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La Grèce, les armes, les banquiers et l’or

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Survive the Crisis
Published : November 16th, 2015
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Category : Gold and Silver

P..nous avons pu voir la Grèce souffrir d’une certaine hypocrisie de la part de la France et de l’Allemagne. Il est hypocrite d’ignorer le fait qu’une quantité de monnaie significative a été dépensée pour acheter des systèmes d’armement très chers aux membres de l’Union que sont ces deux pays.

Helena Smith, The Guardian, 19 avril 2012

Les banquiers européens ont qualifié la crise grecque comme étant celle d’une nation dépensière dont les pensions prodigues sont la raison première de sa banqueroute. Il y a une autre raison qui explique la crise : le budget militaire sur-gonflé de la Grèce – un budget qui bénéficie principalement à ses alliés de l’Union européenne et de l’OTAN.

En termes de proportion du PIB, la Grèce dépense deux fois plus que n’importe quelle autre nation de l’Union européenne en matière de défense. Le 15 juin 2015, The Financial Times notait ceci : l’une des curiosités du plan de refinancement de la Grèce est que malgré cinq années de difficile austérité, le budget militaire du pays demeure le plus élevé de l’Union européenne. En 2013, la Grèce dépensait toujours plus en termes de pourcentage de PIB que n’importe quel autre membre de l’OTAN, à l’exception des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

 

Les exigences de l’OTAN en matière de dépenses militaires impliquent la nécessité d’investir plus de 2% de son PIB sur les forces armées. La Grèce, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Estonie sont les seuls membres à avoir satisfait cette exigence l’an dernier.

http://www.macropolis.gr/?i=portal.en.the-agora.2645

Les efforts de la Grèce de réduire ses dépenses militaires face à sa situation de banqueroute se sont heurtés à la résistance intransigeante de l’industrie de la défense, de ses alliés de l’OTAN et des banquiers. En janvier 2015, alors qu’arrivait au pouvoir le parti d’Alexis Tsipras, DefenseNews.com écrivait ceci :

Les experts ont demandé au nouveau gouvernement radical de la Grèce de ne pas réduire davantage le budget de défense de son pays.

Le 30 juin, alors que la Grèce s’approchait davantage d’un défaut, Reuters rapportait ceci : Les membres de l’OTAN ont demandé à la Grèce de ne pas réduire son budget militaire. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, n’a pas été le seul à s’opposer à une réduction des dépenses de défense de la Grèce. Le FMI s’est également joint à lui.

Le 15 juin, le Frankfuter Allgemeine Sonntagszeitung, un journal allemand, rapportait que le président de le Commission européenne, Jean-Claude Junker, avait proposé à la Grèce de différer une réduction budgétaire de 400 millions d’euros applicable aux pensions à condition de réduire d’un montant équivalent ses dépenses militaires – mais le FMI a opposé son veto à cette proposition.

Les banquiers ont recours aux dépenses sociales et militaires pour endetter les nations souveraines. Les contribuables se retrouvent forcés d’en payer les frais. La Grèce n’est pas une exception. Elle est la règle.

LES ETATS SOUVERAINS ET LA TRAPPE DE LA GRECE

L’endettement des nations souveraines par les banquiers est aussi lucratif qu’il est raisonné. Au sein des économies capitalistes, la « monnaie » est produite par les banques centrales au travers desquelles les banquiers endettent consommateurs, entreprises et gouvernements, et contractent des profits grâce aux intérêts portés par ces dettes.

Dans le cadre de cette combine à la Ponzi de crédit et d’endettement très profitable, les dépenses sociales et militaires des nations souveraines sont les sources principales de profits pour les banquiers. Les intérêts portés par ces prêts ne cessent jamais de gonfler, et sont la source primaire de gains pour les banquiers.  

 

EXPLICATION : Quand les eaux usées (le crédit) passent au travers d’un bouchon de graisse (le système bancaire), graisses et huiles (les profits) s’accumulent (au travers de l’activité économique : biens, services, dépenses militaires et sociales, etc) à la surface du bouchon (marchés de capitaux) et sont récupérées au travers d’un système de déflecteurs (gains de capitaux dividendes, échappatoires fiscales et évasion fiscale).

LA TRAPPE POSEE PAR LES BANQUIERS DESORMAIS HORS-D’USAGE

En 1944, les Etats-Unis possédaient les plus grosses réserves d’or jamais enregistrées au cours de l’Histoire. Suite aux accords de Bretton Woods, l’or des Etats-Unis a été utilisé pour garantir le dollar et le système monétaire international. Mais les dépenses militaires excessives des Etats-Unis ont fini par couter aux Etats-Unis leurs réserves d’or historiques.

