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Une guerre des Etats-Unis contre l’Iran est-elle inévitable? Partie II

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Published : March 06th, 2012
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Entretien mené par Louis James, Casey Research


Suite.


L : Mais ne savez-vous pas que l’Iran fait partie de l’axe du Mal ?


Doug : Puisque nous en venons à parler de Mal, sachez que le Mal est représenté par celui qui utilise la force ou la fraude. Si l’Iran enrichit son uranium ou encore se procure l’arme atomique, cela n’en fait pas un pays du Mal. Utiliser la force pour l’en empêcher n’est pas une attitude correcte. Ce sont ceux qui attaquent l’Iran qui devraient être qualifiée d’axe du Mal.


Je pense que les Etats-Unis représentent aujourd’hui la plus importante menace contre la paix. Je peux aisément imaginer le gouvernement Américain déclarer des guerres à tout va, pour des prétextes plus stupides les uns que les autres, qu’ils soient fondés ou parfaitement imaginaires. Les choses pourraient facilement mal tourner. Peut-être bien qu’un jour, quelques énervés Iraniens décideront de sortir leur bateau du port, d’attaquer une frégate Américaine et de lancer quelques roquettes en sa direction avant d’être décimés. Après quoi les Etats-Unis décideraient de lancer une attaque contre le port dont ce bateau provient – et donc le sol Iranien. Les choses pourraient rapidement devenir hors de contrôle. Cela pourrait se produire en un battement de cil. Il se pourrait que l’un des commandants de la marine Américaine ait en lui les gènes du Jack l’Eventreur imaginé par Kubrick dans son film Dr. Strangelove. Peut-être que les Russes ou les Chinois – qui viennent en aide aux Iraniens – chercheraient à titiller les Etats-Unis dans l’espoir de les voir se lancer dans une autre de leurs guerres pour le pétrole.


L : Cela serait une très mauvaise initiative, qui aurait des conséquences économiques, politiques et physiques à l’échelle planétaire…


Doug : C’est exact. Regardez ce qu’ils font aujourd’hui. Ils essaient d’isoler l’Iran du reste du monde en lui imposant un embargo. C’est un acte de guerre.


L : Attendez une minute. Un blocus est un acte de guerre. Mais si les économies occidentales décident de se porter atteinte à elles-mêmes en cessant leurs activités commerciales avec l’Iran, alors c’est juste un acte inamical, pas un acte de fraude ni une démonstration de force.


Doug : Disons qu’une telle chose forcerait les citoyens des pays Occidentaux à payer des prix plus élevés pour leurs produits. Mais je suis d’accord, c’est plus une question de tyrannie criminelle et de stupidité qu’un acte de guerre en soi. Il n’en est pas moins que cet embargo ne fait qu’encourager l’Iran et revient à jeter des pierres à un nid de frelons, comme l’ont fait les Etats-Unis avec le Japon avant la seconde guerre mondiale. Les Japonais ne produisaient aucune quantité de pétrole que ce soit et achetaient leurs réserves aux Etats-Unis et aux Antilles Néerlandaises. Les Etats-Unis leur ont coupé les vivres, ne leur laissant d’autre choix que d’opter pour une tactique d’agression.


Je pense que l’attitude des Etats-Unis pourrait se retourner contre eux. Dans la mesure où les Iraniens ne peuvent plus vendre leur pétrole par le biais du marché de New York, sur lequel se tiennent les échanges en dollars, ils ont pris la décision de contourner l’intermédiaire que sont les Etats-Unis et de vendre leur pétrole directement à l’Inde, sans utiliser de dollars. Je pense que d’autres pays suivront leur initiative. L’Iran ne veut pas de coffres pleins de roupies et de yens… C’est pourquoi l’or entrera à nouveau en jeu. De nombreuses sources indiquent déjà qu’il est le moyen de paiement qu’utilisera l’Inde.


L’or représente la prochaine étape dans la disparition du dollar en tant que devise mondiale de référence. La demande en dollars est majoritairement due au commerce pétrolier. Si de plus en plus de pays cessent de l’utiliser, alors la demande en dollar finira par s’effondrer, dans le même temps que les Etats-Unis ne cesseront d’en imprimer toujours plus. Un jour viendra, les trillions de dollars disponibles en dehors des Etats-Unis seront uniquement utilisables à l’intérieur des Etats-Unis. Et pour le dollar, ce sera la fin de la partie.


