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Selon Investopedia, un
marché traditionnel est influencé par des facteurs qui ont mis
en place depuis parfois plusieurs années et qui entraînent une
hausse ou une diminution significative du prix d’un investissement ou
d’une classe d’actif sur le long terme. Sur un marché
haussier traditionnel, ce sont les investisseurs qui influencent les prix
à la hausse, dans la mesure où il existe plus d’acheteurs
que de vendeurs… Les marchés traditionnels sont
généralement influencés par les évènements
nationaux de grande échelle, ainsi que par les
évènements globaux qui y sont liés. Par exemple, les
guerres, les changements démographiques et gouvernementaux, et les
différentes politiques employées par les gouvernements sont
tous des éléments qui peuvent influencer les marchés. Un
marché haussier traditionnel comporte également des
périodes baissières, mais ces périodes ne sont pas
suffisamment soutenues pour renverser la tendance générale. Par
exemple, la plupart des analystes tombent d’accord sur le fait que le
marché des actions Américaines a traversé un
marché haussier entre 1980 et 2000, bien que le krach boursier de 1987
soit apparu au cours de cette période.
En 1980, le Dow Jones Industrial
Average entra dans un marché haussier avec
760 points, et atteint un record vingt ans plus tard, avec 11.723 point
– ayant ainsi été multiplié par 15,5. Si les
performances de l’or étaient équivalentes à celles
du Dow, alors son prix devrait atteindre 4058 dollars l’once
d’ici à 2021 – soit une multiplication par 15,5 sur 20
ans. Le marché haussier de l’or s’étant
étendu de 1960 à 1980 a vu le prix du métal jaune
être multiplié par 25 – passant de 35 dollars à 850
dollars l’once. Si les performances de l’or étaient
aujourd’hui identiques à celles de cette période, alors
le prix de l’once pourrait atteindre 6500 dollars.
Les trois phases d’un
marché haussier traditionnel
Pour en revenir à Investopedia,
nous pouvons noter que, selon la théorie de Dow, les marchés
haussiers traditionnels traversent trois phases distinctes –
accumulation, participation du public et excès (mania). La phase
d’accumulation commence habituellement à la fin d’une
tendance baissière, alors que l’état psychologique sur le
marché est négatif. Le marché de l’or atteignait
ce point au début de l’année 2001. Certaines personnes
ont alors décidé d’investir du capital sur ce sentiment négatif
en achetant de l’or à un prix, nous pouvons le dire
aujourd’hui, dérisoire. Pour ce qui concerne le marché
haussier de l’or, cette première phase a pris fin en 2006, alors
que son prix franchissait la barre des 500 dollars.
La phase que nous appellerons ‘de
participation du public’ a débuté en 2006, et dure
jusqu’à ce jour. Selon Investopedia,
cette phase se caractérise par un important support de la part des
investisseurs et représente la plus longue des trois phases
caractéristiques d’un marché haussier. Depuis 2006, la
demande d’investissement n’a cessé d’augmenter,
d’innombrables hedge funds
ayant été créés, et la demande en pièces
et lingots s’étant renforcée.
Début
2012, le Conseil Mondial de l’Or rapportait que les banques centrales,
après plusieurs décennies passées à vendre leurs
réserves d’or, étaient à nouveau devenues des
acheteuses nettes. Cette demande des banques centrales et institutions
pourrait entraîner le lancement de la phase de mania du marché
haussier de l’or et ce, pour de bonnes raisons. Selon une étude
menée par Sprott Asset
Management, l’or représenterait aujourd’hui seulement 0,7%
des actifs financiers globaux, contre 5% en 1968, et 3% en 1980. De telles
données suggèrent qu’il serait tout à fait
possible pour ce pourcentage de s’en retourner à sa moyenne
historique.
Un tiers, un tiers et un
tiers…
L’or n’est pas simplement un
véhicule d’investissement. Il est également un instrument
d’épargne et une forme de protection de patrimoine. En tant que
tel, il ne devrait pas être analysé en parallèle au
marché des actions. L’or est essentiellement une forme de
monnaie utilisée par les citoyens afin de contrer les tendances
économiques négatives, et bon nombre des personnes qui en
possèdent ont de fortes chances de le conserver tout au long de leur
vie en tant qu’actif de valeur, tout particulièrement si les
facteurs qui les ont poussés à investir sur le métal ne
se sont pas améliorés. L’accumulation d’or par les
banques centrales et les hedge funds
prouve le climat d’incertitude économique et le manque de
fiabilité des devises nationales.
Dans un récent essai, James Rickards, auteur du livre Currency Wars, explore la nature de ce
qu’il appelle la ‘vieille monnaie’ – le patrimoine
dynastique remontant à 300 ans ou plus. ‘Ce type de
richesse’, écrit-il, ‘a survécu non seulement aux cycles économiques, mais
également aux guerres, aux invasions, à l’effondrement
des empires, à la révolution et aux catastrophes naturelles.
Afin que ce patrimoine puisse se maintenir à travers les temps, de
bonnes connaissances en investissement ne sont pas suffisantes. Un tel
succès en matière de préservation de richesses requiert
une vision de long terme, ajoutée à de bonnes connaissances
historiques et une bonne appréciation des scénarios
catastrophes qui, bien trop fréquemment, deviennent
réalité’.
Il explique que la formule magique pour la
préservation de capital est simplement ‘un tiers, un tiers et un
tiers’ – un tiers de terres, un tiers d’or et un tiers
d’art. L’idée générale de tout cela
n’est pas que les actions et obligations devraient être bannies
de tout portefeuille d’investissement contemporain. Elle est bien plus
subtile que cela – l’or retrouve peu à peu son rôle
primaire qu’est celui de servir en tant que monnaie, et ne devrait pas
être oublié. Le fait que son marché ait pris
l’apparence d’un marché haussier traditionnel n’est
autre qu’un simple détail.
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