d’or (l’or accepté comme dépôt est
recyclé pour satisfaire la demande et rendu à son propriétaire à
maturité).
Les points ci-dessus ont tous été mis en application. Voici
ceux qui ne sont pas encore à l’ordre du jour :
- Obligations
indexées à l’inflation… introduire des programmes et instruments
d’épargne capables d’offrir de vrais retours et une forte liquidité.
- Programme
d'Accumulation d’Or (le produit est un outil d’épargne prévu pour les
petits acheteurs d’or par lequel les importations en or sont différées
jusqu’à sa livraison).
- Comptes
liés à l’or (les transactions se produisent hors de l’Inde et les
importations d’or n’en sont pas impactées).
- Produit
de Pension sur l’Or (le consommateur livre son or à sa banque et reçoit
des paiements mensuels jusqu’à sa mort).
- Imposition
de limites pour contrer les importations en or des banques et agences.
- Canalisation
des réserves existantes d’or de recyclage vers le système financier.
- Obligations
en or et programmes de dépôt qui pourraient encourager les détenteurs
d’or à déposer leur métal auprès d’une banque.
- Expansion
de l’inclusion financière pour le prolongement des prêts aux
bijouteries.
Au vu de toutes les formes existantes d’or papier, il est
essentiel de citer cet article, qui rapporte que la banque centrale Indienne
a ‘envoyé des lettres aux temples les plus riches du pays pour leur demander
des informations relatives à leur or’. Le dirigeant d’un parti de
l’opposition ‘a dit que la banque centrale de son pays voulait prendre
possession de cet or et éventuellement le vendre contre des dollars’, mais la
banque centrale a nié avoir prévu la conversion de cet or en devises.
La règle veut bien entendu que les hommes politiques
commencent par nier ce qu’ils finissent par introduire. Le 30 janvier, le
Ministre des Finances a déclaré que le pays ‘ne prévoyait pas d’augmenter les
taxes d’importation sur l’or’.
En plus de cela, un député
régional de la banque centrale Indienne aurait dit
que les temples présentaient un grand intérêt. ‘Nous avons demandé ces
détails aux temples dans le cadre d’un exercice statistique qui vise à collecter
des informations quant au métal détenu par les lieux de cultes et autres
places publiques. Nous avons commencé par les temples, et prévoyons de
couvrir les lieux de culte d’autres communautés, les fonds ainsi que d’autres
établissements’.
Certains temples ont déjà déposé
leur or auprès de banques Indiennes et en tirent quelques pourcents
d’intérêt. Voici ci-dessous les quantités d’or détenues par trois
temples :
Tirumala
Tirupati Devasthanam - 116,643oz / 3.6t
Tirupati - 72,339oz / 2.25t
Sri Krishna - 16,075oz / 0.5t
Il est donc raisonnable de dire que les temples possèdent
des quantités significatives de métal, sans parler des individus privés.
L’objectif des produits d’épargne en or mentionnés plus haut serait de
financer l’industrie de la bijouterie, qui dispose de réserves d’or
importantes. Je ne pense pas que ce soit un problème, parce que cet or n’est
pas vendu et reste dans le pays. Ces produits servent aussi à consolider le
rôle de l’or en tant que monnaie.
En revanche, utiliser de cette manière l’or des
investisseurs ne résoudra pas vraiment le problème de l’Inde, puisqu’elle ne
revient qu’à remplacer des prêts en or offerts à des banques commerciales qui
disposent de financements internationaux par des prêts en or à des
importateurs et des bijoutiers. Le seul bénéfice que l’Inde en tire est que
cet or ne quitte le pays qu’une fois que les banques commerciales sont
remboursées. L’Inde auraa donc toujours besoin
d’importer en continu.
Cela nous mène aux recommandations clés du rapport, qui est
la mise en place d’une Corporation pour l’Or, ou Banque de l’Or, en Inde.
Voici quels seraient ses objectifs :
- offrir
un refinancement aux institutions qui offrent des prêts sur l’or
- fonctions
qui incluent la mise en commun de l’or inactif
- activités
liées aux politiques relatives à l’or
- émission
et collecte d’obligations en or
- mobilisation
de réserves d’or domestiques non-officielles, canalisation de ces
réserves vers un fonds commun pour une période définie et redéploiement
de ces réserves de manière productive et dans l’intérêt de la croissance
et du développement du pays
- autorisation
de vendre et d’acheter de l’or en le nom de ses clients
- gestion
des réserves d’or du pays
- capacité
à importer, exporter, échanger, prêter et emprunter de l’or et des produits
dérivés
On
pourrait penser que si l’Inde prévoit la mobilisation (ahem)
des réserves d’or domestiques, alors elle a besoin de savoir quelles
quantités d’or sont détenues par les lieux de culte, fonds et établissements.
Espérons que le déficit de compte courant de l’Inde diminue, sans quoi la
Banque d’Inde pourrait prendre la décision de mettre en place un certain
nombre des recommandations faites par le rapport.