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Les leçons que nous n’avons pas tirées de la seconde guerre mondiale

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Published : January 17th, 2013
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FOLLOW : Dia Bras Rothbard
Category : Editorials

 

 

 

 

Nos hommes politiques actuels aiment tirer des conclusions qui leur paraissent évidentes de cette ‘bonne guerre’. Le New Deal a apporté une solution à un taux de chômage trop élevé et l’économie s’en est finalement relevée. Mais l’attaque surprise du Japon a apporté l’argument politique parfait au gouvernement des Etats-Unis pour changer d’attitude. En quatre ans, l’économie Américaine a été soumise à une forte dose de Keynésianisme et les conséquences que nous avons pu en voir ne sont pas des plus réjouissantes : le PIB a gonflé et le chômage a tout fait sauf disparaître. En 1946, le PIB a diminué, et bien que ce soit là quelque chose d’assez surprenant, le taux de chômage est passé à seulement 3,8% malgré un licenciement par le gouvernement d'environ 20% de la force de travail (5% est considéré comme un taux de chômage normal pour une économie en bonne santé).

 

Puisque, comme ses avocats nous le disent, le Keynésianisme a fait ses preuves dans le monde réel, il est normal qu’un gouvernement choisisse aujourd’hui de dépenser plus et de générer une inflation au sein de son économie pour relancer la croissance.


C’est pourquoi, en 2009, Obama est entré à la Maison Blanche avec ses projets de dépense sous le bras. Mark Zandi, l’un des architectes du plan de stimulus d’Obama (l’American Recovery and Reinvestment Plan de 2009), projetait en novembre 2008 que ‘même avec le stimulus de 300 milliards de dollars de 2009, 1,8 millions d’emplois seraient perdus, et le taux de chômage atteindrait les 8%’. Selon lui, sans ce très utile stimulus, le taux de chômage aurait pu atteindre 8,94% en 2009.


Et que s’est-il réellement produit ? En octobre 2009, avec un stimulus de 250 milliards de dollars (selon le CBO), le taux de chômage a atteint 10%. Comment est-il possible que la recette contre l’augmentation du taux de chômage en ait entraîné une hausse de plus d’un point ? Pour se défendre, l’administration Obama a déclaré avoir mal jugé à quel point l’administration Bush avait endommagé l’économie. Sans le stimulus, voyez-vous, le taux de chômage aurait été encore plus important.


Le gouvernement peut déblatérer de telles inepties tout en gardant son sérieux parce qu’il sait que l’inflation et le déficit ont réglé les problèmes d’après-guerre. Il le sait parce qu’il a lu les chiffres relatifs à cette période. Même les conservateurs sont d’accord – ‘la seconde guerre mondiale nous a sortis de la Dépression’.


La conscription à la rescousse


Tout au long des années 1930 et jusqu’à l’incident de Pearl Harbor, l’économie était en très mauvaise santé, et tout particulièrement l’emploi. Tous les contrôles et régulations, les taxes et l’inflation, la damnation des riches et les privilèges des syndicats, tous les déficits… ont été incapables de restaurer l’emploi pour le ramener aux niveaux d’avant-guerre.

 

C’est alors que les Japonais ont attaqué, offrant à Roosevelt l’occasion d’intervenir qu’il attendait tant.


Le gouvernement était finalement en mesure d’offrir des millions d’emplois payés aux hommes qui en avaient besoin. L’argument du gouvernement était qu’il avait jusqu’alors tenté de s’occuper de ses propres affaires jusqu’à ce que les forces du Mal ne viennent attaquer ses côtes – ou à dire vrai, pas exactement les siennes, puisque les Japonais ont attaqué une île située à plus de 3000 kilomètres de l’endroit où se reposait l’US Navy depuis le XIXe siècle.


Tout à coup, les Etats-Unis ont ressenti le besoin de tuer beaucoup de monde, et le gouvernement était même prêt à payer des hommes pour ce faire. Un salaire très bas, bien entendu, mais un salaire tout de même. Puisque le gouvernement se chargeait lui-même du recrutement, les 10 millions d’hommes à qui il a généreusement offert un emploi pouvaient choisir de partir au combat ou de dormir au chaud en prison. C’est avec le plus grand patriotisme qu’ils ont tous accepté son offre. Ils n’avaient aucun moyen de savoir que FDR les avait manipulés en provoquant une attaque qui a tué plus de 2400 personnes, dont de nombreux civils.


La croissance économique était-elle une conséquence de la guerre ? Non. Les gens qui n’étaient pas déployés travaillaient, mais ils travaillaient à fabriquer des armements et des munitions pour les militaires plutôt que des biens destinés aux autres citoyens. Les gens recevaient des salaires, mais les rationnements imposés par le gouvernement rendaient leur vie tout sauf prospère.


Reposons-nous encore une fois la question : L’économie était-elle en pleine croissance ? Absolument. Les chiffres du PIB nous le prouvent. Durant la guerre, le PIB a explosé. La part du PIB représentée par le gouvernement a fortement augmenté dans le même temps que la part représentée par les investissements privés diminuait. Mais qu’est-ce que cela peut bien changer ? Aux yeux des analystes, le PIB est le PIB.


