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La réalité que l’on cache: la zone euro sera allemande ou ne sera pas!

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Published : August 18th, 2011
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La question de la survivance ou de la disparition de l’euro se résume à une seule interrogation:  l’Allemagne va-t-elle accepter de reprendre à son compte directement, ou indirectement (via la BCE et le Fonds dit de “stabilité” dont le principe a été accepté mais que les différents parlements nationaux doivent encore ratifier et qui n’est toujours pas financé), les dettes nationales de la plupart des Etats-membres de la zone euro devenus incapables de les rembourser et aussi d’assurer leur financement pendant les dix à quinze années qui viennent, avant qu’ils retrouvent éventuellement leur compétitivité en acceptant d’appliquer le “modèle allemand”, pour autant qu’ils soient en mesure politiquement, socialement et économiquement de l’adopter? Ce qui supposerait une modification complète de l’association d’États-nations souverains que constitue la zone euro au sein de l’Union européenne vers la construction d’un Grand État fédéral, avec mutualisation totale des actifs et des passifs, dont la capitale effective serait Berlin. Mais aussi des politiques drastiques de rigueur qui mèneraient l’Europe vers une récession durable et la paupérisation accélérée de ses peuples, avec le risque d’explosion sociale violente du style de celle que vit actuellement la Grande-Bretagne. Sans compter que la démocratie représentative serait sacrifiée puisque ces décisions se prennent à l’insu des peuples qui ne sont pas consultés. Tout cela relevant de l’interventionnisme forcené, alors même que la crise démontre que les Etats et les banques centrales ne peuvent pas résoudre les problèmes économiques et monétaires puisque ce sont eux qui les créent, casserait ce qui reste de croissance!

Étant convaincus que l’Allemagne n’a ni les moyens, ni la volonté, ni l’intérêt, d’aller dans ce sens et les peuples des autres Etats-nations européens non plus, nous pensons que l’euro nécessairement disparaitra après quelques nouvelles pantalonnades (de Sarkozy, Merkel, Berlusconi ou Barroso, un “quarteron” de dirigeants incapables de gérer la situation chaotique qu’ils ont directement contribué à installer) destinées à gagner un peu de temps avant l’issue finale. Tous les politiciens qui continuent de se voiler la face par crainte de dire aux peuples européens la vérité, de peur d’être balayés lors des prochaines élections qui auront lieu un peu partout en Europe en 2012 et 2013, ce qui de toutes façons se produira, ne font qu’aggraver les conditions dans lesquelles aura lieu l’implosion de la zone euro à laquelle tout un chacun doit impérativement se préparer. Jamais dans l’histoire une union monétaire (au surplus rigoureusement non optimale comme la zone euro) n’a pu conduire à une union politique, certains peuvent le regretter mais c’est ainsi.

Il faut aussi avoir à l’esprit que tout cela, si l’on allait vers le Gand État européen sous direction allemande, aurait comme conséquences géopolitiques, monétaires et économiques, la marginalisation de l’Union européenne via une bipolarisation accrue du monde autour des USA et de la Chine qui, ensuite, s’affronteront pour le leadership planétaire, à moins qu’ils réussissent à se résoudre à une coexistence plus ou moins pacifique entre super-puissances néanmoins inégales et affaiblies. L’euro aurait tué l’Europe!

C’est exactement ce que Charles de Gaulle avait anticipé. D’où son combat pour l’Europe des nations, autour de l’adoption de l’étalon-or, pour éviter que l’utopie de l’Europe fédérale, autour d’une monnaie de papier unique constamment mise à mal par les intérêts opposés des Etats subordonnés et d’une banque centrale apatride qui devraient en partager le monopole d’émission, ne mette à bas tout l’ensemble européen ainsi que cela est en train de se produire. Puisque l’étalon-or, ayant pour caractéristique de soustraire la production de monnaie et du crédit (alors devenue “automatique” en fonction des stocks de métal) à toute influence du pouvoir politique, permettait de résoudre non seulement la contradiction du partage de la même monnaie unique entre plusieurs Etats souverains, mais encore de limiter tout endettement public et déficit budgétaire excessifs, les deux maux dont souffre nécessairement la monnaie de papier, toujours produite en excès par les banquiers centraux et les Etats quand cela ne dépend que de leur bon vouloir. La leçon s’appliquera aussi aux USA et à la Chine, bientôt devenus les deux seules super-puissances, qui devront dépasser l’antagonisme entre le dollar US et le yuan (deux monnaies de papier qui plus tard s’autodétruiront si elles ne sont pas gagées sur l’or) pour instaurer un minimum de stabilité des relations internationales et éviter un jour d’avoir à se faire la guerre. Étant donné que c’est cela qui finira par se produire s’ils ne s’accordent pas pour réformer le Système monétaire international en le basant sur un même étalon tangible et stable ne portant la marque d’aucun État qui ne peut être que le métal jaune. Voilà incidemment pourquoi la hausse de l’or contre la plupart des monnaies de papier est loin d’être terminée.

