· Alors que les problèmes structurels de la zone euro et que le risque de faillite de plusieurs de ses États-membres sont loin d’avoir reçu un commencement de règlement pendant que la récession et le chômage de masse la submergent, les investisseurs se sont détournés du dollar US non pas pour revenir massivement sur l’euro ou bien sur une autre monnaie mais pour acheter des métaux précieux. Puisque, après la cassure à la hausse de l’argent-métal en USD la semaine dernière, c’est au tour de l’or en USD d’avoir cassé à la hausse cette semaine. La décision de la Federal Reserve communiquée cette semaine de maintenir sa politique monétaire laxiste de taux d’intérêt zéro à court terme au moins jusqu’en 2014 (sans toutefois recourir à un 3éme Quantitative Easing), jointe aux opérations de création de liquidités ex nihilo effectuées par la BCE pour maintenir les grandes banques privées à flot et faciliter les achats d’obligations d’Etat des PIIGS et de la France, ont inquiété les investisseurs (dont les craintes de dérapage inflationniste des deux côtés de l’Atlantique augmentent) qui se sont réfugiés dans les actifs réels (or et argent-métal) et ont même cessé de traiter les marchés d’actions très surévalués dont le volume d’affaires s’est effondré. Ce qui présage leur chute prochaine puisque la baisse des volumes sur les actions est en général annonciatrice de la chute de leurs cours. La meilleure réponse à cet environnement assez nouveau consiste donc, selon nous, à plus ou moins équilibrer dollars US (dont la correction à la baisse a vraisemblablement commencé avec un objectif vers 76,50 sur le USD Index -graphique publié ci-dessous-) et francs suisses dans les portefeuilles (sans évidemment acheter d’euros qui devraient un peu plus tard rebaisser) tout en achetant progressivement l’or et/ou l’argent-métal en USD (mais en gardant aussi l’or en euros pour ceux dont le patrimoine principal reste dans cette monnaie) comme en conservant, voire en mettant en place au plus vite si l’on n’en a pas, des achats d’options puts sur le S+P500. D’autant que la nouvelle poussée à la hausse des obligations d’Etat US montre que le balancier devrait aux USA repartir en faveur desdites obligations au détriment des actions. On notera, enfin, que l’indice Baltic Dry du coût du transport maritime des marchandises est en train de s’effondrer, ce qui laisse penser que la conjoncture économique mondiale se dégrade fortement, en particulier par la baisse en volume des échanges internationaux.
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Nous publierons lundi matin sur ce site plusieurs commentaires intéressants pour illustrer nos propos
L’indice Baltic Dry, un bon indicateur avancé de la conjoncture économique mondiale et des krachs boursiers des marchés d’actions, s’effondre. Attention, danger…
La nouvelle poussée à la hausse des obligations d’Etat US à 30 ans (en dollars US) mais aussi à échéances plus rapprochées, puisque la Federal Reserve a confirmé que les taux d’intérêt US (à court terme et vraisemblablement à long terme resteront faibles aux USA) et que l’économie US reste en très petite croissance et ne se reprendra pas de sitôt (à cause de raisons domestiques mais aussi de la récession européenne et du fort ralentissement dans les pays émergents), montre que les grands investisseurs US et internationaux se désengagent des actions en faveur desdites obligations.
Pierre Leconte
Article originellement publié ici