Sigles devant une succursale Barclays, Londres, 30 juillet 2013
Reuters/Toby Melville
(Reuters) – Les cinq banques responsables du fixing du prix de l’or à Londres ont été accusées de manipulation. Un dossier a été déposé auprès de la Cour fédérale de New York.
Selon le dossier déposé à Manhattan le 3 mars dernier, le résident New Yorkais Kevin Maher, qui dit avoir acheté et vendu de l’or, des contrats à terme sur l’or et des actions, accuse les banques chargées du fixing du prix de l’or à Londres - Société Générale (SOGN.PA), Deutsche Bank (DBKGn.DE), Barclays (BARC.L), Bank of Nova Scotia (BNS.TO) et HSBC (HSBA.L) – de s’être entendues afin de le manipuler.
Maher a déposé le dosser en son nom ainsi qu’en celui d’autres investisseurs qui comme lui ont échangé de l’or et des produits dérivés de l’or en utilisant le fixing, ou qui ont détenu ou échangé des contrats à terme COMEX entre 2004 et aujourd’hui.
Dans un récent communiqué de presse, Deutsche Bank a déclaré la plainte de Maher sans mérite et a décrété qu’elle « s’en défendrait vigoureusement ».
Un porte-parole de Société Générale a dit ceci : « Société Générale apparaît comme ayant été nommée sur le banc des accusés aux côtés d’autres membres du London Gold Market Fixing Ltd. Ces plaintes sont infondées et Société Générale se défendra contre ces accusations ».
Barclays et HSBC ont refusé de commenter, et Bank of Nova Scotia n’a pas pu être contactée.
Le dossier demande des réparations non-spécifiées.
Le fixing du prix de l’or a lieu deux fois par jour à l’occasion d’une téléconférence entre les banques. Au début de chaque fixing, la personne en charge de la conférence annonce un prix d’ouverture aux autres membres, qui transmettent ensuite ce prix à leurs clients et, en fonction des ordres qu’ils en reçoivent, demandent à leurs représentant de se déclarer vendeurs ou acheteurs pour ce prix.
Le prix est ajusté à la hausse ou à la baisse jusqu’à ce que l’offre corresponde à la demande et qu’il soit déclaré « fixé ». Le fixing est utilisé de par le monde.
Des régulateurs, dont BaFin, en Allemagne, se sont penchés sur la manière dont les banques fixent les repères tels que le fixing de l’or suite au scandale du Libor qui a mis au grand jour la manipulation des taux d’intérêt. Le régulateur anglais Financial Conduct Authority a également dit s’être penché sur l’affaire.
En janvier, Deutsche Bank a annoncé qu’elle désirait quitter le fixing dans le cadre de la fermeture de ses activités sur les marchés des marchandises.
La banque sud-africaine Standard Bank (SBKJ.J), qui vend actuellement une part importante de son marché à la banque chinoise ICBC (601398.SS), semble encline à acheter les sièges de Deutsche, selon des sources proches de Reuters.
(rapport par Jan Harvey et Clara Denina; édité par Dale Hudson)