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QUI VA PAYER POUR LA CRISE ?

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Published : June 15th, 2013
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Category : Editorials

Qui va payer pour cette crise ? La question semblait entendue, puis les cartes se sont brouillées. Au départ, ce n’était pas les banques, pour désigner la face visible du système financier, mais les États, c’est-à-dire les citoyens. Puis c’est devenu plus compliqué, car il a fallu en convenir : la stratégie de désendettement européenne ne donne pas de résultats particulièrement brillants…

Les signaux tournant autour de cette même interrogation – qui va payer ? – se sont multipliés. La crise grecque, puis la crise chypriote ont été l’occasion de deux inflexions : la première en engageant une restructuration de la dette publique, la seconde en impliquant dans un sauvetage les actionnaires et les créanciers de deux banques. À chaque fois, le même discours a été tenu : « cela ne recommencera pas ! ». Dans le cas de la Grèce, qui est de ce point de vue emblématique, le contraire est d’ores et déjà certain, et dans celui de la participation des créanciers aux sauvetages bancaires, l’Espagne l’avait discrètement devancé en vendant à près d’un million de familles pour 30 milliards d’euros des « preferentes », ces titres dont la valeur s’est ensuite effondrée.

Un autre discours n’a pas tenu la route aussi bien qu’espéré, et c’est l’Espagne qui en a porté la responsabilité. Présenté comme étant à l’origine de tous les maux, ce n’est pas l’endettement de l’État qui y est en cause mais celui des banques, à l’origine de l’éclatement de la gigantesque bulle immobilière sur laquelle était fondée le miracle espagnol. La santé des banques fait d’ailleurs de nouveau question à l’échelle européenne, à voir les effets de leur désendettement sur le crédit, ou bien en suscitant ouvertement et officiellement des suspicions sur la valorisation des actifs qu’elles détiennent. Destinée à enfin examiner sous cet angle leurs bilans, une nouvelle opération vérité est annoncée dont l’avenir dira ce qu’elle révélera !

La politique suivie avec opiniâtreté par le gouvernement allemand peut également être considérée sous cet angle. Quel que soit le sujet – dotation financière du Mécanisme européen de stabilité (MES) ou troisième volet de l’union bancaire (le fonds de renflouement des banques), qui a disparu – il n’a eu de cesse d’amoindrir les moyens mis sur la table et donc son propre engagement. L’examen du programme OMT de la BCE par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe correspond à un refus de se laisser entraîner sur une pente financière glissante par un organisme dont l’indépendance a pour effet qu’aucun contrôle démocratique ne s’exerce sur lui.

Comme déjà évoqué, tout semble indiquer que le gouvernement allemand a déjà acquis la conviction qu’au moins une partie de l’aide financière à laquelle il s’est engagé via le FESF ou le MES est à fonds perdu, avec pour corollaire la nécessité de limiter les pertes en contenant les engagements. Que ce soit ceux de l’État ou ceux des banques du pays, car il n’est plus question de les laisser elles aussi entraînées dans une participation au fond de renflouement européen. La politique actuelle de rééchelonnement du remboursement des dettes contractées à l’occasion des opérations de sauvetage permet simplement de repousser la reconnaissance des pertes à plus tard.

Poursuivie jusqu’au bout, la logique du sauvetage de la zone euro implique le partage du fardeau de l’endettement. Sans pouvoir en préserver les créanciers privés et sans être en mesure d’éviter en son sein une mutualisation entre États. Au lieu d’intervenir au début, ce partage a été simplement repoussé au plus tard possible ! Ce qui revient à l’improviser au lieu de l’organiser, un calcul très hasardeux. D’autant qu’il plonge entre temps la zone euro dans la récession et accentue les tendances centrifuges en son sein, au risque prononcé de le rendre faux. Il est à l’origine d’une crise sociale que l’on n’aurait jamais pu imaginer et met des pays entiers à genoux, dont on se demande comment et à quel prix ils pourront un jour se relever. Cela prend la forme du sacrifice d’une génération toute entière promise à un dramatique chômage.

La dimension politique de la crise se révèle, toute autant porteuse d’inconnues. Elle emprunte des formes différentes suivant les pays, qui toutes renvoient à la même impasse : la démission devant la logique non maitrisée de la financiarisation et de la perte d’équilibre d’un système qui entraîne tout avec lui dans sa débâcle. Grande réussite : la crise s’est élargie à de nouvelles dimensions sans pour autant avoir été réglée là où elle est née, au cœur du système financier.

