Lorsque l’on entend parler des
‘réserves d’or’ dont une société dispose dans le sol, on s’imagine
généralement qu’il s’agit d’un nombre d’onces fixe. Après tout, l’or ne se
décompose pas, et je suis quasiment certain qu’il ne peut pas non plus lui
pousser des ailes pour lui permettre de se déplacer.
Mais les suppositions peuvent être dangereuses. A
l’échelle de l’industrie, les réserves d’or sont susceptibles de diminuer de
manière considérable dans un futur proche.
Lorsque le prix de l’or chute,
il n’a pas uniquement un impact de courte durée sur les producteurs –
réduction de revenus et dépréciation forcée – mais peut aussi affecter le nombre
d’onces d’or qu’une société minière peut financièrement se permettre
d’extraire, que ce soit dans l’immédiat ou dans le futur.
La barre est de plus en plus haute
Les réserves sont déterminées
par une combinaison de différents facteurs, qui sont principalement la teneur
en minerai, la prévision du prix de l’or et les coûts de production futurs.
Par exemple, pour un prix de
l’or de 1500 dollars l’once, un projet peut s’avérer financièrement
envisageable si la teneur en minerai est d’un gramme par tonne.
Mais avec un prix de l’or à
1300 dollars, une teneur plus élevée est nécessaire, disons autour d’1,5
gramme par tonne, parce qu’avec une teneur en minerai trop faible, les
revenus tirés de l’extraction de métal pourraient s’avérer inférieurs à son
coût d’extraction – une stratégie qui, comme nous le savons tous, n’est pas
économiquement viable.
Ce qui était autrefois du minerai
n’est plus que de la terre
Des teneurs en minerai plus
élevées réduisent le nombre d’onces disponibles à l’extraction, notamment si
le prix de l’or ne présente pas de reprise pendant une période de temps
prolongée.
Voici une représentation du
prix moyen de l’or au cours de ces quatre derniers trimestres :
Q4
2012
|
Q1
2013
|
Q2
2013
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Q3
2013*
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$1,718.89
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$1,630.45
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$1,413.64
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$1,327.91
|
*jusqu’au
27 septembre
Comme vous pouvez le voir, la
chute de prix est significative. Elle a sans surprise forcé de nombreux
directeurs de sociétés minières à réviser les prévisions utilisées pour
déterminer leurs réserves. Cela signifie que les réserves qui requièrent un
prix de l’or de 1350 dollars ou plus seront bientôt rayées des bilans.
C’est la raison pour laquelle
les projets à forte teneur en minerai ont plus de chances de survie. Il est
clair que tous les projets miniers génèrent moins de profits lorsque le prix
de l’or baisse, mais ceux qui disposent d’une plus forte teneur en minerai
ont des marges plus élevées et ont moins de chances d’être abandonnés. Dans
de nombreux cas, ils continuent de générer des profits.
La richesse du minerai
Un autre phénomène peut aussi être responsable de la
diminution des réserves : la richesse du minerai.
De nombreux projets sont
situés sur des zones qui regorgent à la fois de minerai riche et de minerai
pauvre. Lorsque les prix chutent, les sociétés extraient le minerai le plus
riche pour continuer de générer des revenus. Cette approche peut sembler
manquer d’envergure, mais elle peut s’avérer la meilleure chose à faire pour
rester profitable malgré la faiblesse des prix. Les réserves s’en trouvent toutefois
impactées, et bien plus que l’on pourrait le croire.
Lorsque les prix des métaux
sont bas et que les sociétés se concentrent sur le minerai le plus riche, ils
ignorent pendant un temps le minerai le moins riche. Il reste disponible,
mais son extraction est trop coûteuse, et il se peut qu’il demeure à jamais
dans le sol.
La raison à cela est que le
minerai le moins riche n’est utile que s’il est mélangé avec du minerai plus
riche. Même si le prix de l’or grimpe jusqu’au niveau qui rendait autrefois
possible l’extraction du minerai le moins riche, plus personne ne s’y
intéresse, parce que le minerai le plus riche a disparu. Il ne fait pas que
disparaître légalement comme l’indiquent les régulations des sociétés
minières, mais aussi économiquement.
