Les Français n’ont
pas confiance dans leur gouvernement.
Telle est la conclusion de l'enquête du CSA commanditée par Le Cri du Contribuable sur la perception qu’ont les Français de la politique
économique du gouvernement et leurs anticipations pour 2013 en
matière de pouvoir d’achat.
Les Français doutent
majoritairement de la capacité du gouvernement à atteindre ses
objectifs sur le front économique : 69% ne lui font pas confiance
pour rétablir l’équilibre des finances publiques, 71%
pour relancer la croissance économique et 74% pour faire baisser le
chômage (dont 43% parmi les sympathisants de gauche).
Ce sondage est révélateur
d’un scepticisme à l’égard du tout-politique. Étant
donné l’extraordinaire extension du contrôle de l’État
depuis un siècle dans tous les domaines de notre
vie, il prouve qu’il existe une
opportunité de trouver un écho au sein de la population pour
ceux qui reconnaissent que le bien-être moral et économique de
notre pays dépend davantage des personnes coopérant librement
dans une société ouverte que de l'ingénierie des
bureaucrates.
Nous devons exprimer les raisons
pour lesquelles nous faisons la promotion de l’organisation volontaire
et décentralisée de notre économie face au statu quo
actuel.
En voici neuf, classées des
moins aux plus importantes.
9. Expansion
Une entreprise privée sur
un marché libre ne grossit pas naturellement, elle doit être
profitable pour s’agrandir (le terme
« profitable » signifie qu’elle doit à la
fois répondre efficacement aux besoins de ses clients et gérer
intelligemment ses ressources) alors que l’expansion des agences et
programmes étatiques est
inscrite dans leur ADN. Les bénéficiaires du programme étatique
et les fournisseurs bureaucratiques travaillent en collaboration avec les
élus pour élargir chaque programme étatique. L'idée de base est la suivante : si un programme étatique
est bon, un programme élargi sera forcément mieux.
8. Contraction
Les entreprises privées
opérant sur un marché libre et subissant des pertes chroniques
doivent changer. Si elles ne sont pas profitables (parce qu’elles ne
répondent pas aux besoins des clients ou sont mal
gérées) et qu’elles ne changent pas, elles disparaitront.
En revanche, l'élimination d’une agence ou d’un programme
étatique est presque un oxymore. L'alliance politique qui s'efforce d’étendre
un programme étatique peut presque toujours repousser les efforts de
réduction ou d'élimination des agences ou programmes
inefficaces. Un marché libre, au contraire, est une sorte de mécanisme
de tri fondé sur la perte et le profit. La vie de toute entreprise est
toujours provisoire.
7. Succès
Dans un marché libre, les
monopoles sont rarissimes et instables. Au lieu de cela, de nombreux participants se font concurrence pour
satisfaire les besoins des consommateurs, le succès est mesuré
par de légères hausses de bénéfices et de parts
de marché et il peut y avoir autant de gagnants que de façon de
consommer. C’est tout le contraire pour l’État : l’écrasante
majorité des monopoles sont légalement créés ou
soutenus par l’État, le vainqueur d’une élection ou
d’un vote rafle toute la mise. Ainsi, François Hollande, ayant
le monopole de la présidence de la République, n’a
été élu ni par 100% des Français, ni par 50%+1
des Français mais par 21% des Français.
6. Diversité
La différenciation des
produits et services est omniprésente dans les entreprises privées
sur un marché libre car elles tentent de répondre aux besoins
encore inexplorés des consommateurs. Différentes entreprises essaient de répondreà
différents segments du marché. Au contraire, la fourniture par l’État
d’un produit ou service tend vers l’unicité et ne prend
pas en compte la diversité des besoins humains.
5. Évaluation
Les entreprises privées sur
le marché libre sont quotidiennement évaluées par les
consommateurs et les investisseurs, de multiples manières et toujours
de façon « bottom-up ».
Inversement, l’évaluation des agences et programmes
étatiques se fait par l’État lui-même, de
façon « top-down » et à la
discrétion des autorités politiques.
