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Les aspects juridiques du débat sur le neuroenhancement

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Published : June 13th, 2014
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L’inflation législative et réglementaire est un problème dont souffre la France mais également la plupart des pays occidentaux. Les chiffres sont éloquents : le Recueil des lois de l’Assemblée nationale passait de 433 pages en 1973 à 3721 pages en 2004. Une telle évolution est similaire aux États-Unis.


Même les juridictions suprêmes françaises stigmatisent de plus en plus une telle inflation qui déroute les citoyens et même les juristes, créant par là même une insécurité juridique. Comme l’indiquait le professeur, Guy Carcassonne, « tout sujet d’un « vingt heures » est virtuellement une loi ».


Mais, surtout, à force de légiférer sur n’importe quel sujet d’actualité pour répondre aux peurs, parfois peu rationnelles, des gouvernés, le législateur peut négliger les domaines qui méritent le plus d’attention.


L’éthique médicale fait partie de ces sujets sensibles car c’est la nature même de l’homme qui est en jeu. Une discipline peu connue mérite l’attention : le neuroenhancement qui n’est même pas référencé par le Wikipédia français alors qu’aux États-Unis et en Suisse, une part substantielle de la population y a eu recours.


Le neuroenhancement a pour but d’améliorer les capacités cognitives et émotionnelles des personnes en bonne santé au moyen de substances médicamenteuses. C’est donc une « médecine pour les personnes en bonne santé », aussi paradoxal cela puisse-t-il paraître.


Comme le rappelle le Comité consultatif national d’éthique, l’être humain a toujours eu la volonté de perfectionner ses capacités et a utilisé, à cet effet, de nombreuses substances, comme l’alcool. En cela, le neuroenhancement n’est pas révolutionnaire.


Mais, en l’espèce, vont nécessairement se poser plusieurs questions éthiques que le Droit ne pourra pas éluder : sera-t-il légitime de recourir au neuroenhancement « au profit » de ses enfants ? A-t-on le droit de savoir si les personnes avec lesquelles nous avons des relations – sentimentales ou professionnelles – ont succombé à ces substances ?  


Des projets de chartes ont déjà été élaborés à cet effet. De nombreux droits et libertés sont en jeu dans ce débat qui ressemble d’ailleurs à celui sur la vaccination obligatoire ou le dopage dans le sport. Certains estiment que ces obligations de se faire vacciner violent les libertés individuelles. Certes. Mais l’homme vit en société et ne jouit pas uniquement de droits. Il est également soumis à des devoirs. Si certaines pratiques (ou absence de pratiques dans le cas de la vaccination) ont des effets directs sur autrui, la contrainte peut devenir légitime. Il en va de même pour le dopage, plus proche du cas de figure du neuroenhancement puisque tous deux concernent des personnes en bonne santé, à une différence près : le dopage ressort entièrement de la liberté individuelle et concerne uniquement des adultes consentants. La comparaison est d’autant plus pertinente que le neuroenhancement est souvent appelé « dopage cérébral ». Toutefois, l’organisateur d’une compétition sportive peut être habilité à ne tolérer que les participants n’y ayant pas recouru.


De même, on pourrait imaginer que certaines entreprises ne souhaitent pas intégrer des personnes ayant eu recours au neuroenhancement et pratiquent des contrôles.  À la façon dont les pouvoirs publics traitent la question du dopage, on peut craindre qu’ils cèdent à la tentation de l’interdiction généralisée. Cela risque d’être contre-productif en créant un marché noir dans ce domaine si la demande se développait. Ce serait aussi anachronique à un moment où la prohibition du cannabis fait l’objet d’une contestation de plus en plus virulente. Si on légalise le cannabis dont les bienfaits sont rares, pour ne pas dire inexistants, pourquoi interdirait-on les substances médicamenteuses susvisées ?

 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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Foin d'anglicisme utilisez donc : neurostimulation .

Vaste sujet ceci dit ; quid du thé , du café et du jus d'orange . . . voire du vapotage .

Je frémis à l'évocation de ce que nos "zélites" vont encore nous déféquer sur le sujet .
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Foin d'anglicisme utilisez donc : neurostimulation . Vaste sujet ceci dit ; quid du thé , du café et du jus d'orange . . . voire du vapotage . Je frémis à l'évocation de ce que nos "zélites" vont encore nous déféquer sur le sujet .  Read more
Y.Jullien - 6/13/2014 at 11:10 PM GMT
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