In the same category

Le temps des Rêves

IMG Auteur
Published : August 28th, 2013
914 words - Reading time : 2 - 3 minutes
( 13 votes, 4.5/5 ) , 8 commentaries
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
8
comment
Our Newsletter...
Category : Editorials

 

 

 

 

L’idée qui veut que la société techno-industrielle soit destinée à l’effondrement a été particulièrement impopulaire ces quelques dernières années. Les pensées et les peurs qu’elle a engendrées ont été remplacées par une fantaisie de rédemption qui est tout aussi liée à l’économie que l’est la masturbation à la pornographie. Une manière de résumer l’état psychologique actuel de notre nation est de dire qu’un grand nombre de personnes qui devraient savoir de quoi elles parlent ne peuvent en fait pas différencier leur propre derrière d’un simple trou dans le sol. Nous sommes les témoins de l’implosion de la ruche Américaine.


C’est ce qu’il se passe quand la vérité divorce la réalité, et ce processus est exactement ce qui apparaît lorsque l’activité économique authentique est remplacée par la fraude comptable et la propagande. Cinq années durant, la Réserve Fédérale a tenté de contrer la contraction permanente et nécessaire de la techno-industrialisation en accumulant des rouleaux de soi-disant ‘monnaie’ auprès de ses banques dans l’objectif d’alimenter les taux d’intérêts de carry trade qui produisent un écho sur le marché des actions. Cet écho, soyons clair, est le fantôme de quelque chose, et non la chose elle-même – de la valeur.


La contraction permanente de la techno-industrialisation est nécessaire parce que ce qui nous permet de la faire tourner est devenu trop rare et trop cher, bien trop cher pour continuer de faire fonctionner l’infrastructure des Etats-Unis. Cette infrastructure ne peut être remplacée sans sacrifice de capital. Paul Krugman – que les observateurs appellent ironiquement docteur Paul Krugman en raison des pouvoirs shamaniques qui lui sont conférés – a écrit un article stupide pour le New York Times  (Stranded by Sprawl), comme s’il ne s’était rendu compte que la semaine dernière que le développement des Etats Unis  a eu des conséquences économiques négatives. Sans blague.


Le public a avalé les histoires qui lui ont été servies par les avocats du statu-quo selon lesquelles nous n’avons aucun problème de ressources et que nos réserves de pétrole et de gaz de schiste nous permettront un jour de devenir énergétiquement indépendants et nous propulseront au rang de plus grand exportateur de pétrole du monde – l’Amérique Saoudite ! Une histoire similaire voudrait que les Etats-Unis soient entrés en phase de renaissance industrielle. Ce que l’on ne nous dit pas est que, si c’était vraiment vrai, il s’agirait d’une renaissance de la robotique qui laisserait la classe moyenne Américaine se noyer dans un ragoût de méthadone, d’inceste et de tatouages.


Pour dire les choses aussi simplement que possible, l’objectif premier de notre société est de changer la manière dont nous vivons. Les transformations nécessaires sont si sévères et représentent une perte d’investissement telle que nous avons peine à y réfléchir. Par exemple, les banlieues et les grandes villes sont cuites. Les banlieues sont destinées à devenir des ghettos et des champs de ruines. Les grandes villes sont destinées à devenir les nouvelles Détroit – bien que la majorité des villes Américaines (pensez Atlanta et Houston) soient des monstres hybrides, entre banlieue et ville, qui souffriront d’autant plus. Les économistes tels que Paul Krugman et Thomas Friedman ne reconnaissent pas que l’activité économique première de Dixieland a été au cours de ce dernier siècle la création de banlieues. La partie est terminée, comme nous le prouvent les millions de propriétaires de Ford F-110 au chômage qui grâce à l’alcool se transforment en d’éventuelles bombes de furie politique.


Où vivront les gens? Ils vivront dans des villes plus petites, celles qui aux Etats-Unis sont aujourd’hui négligées et désolées, dans un paysage qui sera pensé pour l’ère post-industrielle tout aussi dénuée de singularité à la Ray Kurzweil que l’est Lawrence Summers de vertu civique. Les gens vivront dans des endroits qui leur permettront une relation directe avec la production de nourriture.