4. Connaissance
Les personnes sont mieux informées
de leurs choix effectués dans un marché libre que de leurs
choix politiques, que cela soit entre différents candidats ou différents
programmes. Tel consommateur sait qu’il préfère les champignons
de marque distributeur car les champignons frais sont inabordables, les
champignons de marque X coûtent trop cher pour lui et leur meilleur goût
se perd à la cuisson alors que les champignons premier-prix sont plus
abordables mais n’ont aucun goût. En revanche, quand il
s’agit de voter, il lui est impossible de déterminer si le
programme de politique étrangère d’un Mélenchon est plus efficace,
plus cher, moins adapté aux besoins du pays par rapport à celui
d’un Dupont-Aignan. Quelle en est la raison ? Sur un marché
libre, le consommateur décide pour lui-même. Dans un secteur
contrôlé par l’État, le citoyen ne peut que peser
dans la décision finale grâce à son vote et son
activisme. L'influence d'un citoyen sur les résultats politiques est diffuse
et peut être considérée comme nulle, ce qui diminue l'incitation
des citoyens à s'informer. La responsabilité morale est
toujours renforcée par un lien étroit entre un choix et ces conséquences :
une société contrôlée par l’État tend
donc à affaiblir cette responsabilité morale.
3. Ignorance
Les citoyens rationnellement ignorants ont souvent une importance décisive dans la vie politique.
Lors d’une élection serrée, les jours précédant
le vote voient se livrer une guerre où chaque candidat tente de séduire
les électeurs les moins bien informés (souvent un tiers de
l’électorat). Les citoyens plus éclairés ou
partisans ont déjà arrêté leur vote. Ce sont donc
les moins bien informés qui déterminent l’issue
d’une élection. En revanche, sur un marché libre, les
fournisseurs doivent répondre aux plus avertis des consommateurs. Par
exemple, tel producteur d’ordinateurs est jugé par les geeks et les
responsables des achats de Surcouf, de la Fnac et de Leclerc. Les acheteurs
d'ordinateurs ignorants profitent ainsi du rôle important des acheteurs
avertis.
2. Temps
Sur un marché libre, la gestion
d'une entreprise tend vers un examen équilibré des conséquences
à court et long termes. Même si un propriétaire
d'entreprise prévoit de vendre sous peu, il a intérêt
à ce que son entreprise ait une saine perspective à long terme
de façon à bien vendre son affaire. Pour les hommes d’État
au contraire, la prochaine élection est tout au plus dans cinq ans
pour un président ou un député, six ans pour un
sénateur. Par conséquent, le processus décisionnel
gouvernemental tend à souligner les coûts et avantages à
court terme par rapport aux impacts à long terme. Par exemple, la
réforme de la sécurité sociale reste dans les cartons
car son impact bénéfique à long terme passe par des
sacrifices à court terme.
1. Coût
Vous le savez, nous vivons
à une époque marquée par l'explosion des déficits
publics et de la dette de l’État. Le plus gros problème de l’État est son
incapacité à contrôler ses dépenses. Pour le
secteur privé, la double nécessité de contenter le
consommateur et de maitriser ses coûts signifie que les gestionnaires cherchent
toujours à éviter les dépenses inutiles et à
contrôler leurs coûts de production. Au contraire, le bénéfice
ne fait pas partie de l'équation législative, gouvernementale
ou bureaucratique. Plutôt que de limiter les coûts, les
gestionnaires bureaucratiques ont intérêt à dépenser
chaque centime qui est alloué à leur programme.
Les résultats du sondage
commandité par Le Cri du Contribuable montrent que la population
commence à se méfier du tout-politique.
Pour consolider ce changement,
nous devons plaider pour le tout-sociétal. Étendre la
sphère d’une société libre du contrôle de
l’État est la bonne chose à faire économiquement, socialement et permet aux personnes de s’affirmer comme acteurs
doués de responsabilité morale, au lieu de les reléguer
au statut de pions dans un jeu politique qui les dépasse.
|