La péripétie de la semaine passée, indépendamment des convulsions boursières internationales et obligataires européennes qui ne sont pas finies, a concerné les interventions de la Banque nationale suisse pour tenter de faire baisser la devise helvétique. Le franc suisse (CHF) a corrigé de près de 10% et peut encore s’affaiblir de quelques pour cents contre l’euro, mais la BNS sera vraisemblablement bientôt aux limites de ses possibilités pour le faire baisser plus tant qu’il restera, dans le contexte mondial déliquescent actuel, l’une des deux alternatives de placement, avec l’or, par rapport aux monnaies faibles. C’est en revanche contre le dollar US que la dépréciation du CHF pourrait être plus importante. Quant aux rumeurs d’entrée de la Suisse dans la zone euro ou d’adoption d’un “peg” entre le franc suisse et l’euro, “usines à gaz” de toutes façons ultra compliqués à mettre en œuvre, elles n’ont aucun sens dans la mesure où, outre que ces projets sont en contradiction avec la constitution helvétique, ils seraient rejetés par le peuple et les cantons suisses s’ils devaient avoir à se prononcer sur sa modification dans ces matières. Étant au premier chef concernés par cette question du franc suisse, nous en parlerons en détail dans un prochain commentaire. A noter que la baisse du CHF été positive pour notre Fonds sur les métaux précieux côtés en CHF (ISIN:  KYG 3684 X 1079) puisque l’or et l’argent exprimés en CHF ont tout de suite bondi à la hausse (alors, qu’au même moment, ils baissaient en USD) d’un montant bien supérieur à la correction du CHF.

Quoi qu’il en soit, nous pensons toujours que le dollar US est à la veille d’un mouvement majeur de hausse contre la plupart des monnaies (partie basse du graphique ci-dessous) dont la première conséquence sera une chute supplémentaire du S+P500 et autres bourses d’actions (partie haute du graphique ci-dessous), ce qui rappelle leur configuration du début 2008. Et la seconde conséquence de faire monter l’or exprimé en euros et en francs suisses surtout, ce qui apporterait un certain rééquilibrage alors que ces derniers mois l’or est surtout monté en USD. Comme toujours en cas de crise grave, ce qui va faire monter le dollar US c’est la hausse (et la grande liquidité) des obligations d’Etat US par rapport aux obligations d’Etat européennes ou asiatiques, la perte du triple A par les USA n’ayant à court terme que peu d’impact sur la valeur nominale des US Treasury Bonds et Bills.


Le comportement actuel de la bourse des actions US présente une grande similarité avec le krach de 1907, suivi d’une reprise jusqu’en novembre 1909 puis d’un second krach jusqu’en septembre 1911 (en vert les années 1907-1911 et en orange les années 2008-2011).

LIRE:

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-...tor=Paul+Jorion


http://www.project-syndicate.org//commenta.../soros69/French


http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/0...vent-sortir.php


http://www.lemonde.fr/idees/article/...58488_3232.html


http://www.bloomberg.com/news/201...uries-soar.html

—-

Le taux d’assurance sur la dette française (CDS) prend l’ascenseur, ce qui annonce une montée crescendo de la crise obligataire et bancaire européenne.



Pour ceux qui n’auraient pas compris la signification des graphiques dans notre article précédent, on pourra constater sur celui publié ci-dessous les performances comparées de l’or et des actions depuis 2000 qui se passent de tout commentaire.





Pierre Leconte


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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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L'Allemagne tente d'imposer son empreinte sur l'UE à travers la constitution d'une alliance nouvelle basée sur des valeurs économiques avec la Finlande, le Benelux, l'Autriche...naturellement les pays scandinaves sont des alliés naturels, mais n'étant pas dans l'UEM, cela ne facilite pas la tâche allemande.
N'oublions pas les tensions permanentes entre Baraosso, Von Rompuy et Merkel il y a quelques mois sur la gestion de crise. L'identité politique européenne est encore en construction.

Le couple franco-allemand n'est plus forcément le moteur de la gestion de cette crise, les apparences médiatiques sont trompeuses. Il suffit de lire les rapports des centres de recherches allemandes pour comprendre la direction que prend la géopolitique allemande.
http://www.interstato.com/2011/08/lallemagne-traine-des-pieds.html

La construction de deux zones monétaires signifierait la fin de l'UE. L'Allemagne est prête à imposer sa géopolitique. C'est aux pays en difficulté économique d'effectuer leurs choix.
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N'y aurait-il pas un peu d'amour derrière ces commentaires systématiques sur les articles de Pierre ?

Je pense qu'il faut quand même lui reconnaître le mérite de prévoir le passé de manière juste ! D'autres n'y arrivent même pas !
J'AVOUE... JE N'AI RIEN LU.
POURQUOI ? PARCE QUE TOUT CE QUE PIERRE NOUS RACONTE, C'EST CE QU'ON SAIT DEJA, COMME D'HABITUDE.
EVIDEMMENT QUE C'EST L'ALLEMAGNE QUI DIRIGE L'EUROPE, ET CA DATE...
MAIS JE NE VOUS JETTE PAS LA PIERRE, PIERRE. IL FAUT BIEN QUE VOUS TROUVIEZ DES CHOSES A DIRE.
SI ON NE PEUT PLUS SE FAIRE MOUSSER, QUAND MEME...!?!?
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L'Allemagne tente d'imposer son empreinte sur l'UE à travers la constitution d'une alliance nouvelle basée sur des valeurs économiques avec la Finlande, le Benelux, l'Autriche...naturellement les pays scandinaves sont des alliés naturels, mais n'étant pa  Read more
Mark Hitti - 8/20/2011 at 10:41 AM GMT
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