Les sociétés minières
pourraient à nouveau s’intéresser à ces minerais si le prix de l’or grimpait
jusqu’à plus de 2000 dollars, mais c’est une autre histoire. L’idée pour
l’instant est que de nombreuses zones contenant du minerai moins riche ne
peuvent plus être comptabilisées dans les réserves.
Là vous les voyez, et là vous ne
les voyez plus…
La plupart des compagnies
mettent leurs réserves à jour en fin d’année et reportent leurs mises à jour au
cours du premier trimestre. Si le prix de l’or ne remonte pas bientôt, les
réserves exploitables risquent de fortement diminuer.
Cela aurait bien entendu des
répercussions sur le secteur des métaux précieux et sur les investisseurs.
Comme vous vous en doutez certainement, certaines de ces répercussions seront
négatives, mais elles représentent aussi une opportunité d’investissement
susceptible de nous rapporter beaucoup d’argent.
Voici ce que le Major Tom nous
dit d’une réduction des réserves exploitables et de ce qu’elles signifient
pour nous, investisseurs :
- Une diminution de la
valeur des sociétés. Une société qui aura moins de métal à vendre verra
bien entendu sa valeur diminuer, à l’exception des producteurs qui
peuvent maintenir un flux important de liquidités.
- Observez quelles sociétés
seraient susceptibles d’enregistrer une forte diminution de leurs
réserves. De nombreux producteurs seront forcés de reporter la
diminution de leurs réserves dès le début de l’année 2014 si le prix de
l’or de grimpe pas. Les sociétés auxquelles faire le plus attention sont
celles susceptibles d’enregistrer les plus grosses pertes de réserves,
parce qu’elles pourraient se retrouver sans réserves suffisantes pour
maintenir leur niveau de production. Il s’agit principalement des
sociétés qui développent des projets à faible marge ou de celles qui
disposent de réserves de minerai moins riche qui pourraient ne jamais
être extraites. Si la production chute, les réserves disponibles
attireront moins d’investisseurs.
- Diminution
des réserves = diminution de l'offre = hausse du prix de l’or. A
l’échelle du monde, la production d’or stagne. Si de moindres quantités
d’or intègrent le marché en conséquence d’une diminution des réserves
due aux réajustements effectués par les sociétés minières et que la
demande se maintient, les prix seront forcés à la hausse. Ce scénario se
développe déjà aujourd’hui, mais s’il venait à durer, le prix de l’or
pourrait flamber.
- Les
juniors minières en phase d’exploration pourraient sortir gagnantes. De
nombreux producteurs réduisent par nécessité leur budget d’exploration.
Mais s’ils veulent pouvoir survivre, ils devront tôt ou tard trouver
plus d’onces. S’ils n’explorent pas, ils finiront par ne plus avoir
d’onces du tout.
C’est alors qu’entrent en
scène les juniors minières qui disposent de dépôts de qualité. Ces sociétés
deviendront des cibles juteuses, notamment si leurs projets sont viables
malgré un prix de l’or très faible. Une fois que les équipes de direction de
projets se rendront compte qu’elles n’ont plus de minerai, elles se rueront
sur ce type d’actifs.
Et même si le prix de l’or
revenait à grimper, il faudrait des années aux sociétés qui auront diminué
leur budget d’exploration pour employer de nouveaux géologues, identifier de
nouveaux dépôts et développer les plus financièrement viables d’entre eux.
Il n’y aura qu’une
solution pour laquelle opter : l’achat d’actifs.
Il est important d’investir
dès aujourd’hui sur les juniors minières aux projets les plus robustes. Je
viens moi-même d’investir.
Le stratège en métaux précieux
de Casey, Louis James, recommandait dans la plus récente publication du Casey International Speculator
d’investir sur un projet en phase d’exploration avancée. La société dispose
d’importants dépôts en Europe qui ont le potentiel de devenir bien plus
importants.
Je prévois d’acheter les
juniors minières les plus sous-évaluées et de me montrer patient. Une ruée
est en train de décanter sur le secteur des juniors, et tout ce qu’il vous
est nécessaire de faire pour en profiter est d’attendre que l’inévitable se
produise.
Les réserves diminuent, mais
nous allons en tirer profit.