La stagflation et le cycle du crédit

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Published : December 08th, 2014
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Category : Today's Editorial

Stagflation : Augmentation du niveau des prix en raison de la baisse du pouvoir d’achat d’une devise, plutôt qu’une inflation des prix due à une hausse générale de la demande.

Le cycle du crédit qui accompagne traditionnellement les économies avancées tout au long des cycles de croissance et de récession est aujourd’hui différent. Il n’ a aura pas eu de phase de croissance entre l’effondrement de Lehman et la prochaine crise en raison du niveau de la dette, ce qui nous mènera probablement  une stagflation.

Habituellement, une période prolongée de taux d'intérêts proches de zéro stimule la demande en crédit bancaire pour financer la demande en biens à la consommation. Tout indique aujourd’hui qu’une période prolongée de taux d’intérêt extrêmement faibles n’a provoqué que la hausse des actifs. L’économie globale semble être à l’arrêt, et il n’y aura pas de phase de croissance, parce que les consommateurs ont déjà dépensé tout ce qu’ils pouvaient.

Il est particulièrement difficile d’imaginer que la politique américaine des taux d’intérêts puisse un jour cesser d’être amarrée à zéro. A moins que quelque chose puisse être fait pour remettre le cycle du crédit en marche, les valeurs des actifs élevées d’aujourd’hui ne pourront pas être soutenues, et une chute de leur valeur en période de dette peut mener à des banqueroutes en série et à une récession se nourrissant d’elle-même. Si les revenus générés par les actifs productifs n’augmentent pas, ils devront être complémentés. Cela impliquera au minimum une extension indéfinie de la politique des taux d’intérêt proches de zéro jusqu’après 2015. Et à chaque fois que la valeur des actifs présentera des signes de ralentissement, une intervention monétaire sera requise.

Aux Etats-Unis, l’inflation des actifs a été l’objectif de la Fed depuis la crise de Lehman en 2008. Le plan de sortie a toujours été la stimulation de la croissance économique, qui permet aux déséquilibres fiscaux d’être réduits et aux taux d’intérêt d’atteindre des niveaux plus naturels. Le fait que l’économie des Etats-Unis et l’économie globale ralentissent laisse supposer que la politique des taux d’intérêt zéro devrait être maintenue pendant encore des années. C’est-à-dire tant que l’inflation des prix demeurera modérée.

C’est à ce moment-là que la politique monétaire sera transformée. Le pouvoir d’achat d’une devise peut varier indépendamment de la demande économique et laisser place à la stagflation. Techniquement, cela signifie une inflation au sein d’une économie stagnante, ce qui reflète un changement de la préférence contre la monnaie et en faveur des biens. Si la devise en question s’avérait être le dollar, la devise de référence contre laquelle toutes les autres sont mesurées, le pouvoir d’achat du complexe de devises pourrait s’effondrer sans que les conditions économiques s’améliorent.

Les taux d’intérêt zéro, que nous ne pouvons pas espérer voir grimper jusqu’à un taux correspondant au marché, finiront par saper le pouvoir d’achat des devises. Les autorités seront impuissantes, parce que pour augmenter les taux d’intérêt de manière à restaurer la confiance envers la monnaie, il faudra accepter les banqueroutes qui ont été contrées depuis la crise de Lehman et potentiellement laisser s’effondrer le système monétaire occidental. La réponse de Volcker dans les années 1980 à une hausse des taux d’intérêt dans des conditions similaire n’est plus une option aujourd’hui.

En clair, toute pousse à croire que le pouvoir d’achat des devises majeures est sur le point de chuter. Si une telle chose venait à se produire, les prix grimperaient inexorablement, et s’il devenait apparent aux yeux du public que les taux d’intérêt ne peuvent être autorisés à grimper, la stagflation deviendrait vite impossible à contrôler.


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Et voila, le monde "libéré", "ouvert", grâce à la "mondialisation heureuse" promue par les Attali et confrères, qui nous vantaient la main invisible du marché qui régulerait soit disant tout, montre son vrai visage qui est : pauvreté, désolation, régression du pouvoir d'achat, retraites plus assurées, hôpitaux fermés, etc. …
Et tout cela pourquoi ? Pour donner (en cadeau !) 40 milliards aux patrons qui n’embaucheront jamais !?... Le monde marche sur la tête…
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Et voila, le monde "libéré", "ouvert", grâce à la "mondialisation heureuse" promue par les Attali et confrères, qui nous vantaient la main invisible du marché qui régulerait soit disant tout, montre son vrai visage qui est : pauvreté, désolation, régression du pouvoir d'achat, retraites plus assurées, hôpitaux fermés, etc. …
Et tout cela pourquoi ? Pour donner (en cadeau !) 40 milliards aux patrons qui n’embaucheront jamais !?... Le monde marche sur la tête…
Et tout pousse à croire que les gouvernements (enfin, les riches, qui contrôlent les gouvernements) veulent à tout prix enfoncer la population dedans.. (car oui, à quoi ça sert d'être riche si le voisin n'est pas pauvre ? Quand on a une Tesla ou une BMW i8 c'est pour se démarquer du clodo en toyota).

Prenez l'exemple de la guerre contre Uber : le but est clairement d'empêcher les citoyens de se rendre service entre eux (on peut très facilement imaginer un service Uber sans argent, juste échange de services, ou d'objets).
Et la guerre bat son plein, non seulement dans les rues (saisies de véhicules par la police, agressions physiques par les taximen), mais surtout dans les médias : grand titre du jour, en Inde une pauvre femme sans défense a été violée par un conducteur Uber.
Moralité : les conducteurs Uber sont tous des sales violeurs mangeurs d'enfants... presque aussi méchants que les russes.

(C'est d'une débilité extrême quand on sait que l'Inde souffre d'un gros problème de viols, commis par n'importe qui, y compris la police.... et maintenant que c'est un conducteur Uber qui l'a fait, PAF, gros titres de la presse internationale et interdiction d'Uber en Inde).

Tout est fait pour obliger les gens à dépendre du système où tout passe par l'argent officiel, celui qui ne vaut plus rien mais qu'on ne le sait pas encore.

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Vous avez raison mais cela dit, il faut bien constater que le volume de technologies disruptives finira bien par briser les digues centenaires que les corporatismes de tout poil ont installées partout pour préserver leurs intérêts.

Et ce ne serait ce que parce qu'internet permettra de diffuser l'information.
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En fait c'est assez drole, on a nettement l'impression de vivre comme les anciens communistes avant la chute du mur de fer entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest.

On apprend par des voies détournées (entendez pas par la presse mainstream) l'existence dans le monde d'un tas de possibilité permettant d'avoir une vie meilleure, mais on n'a pas le droit d'y toucher.
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Reste plus qu'à avoir la STASI.

Attendez.. pardon...

On a la NSA
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Nous sommes condamnés à des taux d'intérêts à 0, voir négatifs, jusqu'à ce que le système monétaire actuel finisse comme finissent toutes les monnaies de papier. Les gouvernements actuels, qu'ils soient américains, japonais, européens ou chinois ne subsistent que parce qu'ils peuvent soit se financer à taux nul, soit renouveler leur dette colossale comme c'est le cas pour le Japon, par exemple.

Une simple hausse des taux d'interet de 1 ou de 2 % serait absolument impossible à supporter pour les budgets de ces états, sauf à voir le montant des intérêts versés sur la dette dépasser rapidement 40 ou 50% du budget.
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VeroResistance - 12/9/2014 at 11:39 PM GMT
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