La Marie de Paris se lance dans l’Investissement Immobilier, 1ère partie

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Published : January 21st, 2015
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Les élus en charge des budgets ne peuvent pas se vanter d’avoir des velléités entrepreneuriales (voir ici) tant qu’ils dépensent l’argent d’autrui, comme le montre le nouveau programme d’emprunt et de dépenses de la Mairie de Paris. Analysons en détail l’une des propositions phare de ce projet, qui consiste à acheter des appartements privés à Paris en vue de les transformer en logement sociaux.

 

En s’appuyant sur une proposition faite par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), la Mairie de Paris a choisi 257 adresses où elle a, tout simplement, décidé d’exercer son droit de préemption pour acheter tout appartement susceptible d’être mis en vente.

 

Cela signifie concrètement que la Mairie se donne le droit d’acheter n’importe lequel des appartements dans les immeubles en question, dès lors qu’il le sera proposé à la vente. Toute la question est évidemment de savoir à quel prix la Mairie est prête à acheter les appartements dans les immeubles en question. Trois possibilités s’ouvrent : au même prix, plus cher, ou moins cher que le prix auquel il aurait été de toute manière vendu. 

 

Même si cela est très peu probable, cette opération immobilière pourrait être effectuée au même prix que celui du marché, auquel cas cela ne changera rien pour le vendeur et pénalisera uniquement l’acheteur malheureux qui se verra concurrencé par la Mairie de Paris. Il est également possible que cette opération soit effectuée à un prix plus élevé que celui que le vendeur aurait pu espérer sur le marché immobilier. Dans ce cas, le vendeur pourrait s’estimer privilégié (au sens étymologique du terme : privat lex) car il bénéficierait à titre personnel d’une loi, au détriment des contribuables et des concurrents.

 

Le cas le plus probable, dans cette situation, est cependant que la Mairie de Paris ait l’intention d’acheter des appartements à des prix inférieurs aux prix de marché. Dans ce cas, le vendeur ayant la malchance de se retrouver sur cette liste arbitrairement établie pourrait s’estimer lésé. Il en est ainsi car il est probablement plus difficile de trouver un acheteur pour un appartement dans un immeuble préempté par la Mairie de Paris que dans un immeuble qui ne l’est pas. La simple publication de cette liste a certainement diminué sensiblement les prix des appartements dans les immeubles en question, car elle représente un risque de plus. Si un acheteur hésitait entre deux appartements similaires, dont un se trouve désormais dans l’un de ces immeubles préemptés par la Mairie, il a maintenant une raison importante pour ne plus hésiter en faveur de celui qui ne l’est pas.

 

Dans tous les cas, puisque la Mairie de Paris est censée acheter et non pas municipaliser les appartements visés, elle devrait en théorie offrir une compensation pécuniaire, même inférieure à celle attendue par le vendeur. Or, le prix du mètre carré des immeubles mentionnés dans la liste (calculé sur la base des dernières transactions) est en moyenne de 10 000 euros et varie entre 6 000 et 13 000 euros.

 

Par conséquent, l’opération de la Marie peut difficilement se révéler intéressante sur le plan financier. Reste donc à savoir quel est l’intérêt, pour la Mairie, d’intervenir sur un marché immobilier déjà très tendu pour acheter des appartements à des prix élevés.

 

À suivre

 

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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Quand on est endetté comme l'est cette mairie, on se dispense de se risquer dans des opérations hasardeuses (douteuses?) mais plutôt payer ce que l'on doit aux tiers
Ou alors on parie la caisse et on essaye de se refaire.

Comme c'est bien plus amusant, que cela permet de faire travailler des amis et de récupérer des dessous de table et autres commissions, et qu'en tout état de cause ce sera le contribuable qui paiera l'ardoise qui nécessairement arrivera, il ne fait aucun doute que c'est cette seconde solution qui sera toujours la préférée.

Après moi le déluge, la devise de l'élu.
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Hercule - 1/22/2015 at 9:34 AM GMT
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