Les exportations d’or depuis le Royaume-Uni vers la Suisse sont passées de 85 à 1.016 tonnes au cours des huit premiers mois de 2013 – soit une multiplication par douze. Certains observateurs du marché physique attribuent cette hausse aux importants retraits enregistrés par les ETF – une explication qui permet à peine de couvrir la moitié de l’histoire…
Le Suisse, selon le site internet de Koos Jansen, a exporté près de 500 tonnes d’or vers Hong Kong entre les mois de janvier et juillet de cette année. Hong Kong a à son tour exporté plus de 1.200 tonnes de métal vers la Chine sur la même période. Avec la publication de récents rapports sur la hausse des exportations depuis le Royaume-Uni nous parvient une autre pièce du puzzle, et nous commençons à avoir une idée claire de ce qu’impliquent ces mouvements. La Suisse et Hong Kong sont le conduit Occidental de l’or vers la Chine – et probablement les réserves de la banque centrale Chinoise.
En quelle mesure cette mobilisation de métal est-elle le fruit de la pression externe des banques commerciales de Londres ? Il nous est impossible de le déterminer pour l’instant, mais des mouvements de cette importance ne se produisent généralement pas en vase clos. Les hedge funds sont en mode liquidation d’ETF depuis le mois d’avril, et il semblerait que certaines banques commerciales aient émis des recommandations de vente d’ETF à leurs clients. La vente d’ETF a été blâmée à plusieurs reprises pour la baisse du prix de l’or. Si tout cela était orchestré afin de baisser le prix papier de l’or et transférer d’importantes quantités de métal physique vers la Chine, qui est le gagnant du jeu, et qui en est le perdant ? Et pourquoi en existe-t-il des participants ?
Le marché de l’or est opaque (ce peu importe les arguments qui tentent de justifier du contraire), et c’est probablement la raison pour laquelle nombreux sont ceux qu’il intrigue. Ceux qui possèdent de l’or pour des raisons de préservation d’actifs sont cependant certains qu’ils ne souffriront jamais des dommages causés par ces affaires s’ils ne s’autorisent pas à perdre patience et n’oublient pas les raisons pour lesquelles ils ont acheté du métal.
L'or n'est jamais recherché par ceux qui pensent que tout va bien dans le monde. Il est recherché par ceux qui pensent que les choses pourraient mal tourner, si elles ne l’ont pas déjà fait. Ces gens peuvent être des individus incroyablement riches, comme ce fut le cas de Bernard Baruch dans les années 1930, ou encore des nations comme l’Allemagne et la Chine aujourd’hui. Lorsque le secrétaire du Trésor a demandé à Bernard Baruch pourquoi il achetait tant d’or, il lui a simplement répondu qu’il ‘commençait à douter de la devise nationale’. La Chine et l’Allemagne ont certainement elles-aussi des doutes. Jusqu’à aujourd’hui, nous étions inconscients de la manière dont ces doutes se manifestaient dans les couloirs secrets du marché de l’or global… Mais aujourd’hui, nous le savons. Au cours des huit premiers mois de 2013, la Chine a produit 270 tonnes d’or à l’échelle domestique, et a accumulé près de quatre fois cette quantité de métal au travers du conduit Londres – Zurich – Hong Kong.
Dans le futur, nous reparlerons de cette période comme de la préparation d’un coup d’Etat.