Bon nombre de ceux cités plus haut, trompés et débauchés, une fois qu’ils se seront débarrassés de leur Ford F-110, verront leur destin migrer à nouveau vers l’agriculture. Et si ce n’est pas eux, ce sera leur progéniture, puisque le sein nourricier fédéral ne pourra plus rien leur offrir. Lorsque cela viendra à se produire, nous serons bien moins nombreux. Aujourd’hui, l’idée de travail physique est très déplaisante à tout réceptacle de coupons repas de 150 kilos affalé dans le canapé de son salon climatisé devant l’émission de Kim Kardashian et de son célèbre vagin avec entre les mains un menu familial KFC et un litre et demi de Mountain Dew. Mais les petits-enfants hypothétiques de ces gens auront à adopter une vision différente après que les derniers systèmes d’air conditionné auront rendu l’âme, que les fourmis rouges auront rongé leur parquet et que les produits KFC feront partie du même passé que celui où Jenny Lind joue des coudes avec les Chevaliers de la Table Ronde. Peut-être ma vision est-elle trop hyperbolique, mais l’idée est là : la subsistance est ce qui nous attend, et elle n’aura rien à voir avec ce que nous appelons aujourd’hui la pauvreté.


Quelque part au milieu de ce tableau dépravé se trouve l’idée que les gens puissent mieux se comporter et dépenser leur vie à faire des choses utiles et dignes de leur rang d’humain, mais cette réalité enchantée ne se produira pas sans travail acharné à l’encontre des déformations qui nous dirigent. J’irai jusqu’à prédire que le récent besoin de fantaisie roule à la vapeur d’essence et qu’un avenir bien plus fataliste nous guette au tournant. Il s’agira au moins d’un rapprochement entre réalité et vérité.

 

<< Previous article
Rate : Average note :4.5 (13 votes)
>> Next article
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
Très joli pamphlet, c'est vrai que tout est devenu tellement ridicule qu'il vaudrait mieux en finir, le plus tôt sera le mieux !
Rate :   2  0Rating :   2
EmailPermalink
ILS sont foutus .
Dangereux car ils veulent se refaire avec une nouvelle guerre .
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Après la Syrie, l'Iran ? puis la Russie... qui devrait réagir, sinon ils finiront en Chine ! la boucle sera bouclée et il ne restera plus que chez les extraterrestres ou aller établir un nouvel ordre inter-sidéral.
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
La paix est vraiment menacée .
Et nos dirigeants qui veulent suivre ...
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Les Chinois sont contre la guerre, parceque chaque missile américain qui pète, c'est un peu moins d'espoir de voir leurs obligations US se faire rembourser par quelquechose de valeureux.
Pour le reste... les haut dignitaires chinois sont très proches des banquiers niouyorkais, sans quoi on ne leur aurait jamais ouvert les portes du marché mondial et leur économie serait celle de la Corée (du Nord).
Rate :   2  0Rating :   2
EmailPermalink
Oui c'est vrai que la Chine a vraiment le C.. entre deux chaises.
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Au début de l'ouverture sur le monde, ils ne se peut-être pas assez méfié. Peut-être sous-estimé la capacité de sabordage monétaire d'un grand pays comme les USA.
Mais aujourd'hui ils sont emm... le jeu de barbichette devient un jeu du foulard.

En tous cas, il y a une constante sur 6000ans (outre la valeur du jaune !), c'est qu'il ne faut pas humilier un Chinois, ni même lui faire perdre la face !! Ceux qui ont voulu les faire cocus devront mordre leurs doigts. Longtemps après les faits s'il le faut.
Rate :   2  0Rating :   2
EmailPermalink
Lorsqu'ils bougeront un pion médiatiquement ce sera peut-être le signal.
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Latest comment posted for this article
Lorsqu'ils bougeront un pion médiatiquement ce sera peut-être le signal. Read more
ERWIN - 8/29/2013 at 3:07 PM GMT
Rating :  1  0
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS