Bien que la Fed ait récemment publié d’importantes informations concernant ses activités, de nombreux détails demeurent encore dans l’ombre. Chaque demandes faite en faveur de plus de transparence de la part de la Fed a été défendue bec et ongle par celle-ci. Il a fallu utiliser le droit de divulgation d’information prévu par la loi Dodd-Frank pour que la Fed accepte de livrer enfin des données quant aux prêt d’urgence consentis aux banques en 2008. Il a fallu que Bloomberg et Fox News fassent appel à la justice pour que la Fed fournisse des informations quant aux prêts d’escompte qu’elle a accordés depuis le début de la crise financière. Le Congrès, les médias et le public devront faire preuve d’encore beaucoup de persévérance pour que la Fed devienne une institution transparente.
La transparence n’est pas une panacée, dans la mesure où même les organisations les plus transparentes qui soient sont capables de toutes sortes de prévarications. Ironiquement, l’adoption officielle d’un objectif d’inflation par la Fed a été saluée par un très grand nombre de personnes comme étant un exemple de transparence. Seulement voilà, lorsque vous tentez de comprendre ce qu’un objectif d’inflation de 2% signifie réellement, vous réalisez qu’il est une politique explicite de dévaluation et de réduction de pouvoir d’achat du dollar. Une inflation de 2% par an signifie qu’en dix ans, les prix augmentent de 22%, et de 50% en vingt ans.
Et la réalité est bien pire que cela. Cet objectif de 2% ne prend pas en considération le fait que les instruments de mesures utilisés pour calculer l’inflation des prix, que ce soit l’indice des prix à la consommation, l’indice des prix à la consommation de base, le prix des dépenses de consommation des particuliers en termes réels…, sont toujours sélectionnés de manière à amoindrir l’inflation et l’augmentation des prix réels. Les personnes en charge de calculer l’indice de prix seront toujours forcés d’atténuer une accélération des prix afin de ne pas alarmer le public.
Bien entendu, les hommes du gouvernement disent tous que les augmentations de prix n’affectent pas le citoyen moyen dans la mesure où il sera toujours en mesure de substituer un hamburger à un steak et des céréales à du bacon afin de gérer au mieux le budget de sa famille. Mais les Américains savent parfaitement que leur qualité de vie souffre par la faute même de la Réserve Fédérale et de l’inflation des prix. Par quoi remplaceront-ils les céréales et les hamburgers quand ceux-ci deviendront à leur tour trop chers ?
La Réserve Fédérale maintient les taux d’intérêts à des niveaux très bas dans l’espoir d’encourager les prêts et la consommation. Ces taux d’intérêts très bas découragent l’épargne. Pourquoi placer de la monnaie dans un compte en banque rapportant 0,05% si elle perd 2% de sa valeur chaque année ? Avec ses politiques, la Réserve Fédérale a créé la plus importante bulle de la dette que l’on ait encore jamais vue. Les taux d’intérêts zéro éviscèrent l’épargne – qui représente le fondement réel de la prospérité. Le capital continuera d’être appauvri, les infrastructures continueront de s’endommager, et les Etats-Unis finiront par ne plus être que l’ombre de ce qu’ils étaient.
Il est temps de mettre fin aux politiques monétaires qui encouragent la monnaie peu chère plutôt que la richesse sur le long terme. Un audit complet de la Fed doit être lancé. Si les hommes du gouvernement n’ont pas le courage de lever le voile sur les réelles actions de la Fed, le peuple Américain mérite au moins le droit d’utiliser le moyen d’échange de son choix.