Déjà confrontés à l’émergence de nouvelles puissances économiques sans savoir y apporter une réponse, si ce n’est l’illusoire concurrence sur le terrain de la compétitivité, les dirigeants européens ont choisi une ligne de très mauvaise pente sur laquelle ils glissent eux-mêmes. En attendant, le FMI vient de mettre en garde à propos du Portugal et de l’accomplissement de ses objectifs. Entre lui et le gouvernement allemand, le torchon brûle, relayé publiquement par le directeur du MES et le président de la Commission européenne. La Troïka est mise en question et avec elle la participation du FMI à de nouvelles opérations…

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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Qu'on en finisse avec cette dette et qu'on passe à autre chose. Qui paye ses dettes s'enrichit, dit-on. Chiche !
On a beau considérer le problème par tout les bouts, ce sont les citoyens qui paieront de toute manière.
Alors voilà ce que je propose pour en finir. Création d'un nouvel impôt dont l'unique but serait de rembourser la dette. Tout les citoyens y seraient assujettis également et il serait basé sur la part de dette de chaque citoyens. Le montant de cet impôt serait d'un dixième de part calculée à l'instant de son paiement et sa levée se ferait une fois par an. Cet impôt serait supprimé dès le dernier cent remboursé. Il aurait les trois particularités suivantes :
- Tout citoyen peut rembourser la totalité de sa part de dette en échange d'une exemption à vie de cet impôt.
- Tout citoyen peut payer la part d'un autre.
- Le paiement de cet impôt est prioritaire face aux autres contributions obligatoires.
L'état et les collectivités territoriales ne pourront rembourser leurs dettes que par cet impôt et par l'emprunt, ils ne pourront plus le faire avec d'autres recettes. Aucun organisme public ou étranger ne pourront payer la part d'un citoyen.
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Tous ceux qui sont au bout, au bord de la faillite personnelle, en commission de désendettement etc, ça leur fait une belle jambe de devoir 10% de plus, il ne peuvent déjà payer ni le principal ni leurs intérêts.

Quand à saisir l'objet de leur emprunt... leur bagnole est entre temps devenue d'occasion, tout comme leur télé et leur maison est surévaluée de 50%...

Quant aux structures publiques, les responsables de l'endettement de ces personnes morales sont des personnes physiques. Qui prend alors les 10%?
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Je part du principe qu'avec cette histoire de dette, tout le monde trinque, même ceux qui pensent y échapper : ils perdent ce qu'ils auraient pu avoir si les finances publiques avaient été en équilibre, ce qu'ils perdent ce sont les opportunités que la croissance apporte à tout le monde, y compris et surtout les plus pauvres. Alors autant que ce soit clair et que les gens voient ce que leur coûte l'état providence. Cet impôt aurait aussi l'avantage de faire réfléchir les électeurs et de forcer les politiques à faire attention à la dépense parce que ça se verrai tout de suite.
Les structures publiques ne paieraient évidement pas cet impôt puisque seuls les électeurs citoyens devraient y être assujettis pour que ça marche, il faut rendre visible ce que le gouvernement dépense pour satisfaire les promesses électorales.
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Faire réfléchir... rendre visible...
Pour de nouvelles dettes futures passe encore.
Mais pour la vieille dette?

