Les réserves monétaires
internationales ont atteint un nouveau record : elles s’élèvent
désormais à plus de 12.000.000.000.000 de dollars, soit 12 trillions de
dollars. Le dollar représente une majeure partie de ces réserves, et le reste
est composé d’euros, de livres sterling, de yens et de francs suisses.
Mais que signifie ce chiffre
colossal ?
Les
réserves mesurent la quantité de crédit que les pays exportateurs du monde
ont prêté aux pays (et à l’Union monétaire européenne) qui émettent des
devises qui sont perçues comme pouvant jouer le rôle de réserves pour les
banques centrales du monde. Le fait qu’il s’agisse de crédit est assez clair,
puisque les 12 trillions de réserves de dollars, d’euros et autres sont
investis sur des obligations, qui sont des promesses de paiement futur émises
par les Etats-Unis, l’Union monétaire européenne et d’autres. Ceux qui
détiennent ces obligations sont des créditeurs, c’est-à-dire qu’ils ont
élargi la base de crédit.
Les réserves monétaires de la
Banque du Mexique sont comprises dans la somme mentionnée ci-dessus, ce qui
signifie que le Mexique contribue lui-aussi à l’élargissement du crédit,
notamment à celui des Etats-Unis, parce que la majorité des réserves de Banco
de Mexico sont investies sur des obligations en dollars.
Mais cette extension de crédit
signifie que le Mexique n’a pas reçu le versement de ce qu’on lui doit. Les
Mexicains financent les Etats-Unis, l’Europe et d’autres émetteurs de devises
de réserve, au point que la Banque du Mexique possède dans ses réserves des
obligations en dollars, en euros et dans d’autres devises.
Depuis août 1971, alors que
les pays du monde se sont vus interdire de recevoir de l’or en échange de
leur balance commerciale positive, ou d’étendre le crédit en recevant des
dollars, les réserves monétaires détenues par les banques centrales ont
monstrueusement augmenté. Depuis lors, il n’y a plus eu de paiements en or,
et le monde n’a eu d’autre solution que d’accorder toujours plus de crédit
dans l’attente d’un paiement réel – qui ne sera jamais effectué.
La triste vérité, c’est que
ces 12 trillions de dollars représentent le tribut impérial soutiré aux pays
qui n’émettent pas de devise de réserve, qui est versé depuis 43 ans à ceux
qui les émettent. Il ne peut s’agir de rien d’autre que d’un tribut impérial,
parce que ces fonds représentent des obligations qui ne seront jamais
remboursées. Les exportations échangées contre des obligations qui ne seront
jamais remboursées sont un tribut versé par les pays exportateurs aux
Etats-Unis et à l’Europe.
Quand César a envahi la
Grande-Bretagne en 54 avant J-C, ses légions ont dû massacrer plusieurs
milliers de Britanniques. Après que les Britanniques se soient rendus, il a
demandé à la Grande-Bretagne de lui verser un tribut annuel, ou stipendia,
sous la forme de ressources diverses. Ce tribut a été payé par les
Britanniques pendant quatre cent ans. Les tributs sont ce qui soutient et nourrit
un empire.
Tout au long de l’Histoire, il
n’y a jamais existé de tribut impérial de l’échelle de la combine financière
actuelle, qui demande à ce que les importations soient payées grâce à des
obligations qui ne seront jamais remboursées. Pire encore, personne ne
comprend réellement ce système.
Seul un paiement en or peut
annuler la dette internationale.
Tant que l’or ne sera plus
utilisé pour régler les dettes internationales, comme ça a été le cas
jusqu’en 1971, le monde continuera de verser un tribut aux pays qui émettent
les devises de réserve, et les pays exportateurs continueront de verser une
partie de leur richesse pour n’obtenir rien en retour. Telle est l’essence
d’un tribut.