Quand le président Nixon a décidé de briser le dernier lien entre le dollar et l’or, les obligations des Etats-Unis excédaient de très loin leur capacité à convertir en or les dollars détenus par les nations étrangères. Pour éviter de perdre l’or qui leur restait, les Etats-Unis ont pris la décision de mettre fin à la convertibilité du dollar en or en 1971.

En 1971, les réserves des Etats-Unis étaient en réalité négatives – le pays devait 38.879 tonnes d’or.

Avec la fin de Bretton Woods, les réserves d’or n’ont plus limité les quantités de dollars susceptibles d’être imprimées par les Etats-Unis : la monnaie et le crédit n’ont pas tardé à grimper exponentiellement, et parce que la monnaie, au sein des économies capitalistes, est émise sous forme de crédit, la création excessive de monnaie a vite débouché sur des quantités excessives de dette.

 

Puisque l’or ne limite plus la création monétaire, les niveaux de dette accumulés vont bien au-delà de la capacité des gouvernements à les rembourser. Aujourd’hui, l’insolvabilité de la Grèce marque le début d’un tsunami de défauts qui se terminera sur la banqueroute des Etats souverains.

BANQUEROUTE DES ETATS SOUVERAINS : LA PORTE VERS UN LENDEMAIN MEILLEUR

La Grèce ne représente qu’une petite fraction de la bombe globale de la dette. Vingt-quatre nations font aujourd’hui face à une crise de la dette, et quatorze autres se dirigent dans la même voie - Michael Snyder, Economic Collapse blog, 16 juillet 2015

La signification d’un défaut de la dette n’est pas seulement l’insolvabilité d’une nation de la périphérie du sud de l’Europe. Selon Buckminster Fuller, la banqueroute des Etats souverains est le caractère prérequis d’une transformation radicale et sans précédent qui transformera la planète Terre et l’humanité jusqu’en son cœur.

En 1981, Buckminster Fuller a expliqué que le monde était à l’aube d’une crise universelle, qui transformera notre monde aujourd’hui prisonnier des banquiers, des politiciens, des avocats et des corporations supranationales en un monde de coopération et d’abondance. Cette transformation révolutionnaire, selon Fuller, se fera au travers de la banqueroute des Etats souverains.

Bientôt, les nations souveraines seront éliminées, sans quoi l’humanité périra.

Buckminster Fuller, Conseil des relations étrangères du Sénat, 22 mai 1975

Une évolution de première classe est sur le point de forcer les Etats-Unis vers une banqueroute internationale.

Buckminster Fuller, Critical Path, 1981

Mais cette banqueroute ne marquera pas une fin. Elle sera simplement une manière pour la nature de débarrasser notre planète des souverainetés d’hier et de déclencher une série de 149 dé-souverainisations additionnelles, qui aboliront la barrière la plus solide qui s’oppose encore à la libre-circulation au travers le monde des métaux, de la nourriture, des revenus, des réserves d’énergie et des personnes.

Buckminster Fuller, Critical Path, 1981

Les problèmes qui ont forcé la Grèce vers la banqueroute - dette excessive et dépenses militaires trop importantes – sont aussi ceux qui troubleront les Etats-Unis. La banqueroute des Etats-Unis seront, en revanche, bien plus catastrophiques et auront bien plus de retombées. La taille a parfois de l’importance.

 

Le coût des dépenses militaires ne peut pas être mesuré en dollars. Le président Dwight D. Eisenhower, qui a servi en tant que président de 1953 à 1961, était un général américain et a joué le rôle de commandant suprême des troupes alliées en Europe, a évoqué l’importance des dépenses militaires dans son discours intitulé Chance For Peace :

Chaque arme qui est créée, chaque navire de guerre qui est fabriqué, chaque missile qui est lancé est, dans un sens, un vol à l’encontre de ceux qui ont faim et ne sont pas nourris, de ceux qui ont froid et ne sont pas vêtus. Et notre monde surarmé ne dépense pas seulement de l’argent. Il dépense la sueur de ses travailleurs, le génie de ses scientifiques, et l’espoir de ses enfants. Ce n’est en aucun sens un mode de vie digne de ce nom. Dans le brouillard qu’est la menace de la guerre, l’humanité ne pend plus qu’à une croix de fer.

La banqueroute des Etats souverains est le début de la fin de l’état de terrorisme actuel, de l’oligarchie corporatiste et de l’asservissement par la dette. Les banqueroutes ont commencé. Estimez-vous heureux.