Si cette vieille dette était remboursée (alors qu'elle trop grosse pour être encore payable), les banquiers seraient encore plus riches, ils toucheraient leurs intérêts + les capitaux saisis de tous ceux qui feront faillite dans ce serrage de ceinture généralisé, et ils prendraient des parts encore plus grandes dans les plus grosses entreprises, marquant encore d'avantage de leurs esprits pervers les conseils d'administration et la marche des pays.
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Russ65, mais si on part du principe que la dette n'est que de l'argent virtuelle qui n'existe pas parce qu'il a été crée par des faux monnayeurs (les banques centrales contrôlé par les banques privés) ce serait bien une tout autre vison du problème bien plus facile à résoudre.
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Il y a effectivement une part de dette sur laquelle is serait moral de faire défaut.
Mais ce n'est pas la posture de Pierre70.
Moral de ne pas payer ???
Tu expliques ?
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LETTRE A FRANÇOIS
Cher François. Pour la dixième fois de la semaine, je suis arrivé trempé en scooter à mon bureau. Je te demande, je te supplie, comme tous les Français d'annoncer dès maintenant que tu ne te représenteras pas aux élections de 2017 pour que la pluie, les orages, les averses, la grêle,.. ce qu'on appelle déjà les dix plaies de France ne s'abattent plus sur nous. Le Pharaon l'avait compris en son temps, tu peux le comprendre aussi. En échange nous ne t'appellerons plus Rain Main. Bien à toi.
REGARDEZ LA UNE DU PARISIEN
"Le déluge" avec une voiture et un camion noyé sous l'eau. Commentaire d'un prévisionniste : "personne n'est en mesure d'expliquer le phénomène actuel"...nous, si.
LE MONOPOLY FISCAL
Si vous ramenez votre argent en France, vous paierez impôts, intérêts de retard et pénalités, négociables, mais vous ne passerez pas par la case prison. C'est la proposition du gouvernement aux exilés fiscaux. La carte chance que le gouvernement vous propose de tirer. Avec ce qu'il reste, vous pourrez à peine vous payer le boulevard de Belleville mais c'est toujours mieux que de passer deux tours en prison.
lemorning tout frais
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Les banquiers ? Et les épargnants ?
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Je pense comme toi mais aucune chance que le politique reprenne ces idées .
Il faudrait alors passer aux vrais problèmes .
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Le socialisme est la philosophie de l'échec, la foi dans l'ignorance et l'évangile de l'envie.
Winston Churchill

Vu sur un bon forum.
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http://www.youtube.com/watch?v=RYpYTevOYdc

Pas mal de réponses .
À la suite de brimades provenant de mes origines gauloises, j'ai quitté le système scolaire à 16 ans. Je me suis retrouvé sans ressource, sans aide pour pouvoir manger. Je n'avais le droit à rien et on m'a dit que je pouvais m'estimer heureux d'avoir encore mes parents. Une honte, un crime, c'est ça la justice sociale à sens unique de la 5 eme République.
Ce jour-là, quand j'ai demandé de l'aide il y avait une femme à côté de moi. Elle ne parlait même pas français. Elle a reçu une enveloppe et après avoir quitté la Mairie, elle s'est rendue au bureau de tabac le plus proche. Et vous savez ce qu'elle a fait, elle a demandé une vingtaine de jeux à gratter. J'étais dégouté moi qui ne mangeais pas à ma faim. Sans mes parents, je serais devenu SDF et sûrement mort aujourd'hui car je ne l'aurai pas supporté.
Je ne suis ni raciste, ni xénophobe, ni homophobe.
Étant baptisé, je suis chrétien même si parfois je ne reconnais pas l'Eglise catholique dans son action.
Et je vote FN depuis que j'ai l'âge de voter.
Pourquoi??? me diriez vous. Je n'ai pas de haine, mais à force de me prendre mes libertés, mon argent, mes droits, j'ai le sang qui bouillonne dans mes veines.

L'avenir, nous allons tout perdre. Attention, messieurs et mesdames les dirigeants, il y a toujours un point de rupture. Quand vous l'aurez atteind ce sera la Guerre. Moi, je reste un ennemi de la violence primaire, mais ce jour-là je ferais mon devoir.
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L'aide est très mal distribuée . Courage , tu as la force de caractère ; la vie sera belle pour toi .
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"Et je vote FN depuis que j'ai l'âge de voter."

Vous assumez votre votre vote.Je trouve que c'est bien.Quoi qu'en pense les tartuffes du système...D'ailleurs,je m'étonne toujours que ceux qui dans mon entourage fulminent sur les avantages octroyés par les politicards à certains individus,continuent à voter socialo, voire Melenchon,qui sont les fers de lance de cette situation!

Si ce comportement électoral,aberrant à mes yeux,était moins répandu,Sarko aurait eu beaucoup moins de suffrages en 2007 et Le Pen serait bien au-delà des 20 pour cent!
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En tout cas pas la ville de Detroit, aux USA, qui vient de faire défaut.....

http://www.bbc.co.uk/news/business-22914431

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Comme d'hab , les petits comme nous .
A moins que ...
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Il y a effectivement une part de dette sur laquelle is serait moral de faire défaut. Mais ce n'est pas la posture de Pierre70. Read more
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