Si vous vous demandez toujours quelle est la nature
de cette catastrophe financière dont on nous rabat les oreilles, vous
n’avez qu’à regarder la tête des responsables des
prêts et des comités de crédit des institutions
financières sur toute la planète. Chaque fois qu’une de ces pauvres âmes prend un dossier,
l’angoisse l’étreint, des gouttes de sueur commencent
à perler sur son front et son cœur se fige à
l’idée que ce dossier là, peut être, sera celui qui
mettra fin à sa carrière, au
beau salaire et aux primes qu’il s’était
habitué à recevoir ces dernières années, alors
que les défaillances étaient pratiquement inexistantes.
De quoi a donc a-t-il peur ?
D’après une analyse récente de Jim Willie, il y aurait
plus de 10.4 trillions de dollars d’obligations en dollars en
circulation, dont 7 trillions ont un rating AAA, 1.4 trillion ont un rating subprime BBB,
le reste étant dans la catégorie Alt-A
qui se trouve quelquepart entre les deux. Il ajoute que, si l’on tient
compte des divers cours pratiqués actuellement, les obligations AAA
ont perdu 30% de leur valeur, soit une perte de 2.1 trillions de dollars, sur
laquelle Wall Street refuse même de commencer la discussion, tandis que
les subprime ont perdu 80% de leur valeur, ce qui
représente une autre perte
de 1.1 trillion de dollars.
Et n’oublions pas ls ALT-A qui
rajoutent un bon autre trillion de
dollars de pertes et sur lesquels Wall Street tourne autour
du pot de la même manière.
Grands Dieux : cela fait déjà plus de 4.2 trillions de dollars de pertes ! Oui, vous avez lu
correctement, Trillion avec un grand T, mille milliards de dollars. Cela représente pas loin d’un tiers du PNB
des Etats-Unis perdus en quelques mois.
Ces pertes stupéfiantes sur le papier AAA, Alt-A
et BBB sont plus importantes, par un facteur d’au
moins 10, au montant que le gouvernement
et Wall Street veulent nous faire accroire.
Ce total impensable de 4.2 trillions de dollars de pertes est
réparti sur toute la planète. Grace à notre
système financier opaque et non régulé, pour lequel nous
pouvons remercier les banques centrales, personne n’a la moindre
idée où se trouvent les pertes, et quels sont les
établissements qui sont déjà condamnés : on
pourrait croire à une adaptation financière des films
d’horreur désormais classiques de George Romero, « la
nuit des morts vivants ».
Et bien entendu ce montant ne prend pas en compte la multiplication de
ces pertes due aux divers effets
de levier ou à la poursuite de la dégradation de ces actifs du
fait de la perte éventuelle du statut AAA des rehausseurs de crédit ; rehausseurs de crédit, entre nous soit dit,
qui par ailleurs auront
été le seul facteur pour lequel la majorité de ces
obligations a réussi à obtenir un rating AAA !
Si vous étiez crédit manager dans une banque,
approuveriez vous un prêt de plusieurs millions ou milliards de dollars
si vous n’étiez pas absolument certain à 100%
d’être remboursé dans les temps ? Aujourd’hui,
chaque fois que vous prenez un dossier, vous jouez à la roulette russe
avec votre carrière ! Prenez le mauvais
dossier et les gardes de la sécurité arriveront dans votre bureau, vous demanderont de prendre vos affaires et
vous conduiront rapidement à votre voiture en insistant pour que vous
quittiez les lieux immédiatement.
Et vous vous demandez pourquoi nous avons une crise du crédit ?
Je me demande même pourquoi , dans ces conditions , le moindre
crédit pourrait être accordé !
Bob
Chapman
International Forecaster
THE
INTERNATIONAL FORECASTER
P. O. Box 510518, Punta Gorda,
FL 33951-0518
Un commentaire financier, international, social, politique
et économique
Publié et édité par : Bob Chapman
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