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Revenu de solidarité active : une mesure socialiste

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Published : July 14th, 2011
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Category : Editorials





Créé il y a plus de deux ans pour accompagner le retour à l'emploi et simplifier les minima sociaux, le revenu de solidarité active (RSA) fait la fierté du gouvernement. Cette « avancée sociale majeure », qui s'est traduite par un nouvel impôt de 1,1% sur le capital, bénéficiait à 1,78 million de foyers en avril 2010. Pourtant, le 8 octobre 2008 à l'Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste (PS) n'ont pas soutenu la proposition de loi sur le RSA, préférant s'abstenir.



À problème socialiste, réponse socialiste


L'attitude du PS est paradoxale, le RSA étant incontestablement une réponse socialiste à un problème socialiste. Croire le contraire serait s'en tenir à une vision étriquée du jeu politique français. En adoptant la loi sur le RSA, les députés de l'UMP et du Nouveau Centre s'attaquaient non pas à notre modèle social, mais au problème du chômage qui en est la conséquence.


L'inspiration socialiste du RSA est manifeste sur le site du gouvernement, qui se félicite de venir en aide à de nombreux ménages, comme si l'efficacité du dispositif dépendait du nombre de bénéficiaires et non de son impact réel sur l'emploi et la précarité. L'UMP défend le RSA comme le feraient très certainement les socialistes s'ils ne s'opposaient aussi farouchement à la politique du gouvernement. Et il en sera ainsi aussi longtemps qu'aucun bilan sérieux ne viendra confirmer le scepticisme de  l'étude réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) en avril 2009 – étude soulignant que le RSA, en plus de n'avoir qu'un impact modéré sur l'emploi, désavantageait les moins qualifiés.




La théorie du chômage volontaire


Le malentendu sur la signification du RSA vient de l'impression qu'à travers ce dispositif, le gouvernement reproche aux chômeurs leur paresse en même temps qu'il les accompagne sur le chemin de l'emploi. D'aucuns critiquent une mesure « constructiviste et collectiviste de plus, qui ne satisfera que les amateurs d'aubaines », tandis qu'au Parti socialiste, on déplore que soit réhabilitée la théorie du « chômage volontaire ».


Benoît Hamon et Liêm Hoang-Ngoc expliquent ainsi le chômage (9,2% pour le premier trimestre 2011 selon l'INSEE) par le manque d'opportunités plutôt que par l'oisiveté. Mais comment expliquer ce manque d'opportunités autrement que par l'intervention de l'État (salaire minimum, charges sociales, etc.) ? En France, le chômage est, de fait, voulu soit par le demandeur d'emploi, qui peut se permettre de refuser un emploi jugé insuffisamment rentable, soit par le gouvernement, dont la politique « sociale » (pour ne pas dire socialiste) dissuade les employeurs d'employer.



Des socialistes contre une mesure d'inspiration socialiste


Il est difficile de comprendre l'hostilité des socialistes à une mesure censée corriger le problème de l'assistanat sans remettre en question les acquis sociaux. C'est d'ailleurs dans cet esprit que Laurent Wauquiez proposait, il y a deux mois, que la loi exige des allocataires du RSA cinq heures de « service social » par semaine. Présenté par le Ministre chargé des affaires européennes comme une contrepartie, et dénoncé comme telle par l'opposition, ce bénévolat ne vise évidemment pas à compenser les aides versées (vingt heures de nettoyage dans une école ne valent pas 700,49 euros), mais à préserver la « culture du travail », thème central de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.


En somme, le principe des contreparties s'inscrit dans une logique dite d'insertion, servant à rassurer le contribuable sur l'efficacité du modèle social. La proposition de Laurent Wauquiez, comme la réforme des retraites, oppose au socialisme inconséquent du PS le socialisme cohérent et « durable » de l'UMP. Un sondage d'OpinionWay a d'ailleurs révélé que les sympathisants d'extrême gauche (66%) étaient, comme ceux du Modem (79%), de l'UMP (89%) et de l'extrême-droite (83%), particulièrement favorables à cette idée, les sympathisants du PS ne l'approuvant, eux, qu'à 51%. Ce n'est pas la gauche qui se « droitise ». Ce sont plutôt les références idéologiques du socialisme qui font consensus, au point que les partis de droite et du centre se font concurrence pour sauver le socialisme.


L'opposition socialiste à la politique économique et « sociale » du gouvernement dissimule une réelle convergence de vues sur le rôle de l'État et l'efficacité de ses interventions. C'est ennuyeux pour les partis de gauche, qui décemment ne peuvent reprocher à l'UMP de vouloir préserver le modèle social. C'est catastrophique pour les chômeurs que le « socialisme cohérent » du gouvernement n'aidera pas à retrouver un emploi.





