La plus importante
question que se posent aujourd’hui les investisseurs est de savoir si les
taux grimperont en 2015.
Cette question repose
sur le mauvais aspect du problème : l’économie. Elle devrait en effet reposer
sur le véritable problème : la bulle sur les obligations.
La Fed pourrait faire
grimper les taux d’intérêt cette année, mais cette hausse, si elle survient,
ne sera que symbolique. Avec plus de 100 trillions de dollars d’obligations
et plus de 555 trillions de dollars de produits dérivés basés sur les taux d’intérêt,
la Fed n’est pas prête de normaliser les taux.
L’ancien gouverneur de
la Fed, Ben Bernanke, l’a lui-même admit derrière porte close l’année
dernière à l’occasion d’un déjeuner avec un certain nombre de gestionnaires
de hedge funds. Ses mots exacts auraient été que les taux d’intérêt ne
seraient pas normalisés de son vivant.
La Fed pourrait bien
faire passer les taux de 0,25 à disons 0,3%, voire même 0,5%. Mais pas plus.
La raison en est simple…
une normalisation des taux ferait imploser le marché des obligations.
Le fait est qu’une
grande partie des pays du monde, notamment l’Occident développé, sont dans la
dette jusqu’au cou. Et cette affirmation n’est basée que sur la dette
officielle. Si nous y ajoutions les passifs non-capitalisés, alors les
Etats-Unis, l’Europe, le japon et même la Chine présentent un rapport dette –
PIB de plus de 300%.
Aux Etats-Unis, une
hausse de 1% des taux d’intérêt signifierait plus de 100 milliards de dollars
de paiements d’intérêts supplémentaires. Les Etats-Unis sont déjà en déficit
(ce qui signifie qu’ils dépensent plus que ce qu’ils ne tirent de recettes
fiscales) depuis vingt ans.
Bien entendu, ce déficit
pourrait gonfler pour permettre au remboursement d’intérêts accrus, mais
puisque les Etats-Unis ont déjà à générer de la nouvelle dette pour
rembourser la plus ancienne, c’est une solution qui n’en finit plus. Les
Etats-Unis ont émis plus d’un trillion de dollars de nouvelle dette en
seulement huit semaines juste pour cette raison.
Voici ce que nous savons :
1) Les
obligations sont la plus grosse bulle de l’Histoire, et éclipsent même la
bulle sur l’immobilier du milieu des années 2000.
2) Cette
bulle englobe également la bulle sur les politiques des banques centrales.
Chaque politique établie par les banques centrales a pour objectif de
maintenir en place la bulle sur les obligations et les banques too big to
fail qui sont le plus exposées aux produits dérivés.
3) Lorsque
la bulle sur les obligations éclatera, des nations entières feront faillite,
ainsi que leurs banques centrales. Draghi, Yellen, Kuroda et compagnie feront
tout en leur pouvoir pour que cela ne se produise pas, peu importe quel en
sera le coût pour les citoyens ordinaires.
4) Les taux
ne commenceront à augmenter significativement qu’après que la bulle sur les
obligations aura éclaté. Nous pourrons voir des hausses symboliques ici et
là, mais avec plus de 555 trillions de dollars de produits dérivés basés sur
les taux d’intérêt, vous pouvez être certain que nous n’assisterons jamais à
une hausse brutale des taux.
5) Cette
bulle, comme toutes les autres, finira par éclater, peu importe ce que feront
les banques centrales. Et lorsqu’elle le fera, le monde de la finance tout
entier sera perçu pour ce qu’il est : un système qui repose uniquement
sur l’idée que les banques centrales puissent le contrôler.
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