L : Vous avez déjà fait mention d’un retour à l’étalon or. Que répondez-vous à ceux qui déclarent que l’or est une relique barbare qui n’a pas sa place au sein de l’économie moderne ?


Doug : Ces personnes ne sont pas rationnelles, et n’ont aucune connaissance que ce soit en économie. Comme toujours, il est nécessaire de leur répondre par une définition : qu’est-ce que la monnaie ? Elle est une réserve de valeur et u moyen d’échange. Pour des raisons dont j’ai déjà fait mention, et comme le disait Aristote il y a plus de 2000 ans, l’or est la meilleure monnaie ayant jamais circulé. Dans notre économie d’aujourd’hui, nous n’aurions bien évidemment pas à nous promener avec des coffres remplis de pièces d’or. Il serait toujours possible de transférer de l’or électroniquement, grâce à des services tels que ceux offerts par GoldMoney.


L : Nous savons que GoldMoney.com est un moyen sûr et efficace de posséder de l’or. Est-il nécessaire de mentionner que vous y êtes un investisseur fidèle ?


Doug : Oui. Les actions valent plus que les mots.


L : Et selon vous, cette tendance serait haussière pour l’or, ce pour des raisons évidentes. Mais la grande majorité de l’or jamais produit est encore disponible aujourd’hui. L’or n’est pas sujet à la consommation, contrairement à l’argent, et il en existe des réserves conséquentes. Le besoin physique nécessaire au retour de l’or en tant que monnaie aurait-il un réel impact sur le prix de l’or et les matières premières lui étant liées, ou cela serait-il plus lié aux dévaluations de leurs propres devises par les gouvernements du monde ?


Doug : Nous estimons les réserves d’or disponibles à 6 milliards d’onces, soit un peu moins d’une once par personne. La production d’or mondiale est d’environ 80 millions d’onces par an, soit une augmentation annuelle des réserves d’or disponibles de 1,3%. Cela représenterait le taux d’inflation ‘naturel’ sous un étalon or. Les quantités de monnaie disponibles de par le monde augmentent à un rythme bien plus rapide que 1,3% par an. Personne ne pourrait le déterminer réellement, pas même la Fed, mais il semblerait qu’un prix de 10000 à 50000 dollars par once d’or serait nécessaire pour pouvoir soutenir la quantité de dollars actuellement en circulation. Attendez-vous donc à ce que le prix de l’or continue d’augmenter de manière spectaculaire dans le même temps que le monde se dirige à nouveau vers l’étalon or.


L : Auriez-vous une suggestion pour les investisseurs ? Acheter de l’or et de l’argent pour se protéger contre l’inflation ? Acheter des actions minières pour leur effet de levier spéculatif ?


Doug : C’est la recette de base. Ainsi que disperser son métal à l’international. Vous n’êtes en effet pas en mesure de savoir quand votre propre gouvernement sera pris d’un nouvel épisode psychotique.


L : Que répondez-vous aux personnes qui vous disent être trop inquiètes du fait que le risque représenté par la possession de monnaie papier serait trop élevé si le monde adoptait un nouvel étalon or? Personne ne pourra jamais échanger d’actions minières contre un paquet de croquettes pour chien…


Doug : C’est une préoccupation sensée. Vous ne pouvez manger du papier, et même les actions minières pourraient vite s’avérer inutiles si un cataclysme économique venait à survenir – le gouvernement des Etats-Unis ferma les mines du pays durant la seconde guerre mondiale, jugeant l’industrie minière de non-essentielle. C’est pourquoi nous possédons de l’or, par simple prudence. Les actions ne sont que des moyens de spéculation.


Mettons les choses en perspective. La sécurité de votre portefeuille d’investissements pourrait bien vite devenir le moindre de vos soucis si le gouvernement des Etats-Unis lançait une guerre contre l’Iran. Si cela venait à se produire, le gouvernement et la population des Etats-Unis entreraient dans une phase d’hystérie collective, et le pays tout entier serait fermé telle une prison. Ce qui fut un temps était appelé Amérique deviendrait un état bien plus policé qu’il ne l’est aujourd’hui. Qui sait où cela pourrait nous mener ?


L’une des choses les plus intelligentes que vous puissiez faire est de  diversifier vos actifs et de diversifier géographiquement votre or physique. Cela devrait être une priorité pour toute personne en ayant les moyens. Pour ceux qui ne les ont pas, il est nécessaire de se préparer au pire à une échelle locale.


L : Pourriez-vous me faire part de vos prévision quand à une guerre Etats-Unis/Iran ?


