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Rase campagne XIII

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Published : April 12th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Dans quelques jours, les Français choisiront leur président. Mais comment choisir entre les politiques étatistes de droite ou celles de gauche ? Petit décryptage hebdomadaire de la langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.


• La campagne officielle vient à peine de débuter qu'elle a déjà son héros : Jean-Luc Mélenchon, l'ancien lambertiste, devenu élu socialiste et aujourd'hui candidat communiste non avoué mais exalté. Les sondages les plus optimistes le donne à 15%. Si ce niveau est confirmé dans les urnes, ce serait la première fois depuis 1981 que le PCF atteint de tels sommets. Les médias évoquent la dynamique du «Mélenshow», les militants de gauche se laissent séduire par la fougue du tribun qui s'autoproclame troisième homme du scrutin, en rêvant évidemment d'être le deuxième. Bref, c'est la grande vague rouge. La Bastille tombera de nouveau et les têtes suivront... Charmant paysage de campagne, mais l'esquisse est sommaire. Un regard attentif permet de mieux comprendre le phénomène. 


Son niveau dans les enquêtes d'opinion varie entre 12,5 et 15%, ce qui ne l'assure pas de cette fameuse troisième position qu'il réclame. Ce score s'explique surtout par l'absence de la faucille et du marteau sur ses affiches, par le manque de concurrence des candidats invisibles du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) et de LO (Lutte ouvrière) et par la campagne ratée des Verts. Le Front de Gauche se présente comme un fourre-tout vaguement marxisant qui absorberait toutes les voix de la gauche extérieure au PS. Si Mélenchon cristallise sur sa personne environ 15% des scrutins exprimés au soir du premier tour, il sera finalement dans la fourchette traditionnelle de l'extrême-gauche française à la présidentielle. Pas plus. On est bien loin du Grand Soir. Ce qui serait vraiment révolutionnaire, c’est que la France en finisse avec cette sympathie anachronique pour l’extrême-gauche…


Si la Mélenchon-mania apparaît plus importante qu’elle n’est, c’est avant tout grâce au regard complaisant que lui portent les médias. Pas de quoi s’étonner : si les organes de presse de gauche peuvent se laisser séduire par une énergie qui semble faire défaut à François Hollande, pour la presse sarkozyste, Mélenchon a le double mérite de pénaliser le candidat socialiste tout en rognant sur l'électorat de Marine Le Pen. Formé en politique à l’UNEF et à l'Organisation communiste internationale, Mélenchon affiche des convictions anciennes (archaïques ?), attirant inévitablement à lui la frange rose vif du PS. Double impact sur François Hollande : le socialiste voit son socle de voix s'éroder et s'il gauchise son discours, il perd ses appuis au centre. Mais Mélenchon est également gênant pour Marine Le Pen qu’il empêche de prendre trop d’importance. Car c'est bien lui qui joue actuellement le rôle du « candidat anti-système », grâce à son personnage populiste, cabotin et râleur, en s’opposant à tout : le capitalisme, la finance, le remboursement de la dette, le libre-échange, la mondialisation...

In fine, Mélenchon n’est qu’un épouvantail très utile à Nicolas Sarkozy. Et dire que le peuple de gauche français espère sans doute que son apparente montée en puissance puisse être le début d’une grande vague rouge...


• A l’approche du premier tour, les médias commencent à pointer du doigt le risque d’une forte abstention. Ce n’est pas une surprise. Depuis 1988 et la réélection de François Mitterrand, la France connaît une mobilisation électorale toujours moins forte. A partir de cette date, tous les scrutins ont été affectés par une progression d'environ dix points de l'abstention. L'élection présidentielle est seule à avoir échappé à cette tendance. Le phénomène est devenu un marronnier que la presse décline invariablement selon deux angles : l’aspect sociologique, qui pointe souvent le manque de participation civique des couches les plus populaires de la population, et l’aspect citoyen-moralisateur, qui veut que « si vous ne vous acquittez pas de votre devoir de citoyen, vous êtes un salaud parce que des gens sont morts pour que vous ayez ce droit. »


Oui, voter est un acte important. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on doit accepter qu’un citoyen ne veuille pas accorder sa voix à un candidat qui ne le convainc pas. Quant au fait que des gens soient morts pour l’obtention de ce droit, ça n’oblige à rien. Dans l’histoire, des tas de gens ont donné leur vie pour des causes, elles n’en deviennent pas toutes respectables pour autant.