 

LA CRISE GRECQUE, LE PRIX DE L’OR ET LE JEU DES BANQUIERS

L’instabilité monétaire ne se produit pas au fil des cycles habituels d’expansion et de contraction économique. L’instabilité monétaire se produit uniquement en période de stress systémique sévère. L’or, qui est l’opposé monétaire des devises papier, réagi lorsqu’apparaît, pour quelque raison que ce soit, un déséquilibre monétaire au travers de l’inflation, la déflation, l’hyperinflation ou la dépression déflationniste.

p. 128, Time of the Vulture, 3rd ed. 2012,

La crise grecque de la dette est la plus grande menace qui ait à ce jour menacé la combine à la Ponzi du crédit et de la dette établie par les banquiers centraux, et les banquiers sont préparés à faire tout leur possible pour forcer les prix de l’or et de l’argent à la baisse afin de s’assurer à ce que la crise grecque ne pousse pas les investisseurs à fuir les actifs papiers tels que les obligations en faveur des métaux précieux.

Alors que se développait la crise grecque, le 8 juillet 2015, Paul Craig Roberts et Dave Kranzler ont écrit ceci : Are Big Banks Using Derivatives to Suppress Bullion Prices

Tout au long de 2015, les attaques contre l’or physique se sont intensifiées, et ont porté le prix des métaux jusqu’à un record à la baisse sur plusieurs années. Au cours du premier trimestre de l’année, nous avons enregistré une forte hausse en termes de quantité de produits dérivés de métaux précieux.

Les preuves de manipulation nous proviennent de la chute continue des prix de l’or et de l’argent déterminés sur les marchés papier, bien que la demande en métaux physiques continue de grimper au point que l’atelier monétaire des Etats-Unis n’ait aujourd’hui plus aucun Silver Eagle à vendre. Le climat d’incertitude qui a découlé du Non grec n’a fait qu’augmenter l’instabilité systémique. La réponse normale devrait être une hausse, et non une baisse, des prix des métaux précieux.

Sept années de refinancements en faveur des banques qui contrôlent la Réserve fédérale et le Trésor aux dépens de l’économie américaine ont menacé le dollar au point qu’il doive aujourd’hui être protégé à tout prix, ce qui implique la tolérance par les agences de règlementation d’activités illégales de suppression des prix de l’or et de l’argent.

A mesure que nous nous dirigeons vers la fin de la partie, les pressions baissières sur le prix de l’or se feront plus lourdes. Le prix actuel très peu élevé de l’or est l’indication que les banquiers craignent que la prochaine crise sera la dernière.

ΕΊΜΑΣΤΕ ΌΛΟΙ ΈΛΛΗΝΕΣ

NOUS SOMMES TOUS GRECS

Dans ma nouvelle série de vidéos YouTube (Moving Through the Maelstrom, Episode 1, https://youtu.be/mICmFQEqtXo),je réponds à la question d’un lecteur quand à la préparation nécessaire face à l’effondrement de la combine à la Ponzi des banquiers.

Achetez de l’or, achetez de l’argent, et gardez la foi.

 

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Je vais certainement me faire incendier pour mon ignorance, mais j'ai beaucoup de mal à comprendre le résonnement des banques centrales.

Un faible prix d'achat des métaux précieux encouragerait plutôt l'achat à mon sens... "c'est moins cher" et la plus vallue potentielle est plus importante. Même un marché baissier (décourageant par nature) ne baissera pas éternellement, mais permettra de renforcer ses positions à meilleur compte.

Qu'ils continuent à manipuler les marchés avec leurs bouts de papier, ça me permet d'acheter d'avantage de sonnant et de trébuchant !
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Vous avez parfaitement raison, sauf sur un point.

Vous présumez que le particulier achete de l'or, ce qui n'est pas le cas, tout est fait pour l'en dissuader.

En réalité, le marché est essentiellement constitué par les grandes banques centrales, et leurs raisonnements respectifs sont les suivants :

Les banques centrales occidentales (US essentiellement) veulent garder la suprématie du dollar. Elles ont donc besoin que le prix de l'or soit le plus bas possible, et en tous les cas qu'il ne s'envole pas.

Les banques centrales de Russie et de Chine veulent accumuler de l'or. Elles ont donc intérêt à ce que le prix soit bas.

Et donc, comme vous le voyez, les vrais acheteurs et vendeurs du marché ont tous les deux intérêt à ce que le prix de l'or reste bas.

... Ce qui vous permet, et vous avez tout à fait raison, d'en acheter à bas prix...

Tant que cela durera, bien entendu.
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Tant que l'or est bradé , il faut en profiter ...
On pleurera tous quand se sera trop tard .
Quand ?
Bientot .
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La pratique est aux primes non négligeables:
http://www.24hgold.com/francais/meilleures_offres_or.aspx?toolbar=1

Ceci dit, le prix est inférieur à la valeur historique, moyennée sur plusieurs siècles, malgré la TVA et autres raisons inflationnistes.
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La pratique est aux primes non négligeables: http://www.24hgold.com/francais/meilleures_offres_or.aspx?toolbar=1 Ceci dit, le prix est inférieur à la valeur historique, moyennée sur plusieurs siècles, malgré la TVA et autres raisons inflationnistes. Read more
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