Doug : Je dirai qu’il serait très probable – disons 50 à 75% de chances - que d’ici trois à quatre ans, un conflit armé n’éclate.


L : Il ne nous reste pas beaucoup de temps pour nous préparer. J’espère que nos lecteurs auront le temps de faire le nécessaire.


Doug : Moi aussi.


L : Merci de m’avoir fait part de vos avis, Doug.


Doug : Je vous en prie.


 

 



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Mr. Casey is the author of four books, the best known of which is Crisis Investing, which was #1 on the New York Times Bestseller list for 29 weeks. He has travelled to over 140 countries, many of them several times, and he analyzes what he finds - in real estate, world stock markets, commodities and mining - in his monthly newsletter, The International Speculator, which he has written for 18 years
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Poème de Günter Grass :

Pourquoi me taire, pourquoi taire trop longtemps

Ce qui est manifeste, ce à quoi l’on s’est exercé

dans des jeux de stratégie au terme desquels

nous autres survivants sommes tout au plus

des notes de bas de pages.


C’est le droit affirmé à la première frappe

susceptible d’effacer un peuple iranien

soumis au joug d’une grande gueule

qui le guide vers la liesse organisée,

sous prétexte qu’on le soupçonne, dans sa zone de pouvoir,

de construire une bombe atomique.


Mais pourquoi est-ce que je m’interdis

De désigner par son nom cet autre pays

Dans lequel depuis des années, même si c’est en secret,

On dispose d’un potentiel nucléaire en expansion

Mais sans contrôle, parce qu’inaccessible

À toute vérification ?


Le silence général sur cet état de fait

silence auquel s’est soumis mon propre silence,

pèse sur moi comme un mensonge

une contrainte qui s’exerce sous peine de sanction

en cas de transgression ;

le verdict d’ »antisémitisme » est courant.


Mais à présent, parce que de mon pays,

régulièrement rattrapé par des crimes

qui lui sont propres, sans pareils,

et pour lesquels on lui demande des comptes,

de ce pays-là, une fois de plus, selon la pure règle des affaires,

quoiqu’en le présentant habilement comme une réparation,

de ce pays, disais-je, Israël

attend la livraison d’un autre sous-marin

dont la spécialité est de pouvoir orienter des têtes explosives

capables de tout réduire à néant

en direction d’un lieu où l’on n’a pu prouver l’existence

ne fût-ce que d’une seule bombe atomique,

mais où la seule crainte veut avoir force de preuve,

je dis ce qui doit être dit.


Mais pourquoi me suis-je tu jusqu’ici ?

parce que je pensais que mon origine,

entachée d’une tare à tout jamais ineffaçable,

m’interdit de suspecter de ce fait, comme d’une vérité avérée,

le pays d’Israël, auquel je suis lié

et veux rester lié.


Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,

vieilli, et de ma dernière encre :

La puissance atomique d’Israël menace

une paix du monde déjà fragile ?

parce qu’il faut dire,

ce qui, dit demain, pourrait déjà l’être trop tard :

et aussi parce que nous – Allemands,

qui en avons bien assez comme cela sur la conscience -

pourrions fournir l’arme d’un crime prévisible,

raison pour laquelle aucun

des subterfuges habituels n’effacerait notre complicité.


Et admettons-le : je ne me tais plus,

parce que je suis las de l’hypocrisie de l’Occident ; il faut en outre espérer

que beaucoup puissent se libérer du silence,

et inviter aussi celui qui fait peser cette menace flagrante

à renoncer à la violence

qu’ils réclament pareillement

un contrôle permanent et sans entraves

du potentiel nucléaire israélien

et des installations nucléaires iraniennes

exercé par une instance internationale

et accepté par les gouvernements des deux pays.


C’est la seule manière dont nous puissions les aider

tous, Israéliens, Palestiniens,

plus encore, tous ceux qui, dans cette

région occupée par le délire

vivent côte à côte en ennemis

Et puis aussi, au bout du compte, nous aider nous-mêmes.

Günter Grass
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Selon Doug Casey, "il serait très probable – disons 50 à 75% de chances - que d’ici trois à quatre ans, un conflit armé n’éclate."
Je le trouve bien prudent, que ce soit dans le pourcentage de chances que cela arrive comme dans le délai dans lequel cela devrait se produire.
J'aurais plutôt dit : "80% de chances d'ici à un an et demi".
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Autre titre possible : Le faux axe du mal sera-t-il malaxé par un malaxeur mal axé ?
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boutros - 4/10/2012 at 4:00 AM GMT
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