Ignorer les signaux du marché


Depuis le début de la crise dans les années 1930, le marché libre n’a voulu qu’une chose : mettre les gens au travail. Mais le gouvernement ne l’a pas laissé faire. Laisser les salaires diminuer dans le même temps que les prix chutaient était considéré comme cruel et injuste. Près de 12 ans plus tard, les salaires des hommes envoyés à l’étranger ont chuté, et plus d'un million d'entre eux sont rentrés morts ou blessés.


Les Américains avaient alors à faire un choix – privilégier le marché ou le gouvernement. Malheureusement, ils ont laissé le gouvernement choisir pour eux.

 

Les hommes politiques savent très bien que les salariés n’apprécient pas de voir leur salaire nominal diminuer, même si tous les autres prix chutent. Et ce mécontentement a tendance à se refléter sur les votes. Les hommes politiques décrètent donc que si les salaires chutent, les salariés ne peuvent plus dépenser autant qu’avant, ce qui nuit à l’économie. Ils protègent donc les salaires pour protéger les salariés, sans lesquels ils n’auraient eux-mêmes plus de travail.


Empêcher les salaires de plonger les a protégé. Etant donné la chute de prix survenue avant l’attaque portée par Roosevelt à l’or, les gens se sont rendu compte que les dollars qu’ils gagnaient chaque mois pouvaient leur permettre d’acheter de plus en plus. Des salaires trop élevés ont peu à peu entraîné une hausse du chômage, mais Lincoln a considéré cela comme étant une preuve de l’échec du marché, et a décrété que la loi de Say ne fonctionnait plus – il y avait une surabondance de travail, mais plus personne n’embauchait. En revanche, comme l’explique Rothbard, il n’existe jamais de surplus réel au sein d’une économie dans laquelle les prix sont libres de chuter pour annuler ce surplus.


La théorie défendue par Keynes – dépenses déficitaires et inflation – est bien plus acceptable politiquement que de laisser les salaires s’adapter au marché. Avec des salaires plus élevés que le marché, tout particulièrement après le Wagner Act de 1935, non seulement de plus en plus de gens se sont retrouvés sans emploi, mais ceux qui en avaient encore vivaient dans la constante crainte de perdre le leur. Et, bien au contraire, durant la guerre, si vous étiez sans emploi, vous pouviez compter sur l’Etat pour s’occuper de vous.

 

Les dépenses gouvernementales et l’inflation n’ont pas réglé le problème de l’emploi des années 1930. Et ils ne les ont pas non plus réglés durant la guerre.


Quand l’économie a-t-elle à nouveau prospéré ? Après la mort de Roosevelt, une fois la guerre terminée, une attitude toute nouvelle prévalait à Washington. Cette attitude a donné aux investisseurs l’envie d’investir à nouveau. Les contrôles qui avaient été établis durant la guerre furent abolis, et l’investissement privé flamba malgré une baisse du PIB.


Comme nous le dit Robert Higgs,


L’estimation de la croissance économique de 1946 s’élève à 30%. Nous n’avons, tout au long de notre Histoire, jamais connu une autre année comme celle-ci. Jamais. 30% en un an. Ça c’est de la croissance !


Ce qui représente l'une des pires années pour le PIB s’avère en effet être notre meilleure performance de tous les temps. C’était ça, le dividende de paix.


Conclusion


Le Keynésianisme voudrait qu’une combinaison de type ‘dépenses déficitaires + inflation’ remette une fois de plus l’économie sur pieds, et que si une mesure de QE ne fait pas l’affaire, alors une autre le fera, puis encore une autre. Souvenons-nous que ce n’est pas le gouvernement qui a restauré la prospérité en 1946, mais l’émission d’énergie productive rendue possible par un gouvernement plus limité.

 

 

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Les keynésiens sont trop nombreux, ils ont envahi bien trop de cerveaux (The invaders), nous vivons "dans" une catastrophe permanente: comment peut-on faire ?
Messieurs les Etatistes asphixiants, s'il vous plaît, mourrez ! et laissez nous vivre... avec notre "vraie" économie et notre étalon-or flottant, le marché libre, la libre entreprise, la concurrence des devises, les forces vives du génie inventif et de la création, l'autonomie individuelle (et collective: personnes morales), le libre-échangisme de toutes natures, la "vraie" libre concurrence, la paix par l'occupation constructive des esprits et des mains des citoyens mûrs, adultes, etc... TOUT SAUF L'INTERVENTIONNISME malhonnête, manipulateur, irresponsable , liberticide et anti-démocratique: prenons garde, le retour à l'esclavage généralisé, l'abrutissement de masse, etc... et la guerre, sont assurés, tôt ou tard, au train où vont les choses ...

Quel excellent article, sans oublier la documentation par les liens actifs...! Qui pourra ne pas encore comprendre, nier ou dénier ?
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Alléluia frère debudelafin Alléluia ! ça vaut bien une verte !
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Alléluia frère debudelafin Alléluia ! ça vaut bien une verte ! Read more
ERWIN - 1/18/2013 at 3:15 PM GMT
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