Nils Sinkiewicz




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Près de 5000 évadés fiscaux français se sont dénoncés
.
«La Direction nationale de vérification des situations fiscales (DNVSF), chargée des particuliers à très hauts revenus et patrimoine (professions libérales, célébrités du sport et du show-business), a vu affluerdes demandes volontaires de régularisation.

Selon ses informations, «près de 5000 contribuables français se sont rapprochés de Bercy C'est beau l'amour .

pour connaître les modalités d'un rapatriement de leurs avoirs et les pénalités encourues».

Si j'avais autant d'argent , j'aurais fui l'enfer .
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C'est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir.
François-René de Chateaubriand
Lui avait DEJA compris .
Vote de confiance !!!

plébiscite massif par les Suisses du durcissement de la loi sur l'asile.
Au lendemain de la votation concernant la loi sur l'asile, le oui cinglant aux mesures urgentes proposée par le Conseil fédéral ne trouve pas un écho unanime dans les quotidiens romands.

Pour les plus favorables, comme l'Agefi, ce résultat "renforce ce constat de confiance" aux institutions, pour des mesures déjà mises en place provisoirement depuis fin septembre 2012.

Ailleurs, le ton se fait plus mitigé. Dans son éditorial, La Tribune de Genève estime qu'une partie des Suisses ont voté "les yeux bandés" sans s'intéresser au détail des mesures, selon un "réflexe de crainte et de repli." Paradoxalement, le fait que la révision était défendue par la socialiste Simonetta Sommaruga constitue une sorte de gage de confiance, avec l'espoir que la nouvelle célérité dans le traitement "change la donne de la politique de l'asile".

ELECTION DU CONSEIL FÉRÉRAL: L'UNANIMITÉ SOULIGNÉE
Confiance, attachement aux institutions: la presse romande explique de façon assez unanime la volonté des électeurs suisses de ne pas changer la formule du Conseil fédéral élu par le Parlement.

Le fait est assez rare pour être relevé: "Pas l'ombre apparente d'un Röstigraben" lors de cette votation populaire, relève La Tribune de Genève.

Pas non plus de clivage ville-campagne, selon le Quotidien jurassien, qui juge une telle unanimité "rassurante pour la cohésion du pays", qui souligne le "pragmatisme" dont ont fait preuve les Suisses.
Bonjour,

...vingt heures de nettoyage dans une école ne valent pas 700,49 euros

D'où vient ce chiffre ?

Car pour une personne seule, le RSA se monte à 410 euros...
Bonjour,

700,49 €, c'est la somme perçue chaque mois par une personne avec un enfant d'au moins 3 ans (+ 99,07 € si l'enfant est âgé de moins de 3 ans). 20 heures de nettoyage dans une école (c'est un exemple) ne valent pas 700,49 € dans la mesure où, sur le marché, 1 heure de nettoyage ne vaut pas 35,02 € - ni même 17,51 €, dans le cas d'un couple sans enfant (qui touche également 700,49 €).

Ce calcul montre deux choses. Il montre, premièrement, que la contrepartie exigée par Laurent Wauquiez est essentiellement symbolique et d'inspiration paternaliste : il s'agit de faire travailler l'allocataire du RSA comme on fait travailler son gamin l'été, non pour qu'il gagne sa vie, mais pour qu'il comprenne ce que travailler signifie. Il montre, deuxièmement, que l'effort exigé varie du simple au double selon que l'allocataire du RSA est ou non en couple, une personne seule avec enfant travaillant deux fois moins qu'une personne en couple pour percevoir exactement la même somme.

Ai-je répondu à votre question ?
Merci de m'avoir répondu.

Vous avez raison, c'est un scandale qu'une mère isolée avec un bambin perçoive 700 euros d'aide...

0€ et qu'ils aillent faire la mendicité à la sortie du métro...C'est mieux comme ceci ?
Yano, je ne me prononce pas, dans cet article, sur la moralité ou l'immoralité du RSA, mais sur sa signification et sa perception par les différentes familles politiques.

Ensuite, vous n'êtes logiquement pas en mesure de savoir si j'approuve ou non le principe d'une allocation versée aux plus démunis.