La démocratie offre la liberté de choisir ses représentants comme celle de les dédaigner. La principale cause de l’abstention est d’abord la médiocrité des candidats.


• Il est un candidat originaire du Sud-ouest dont les médias parlent peu. Il refuse le clivage droite-gauche et propose un vrai programme libéral, humaniste, simple, intelligible, sensé et certainement salutaire. Qui cela peut-il être ? Si vous avez répondu François Bayrou, c’est que vous n’avez pas lu la description du programme… Ce candidat mystère est Frédéric Bastiat, grand économiste français du début du XIXe siècle, dont les écrits sont considérés comme incontournables dans de nombreux pays sauf le notre.

Cette candidature est évidemment due à l’espièglerie d’un petit groupe de libéraux, navrés de la pauvreté des idées des candidats officiels, tous étatistes. L’initiative est louable : la France a un besoin urgent de redécouvrir l’un de ses plus brillants penseurs.

http://bastiat2012.fr/


• François Hollande a décliné implicitement la proposition de Nicolas Sarkozy de deux débats entre les deux tours. Normal. François Hollande a bâti sa campagne comme un référendum anti-Sarkozy. Le face-à-face l’oblige à entrer dans la confrontation, de se mesurer directement à son rival et donc d’exposer ses propres faiblesses, notamment en matière d’expérience et de crédibilité régalienne. En refusant l’idée d’un double débat, le candidat socialiste est d’ores et déjà piégé. Il avoue l’idée qu’il a tout à perdre en répétant cet exercice. Evidemment, ça aurait été différent s’il avait eu une vraie stature présidentielle et un vrai projet à présenter aux électeurs.


Le pensionnat catholique St Jean-Baptiste de La Salle, à Rouen, n’était peut-être pas le meilleur endroit pour apprendre une grande leçon de vie : quand on veut faire taire la petite brute de la cour de récré, il faut provoquer soi-même la confrontation musclée… 


Méthode Coué

« On n'est pas loin du moment où les Français vont dire stop, ça suffit, tout ça n'est pas sérieux. » François Bayrou, dans un article paru sur le site du Figaro le 6 avril.

Cette semaine, le candidat centriste est passé sous les 10% des intentions de vote au premier tour. Effectivement, les Français disent « stop, ça suffit, tout ça n'est pas sérieux ».


Soit dit en passant

La Pologne est le seul pays européen à ne pas avoir connu de récession en 2009. (Le Monde)

Comme quoi, avoir un chef de gouvernement libéral n’est pas si dommageable !


Les chiffres ne mentent jamais

Le coût du programme socialiste serait de 255 milliards selon l'UMP, 30 milliards selon l'Institut de l'entreprise et de 25 milliards selon le PS.

Et si voter François Hollande permettait à Christine Lagarde de prendre la tête du pays ?


Le grand mystère de la foi en soi-même

Jacques Cheminade veut sortir du court terme. (Ouest-France)

Diable, le candidat de Solidarité et Progrès viserait-il déjà l’élection de 2017 ?

 

 

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Noël Labelle est journaliste professionnel depuis une dizaine d’années. Observateur attentif de la vie politique française, il a notamment couvert l’élection présidentielle de 2007 pour Le Quotidien Indépendant du Luxembourg. Il est aujourd’hui rédacteur en chef d’Agefi Magazine, en Suisse.
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Sarkozy libéral ? C'est nouveau, ça vient de sortir ?
Il n'a pas su dompter ses administrations, mais il faut reconnaître que ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Peut-être pour son certain dernier mandat, n'ayant plus rien à perdre, il pourrait cogner plus fort et ça serait sa gloire. Mais pourquoi ne le fait-il pas espérer dans sa campagne ? Il rallierait un très grand nombre d'indécis et d'abstentionnistes.

Au fait, la loi qui a ramené la mandature du chef de l'état de 7 à 5 ans n'avait-elle pas pour but réel de réduire son efficacité par la durée ?
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Dans quelques jours les veaux éliront leur roi.

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Ce ne sera pas un veau d'or
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Mais, peut-être, un veau dort !
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Il y a peu de chances qu'on ....
Détrône le roi des veaux ... . Mince ça ne rime pas , tant pis .
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LOUIS L. - 4/24/2012 at 11:05 AM GMT
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