La folie monétaire s’est propagée
jusqu’en République Tchèque, où les interventions de la banque centrale ont
entraîné une baisse record de la Couronne face à l’Euro.
Voici l’extrait d’un article
de Bloomberg intitulé Czechs Play Koruna
Hardball as Intervention Triggers Record Drop
Après onze années, le retour de la banque centrale Tchèque
à des politiques d’intervention monétaire vise à l’affaiblissement de la
Couronne dans l’objectif de contrer la déflation et de relancer l’économie.
La Couronne a perdu 4,4% pour passer à 26,982 Couronnes
pour un Euro dans la journée d’hier, son plus gros déclin jamais enregistré
en une seule journée, suite à la vente de sa devise par la banque centrale
sur le marché des changes. Le gouverneur de la banque Miroslav Singer a
décrété que la politique d’intervention durerait tant que nécessaire et ne
prendrait pas fin avant d’avoir stimulé l’inflation. Une cible de 27
Couronnes pour un Euro a été fixée, qui correspond à son niveau de 2009.
‘La banque centrale a fait part de son désir de la jouer
dure avec ses politiques monétaires’, a expliqué Luis Costa, un spécialiste
des marchés émergeants chez Citigroup Inc, dans un
email envoyé depuis Londres. ‘Pour le moment, je suppose que la cible de la
banque centrale Tchèque peut être atteinte’.
Contrairement aux interventions qui visent à stabiliser le
taux de change et qui requièrent la vente de devises étrangères, la banque
Tchèque imprime plus de Couronnes pour en faire chuter la valeur. La masse
monétaire augmente et pourrait entraîner une inflation supérieure à celle
recherchée par Singer.
‘Leur pouvoir est illimité’, a expliqué Guillaume Tresca, spécialiste chez Crédit Agricole à Paris. ‘Ils
peuvent imprimer autant de Couronnes qu’ils veulent’.
La Couronne contre l’Euro
Il semblerait que le niveau ‘idéal’ de 27 Couronnes pour
un Euro ait été atteint en une journée, si tant est que les banques centrales
soient capables de déterminer quel niveau peut être considéré idéal.
Du point de vue du consommateur, plus les citoyens
Tchèques achètent de produits Européens avec des Couronnes, mieux c’est. Mais
les banques centrales ne le comprennent pas.
Qu’en
est-il de l’entrée du pays dans la zone Euro ?
Voici ce qu’en dit Wikipédia :
La République
Tchèque prévoyait d’adopter l’Euro en 2012, mais le gouvernement du pays a
suspendu le projet en 2007. Bien que le pays soit bien placé économiquement
pour adopter l’Euro, beaucoup s’y opposent au sein même de la République
Tchèque. Selon une étude menée en janvier 2011, seuls 22% des Tchèques
seraient en faveur d’un remplacement de la Couronne par l’Euro. L’un des
désavantages cités de ce projet est l’abandon par la République Tchèque de la
possibilité de faire ce que vient tout juste de faire sa banque centrale.
Et la BCE suit
son propre projet de dévaluation de l’Euro contre le Dollar et le Yen, comme
l’explique cet article : ECB Unexpectedly Cuts Rate to .25%; Draghi
Promises Loose Policy for "Extended Period", "Ready to Consider All Instruments"; What
Debasement is Next?
Jusqu’où cela
pourra bien aller ?
Des années
durant, j’ai demandé aux avocats de ces dévaluations compétitives de devises
où leur jeu s’arrêterait.
- Les
monétaristes Européens veulent un Euro plus faible face au Dollar, au
Yen et à la Couronne.
- Les
monétaristes Tchèques veulent une Couronne plus faible que l’Euro, le
Dollar et le Yen.
- Les
monétaristes Américains se moquent de la Couronne, mais veulent un Dollar
plus faible que l’Euro et le Yen.
Très récemment, Ambrose Evans-Pritchard, du Telegraph,
proposait la dévaluation de l’Euro par la BCE pour supporter la croissance et
mettre fin à la déflation.
Pour plus de détails, je vous conseille de lire Lunatic Howls
for Competitive QE Debasement; Another Swan Dive
Into Cesspool of Economic Silliness; Following Lemmings Over The Cliff; It's
Madness!
Comment la dévaluation compétitive peut-elle fonctionner
si tous les pays peuvent ‘imprimer autant qu’ils veulent’ et qu’ils veulent
constamment une devise plus faible que celle des autres pour supporter la
croissance ?
Ambrose, j’attends toujours la réponse à cette question.
Puisqu’Ambrose (et tous les autres monétaristes de la
planète) propose une impossibilité mathématique, il se peut que j’attende
encore longtemps.