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La natalité est-elle un frein à l’emploi ?

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Published : September 16th, 2011
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A ceux qui se lamentent du taux de chômage en France, Frédéric Lefebvre a apporté il y a quelques jours une réponse pour le moins surprenante : en substance, c’est à cause du taux de natalité élevé, qui pousse sur le marché de l’emploi plus de jeunes Français que de jeunes Allemands en Allemagne, qu’il est si dur de lutter contre le chômage en France. C’est si simple, si évident, c’est sans doute un chapitre de Zadig et Voltaire.


Au-delà de la maladresse politique insondable, le Secrétaire d’État chargé « du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation » commet une erreur théorique grave.


Cette vision malthusienne du marché du travail est en réalité celle qui a inspirée les 35 heures à l’époque, et qui servait d’argument pour condamner la réforme des retraites l’année dernière : le partage du travail, partage des richesses, ou la fameuse logique du gâteau.


Il existerait un gros marché du travail posé sur l’économie française qu’il s’agit de partager au mieux - donc d’en confier la tâche à l’État, connu pour son grand sens du partage. Frédéric Lefebvre aurait ainsi pu expliquer avec la même assurance que les Français travaillent trop, et qu’il est donc difficile de trouver du temps de travail pour les chômeurs. Allons-y, il est grand temps de passer aux 22 heures, et en route vers le plein emploi ! Sur le volet des retraites, dans la même logique, si « les vieux prennent les emplois des jeunes », envoyons-les à la pêche à 45 ans, et hop ! Plus de chômage des jeunes !


Il semble donc qu’il faille encore le répéter :


  Non, le travail ne se partage pas.

  Non, la richesse n’est pas un gâteau à découper.

  Non, trop de travail ne tue pas le travail.


Comment un Ministre en charge des entreprises peut-il mener une action positive sur l’emploi en considérant un nouvel arrivant sur le marché du travail comme un prédateur qui vient menacer le triste gâteau dont il s’imagine le gardien ?


C’est toute la vision de l’économie et de la croissance qui doit être renversée. La richesse se crée dans la rencontre du travail et de la créativité, pas dans les ministères. Les nouveaux arrivants sur le marché du travail ne sont pas un frein mais bien évidement une chance pour la vigueur de notre économie. Encore faut-il les laisser libres de produire de la richesse, et c’est bien là que l’État porte une lourde responsabilité dans le freinage de la croissance et du plein emploi. La fiscalité progressive est à ce titre un bon exemple de frein à la réussite et à l’enrichissement. Le plafonnement des revenus d’un auto-entrepreneur (pour être bien sûr qu’il ne se mette pas à gagner trop d’argent) est un autre dispositif contre-productif, qui limite la croissance au lieu de la stimuler, et qui décourage les entrepreneurs au lieu de les motiver.


Enfin et surtout, le seul moyen de lutter efficacement contre le chômage est de débarrasser le marché du travail du boulet que sont les réglementations de toutes natures (temps de travail, salaire minimum, licenciement, etc.) et qui sont aujourd’hui avec le poids de la dépense publique, le seul vrai frein à la croissance.

 

 

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C'est aussi ce genre de raisonnement (le travail est un gâteau, y'en a pas pour tout le monde) qui pousse les jeunes à manifester contre le projet de loi des retraites en disant "si les personnes âgées travaillent, comment allons nous faire?" ...
Et pourquoi pas pousser le raisonnement en disant "les femmes prennent le travail des hommes" ou pire encore ?!
non sérieusement, le travail créé du travail ! Une société qui s'implante, ce sont des dizaines de métiers qui se créent et de sous-traitants qui s’installent autour. Alors arrêtons les raisonnements simplistes (ou pâtissiers!)
-- le Secrétaire d’État chargé « du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation » commet une erreur théorique grave. --

Quel ministre ne commet pas au moins l'erreur d'acceder au poste de ministre !

- chargé « du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation » -
Comment peut-on gerer correctement autant de domaines, à part en ne faisant rien !?

Et pour reprendre une des "Matière à reflexion" du site que je prefere :
"Que vais-je devenir ? Je suis ministre... je ne sais rien faire !" - Don Salluste de Bazan - La Folie des grandeurs -
Frédéric Lefebvre est un pur produit de la nomenklatura : formation DEA en droit public puis cabinets ministériels, ce qui lui donne toute compétence, bien sur, pour discuter des grands principes économiques et comprendre et aider au développement des petites et moyennes entreprises.

Rappelons que le droit public n'a de droit que le nom et qu'il n'est rien d'autre que la justification du droit du plus fort. Pourquoi l'administration devrait elle avoir son droit (et ses cours de justice, les tribunaux administratifs) , au lieu d'etre soumise au droit commun ?

Nous sommes dirigés par des sots.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Lefebvre

Frédéric Lefebvre est responsable des jeunes RPR de Garches lorsqu'il rencontre Nicolas Sarkozy à l'occasion de la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1981.

Licencié en droit privé et titulaire d'un DEA en droit public interne, il débute sa carrière en 1986 comme collaborateur de Gérard-Henri Mathieu, secrétaire général du groupe RPR au Conseil de Paris.

En 1987, il rejoint le cabinet de Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, comme chargé de mission aux côtés de Patrick Ollier. En 1988, ce dernier l'embauche pour devenir, jusqu'en 1993, son assistant parlementaire ainsi que celui de Michèle Alliot-Marie3.

Il entre au conseil municipal de Garches en 1989, et devient adjoint au maire.
Pour autant qu'il m'en souvienne, c'est son patron direct, le premier ministre François Fillon, qui nous a expliqué ces dernières années que la situation de l'emploi allait considérablement s'améliorer du fait du départ à la retraite.

Si je comprends bien la vue de nos hauts dirigeants, il faut moins d'enfants et plus de retraités. Qui fera le travail (plus d'immigrés ? ). Et bonne chance à ceux qui restent travailler pour supporter la charge.

En tout état de cause, comme les résultats du futur dépendent des lois qui sont faites aujourd'hui, et que lesdites lois dépendent de l'intelligence des gouvernants, il ne me semble pas acquis que le futur puisse fasse partie des lendemains qui chantent.
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Tophe28410 - 9/21/2011 at 10:13 AM GMT
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