Enfin, l'alternative que vous formulez (aides sociales OU mendicité) n'a de sens que si vous considérez que l'État seul peut remédier à la précarité. Or ce n'est pas le cas. Il ne s'agit pas en effet de se demander si l'État doit venir en aide à une mère isolée ou la laisser mendier. Il s'agit de savoir si l'État doit aider une mère isolée ou laisser cette dernière s'aider elle-même en trouvant un emploi. Chose évidemment impossible si vous raisonnez "ceteris paribus", c'est-à-dire si vous imaginez ce que serait la situation de cette mère isolée si demain le gouvernement supprimait le RSA sans rien modifier par ailleurs. Chose tout à fait envisageable au contraire si la suppression du RSA s'accompagnait d'autres changements substantiels dans notre politique économique.
Le rôle de l'état est de garantir le minimum vital aux concitoyens ; à savoir :
- un toit
- de quoi s'alimenter

Les gouvernements sont élus pour ça ; tout le reste est secondaire et si l'état ne s'y engage pas, il ne fait pas son travail ; point-barre...

De plus, par sa politique, extrêment généreuse avec les nantis, elle génère de fait un déséquilibre qui créé des situations d'exclusion comme celle de la mère isolée dont nous parlions. De ce fait, il est logique que l'état "répare" pour ceux qu'il contribue à mettre sur le pavé.

Quant à ce passage : ...Il s'agit de savoir si l'État doit aider une mère isolée ou laisser cette dernière s'aider elle-même en trouvant un emploi...

S'inspirer de la maxime : Aide-toi et le ciel t'aidera est franchement malhonnête, dans le sens où l'on sait qui sont aidés ici-bas par de somptueux cadeaux fiscaux et autres joyeusetés financières...

De toutes les manières, tout ceci va rapidement être mis à plat avec l'effondrement du dollar et de la zone euro...Et dans cette ruine qui arrive, les riches auront plus à perdre que la maman isolée...
Bonjour

Je me permets d'ajouter un grain de sel. Le role de l'Etat serait "de garantir le minimum vital aux concitoyens ; à savoir : - un toit - de quoi s'alimenter" et "Les gouvernements sont élus pour ça ; tout le reste est secondaire et si l'état ne s'y engage pas, il ne fait pas son travail ; point-barre..."

Je ne suis pas certain, et c'est un euphémisme, que ce soit un des fondements du contrat social tel qu'il est le fondement de nos sociétés. Et si c'est le cas, il me semble qu'il serait profitable de le dénoncer.

Il n'y a pas de limites aux "besoins vitaux" et "droits" qu"un gouvernement élu à la majorité ne puisse trouver indispensable de remplir. On peut prendre toute la pyramide de Maslow si on veut, elle n'y suffira pas.

Et comme le financement de ces "droits" repose sur des prélèvements de plus en plus importants, la société qui s'engage sur cette voie prend le chemin de la ruine.

Pensez que pour chaque "droit" accordé il y a la spoliation de la propriété de quelqu'un qui a produit quelquechose, et qui aurait pu produire plus si on lui avait laissé la disponibilité des ressources.

Et la richesse d'une société est la somme de ce qui est produit et épargné, pas de ce qui est consommé et détruit
Yano, je ne vous apprendrai rien (du moins je l'espère) en vous répondant que votre conception du rôle de l'État n'est qu'une conception parmi d'autres, qu'elle ne fait pas l'unanimité, et qu'elle est responsable d'une partie de ces maux que vous imputez erronément aux tenants d'une vision moins interventionniste des pouvoirs publics.
Ma conception du rôle des gouvernements vaut ce qu'elle vaut ; cependant, quand je vois l'état des nations occidentales et la façon dont sont "gérées" leurs finances ; je trouve qu'il n'y a pas de leçon à donner en la matière de la part de la droite libérale "décomplexée"...

Et ce n'est certainement pas en tapant sur les plus faibles et pauvres que les choses vont s'arranger (cas typique du "syndrôme du larbin"), car il me semble que la crise des CDS et autres produits dérivés n'a pas été provoquée par les gueux, mais par les banques d'affaires...

Quand la redistribution des richesses est inopérante, quelle que soit la créativité/rapacité des marchés, l'économie réelle se chargera toujours d'avoir le dernier mot car l'estomac vide prend les armes...
Le fait que cette situation vous indigne ne prouve ni l'efficacité ni la légitimité des mesures conformes à votre conception du rôle de l'État. La pertinence d'une solution est fonction de son impact réel sur la situation, et non de la gravité de cette situation.
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Près de 5000 évadés fiscaux français se sont dénoncés . «La Direction nationale de vérification des situations fiscales (DNVSF), chargée des particuliers à très hauts revenus et patrimoine (professions libérales, célébrités du sport et du show-business),  Read more
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