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CE REMÈDE QUI CONDAMNE LE MALADE

IMG Auteur
 
Published : June 03rd, 2014
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Category : Editorials

Jamais les marchés financiers n’ont été scrutés avec une telle attention, forts de la conviction – implicitement admise et parfois théorisée – que des rebondissements de la crise en cours sont inévitables. Mais où, quand et comment cela va-t-il survenir ? La faible volatilité (ampleur des variations des cours) enregistrée sur les marchés interroge d’ailleurs des analystes, qui la compare au calme qui précède la tempête.

Des signes manifestes de surchauffe sont décelés et soupesés et le coupable n’est pas difficile à trouver : l’appétit au risque est revenu et les liquidités à très faible taux continuent d’être disponibles sans limitation aux guichets des banques centrales. Le volume de l’immense marché des « repos » (repurchase agreements, pensions livrées en français) était avant la crise de 4.200 milliards de dollars et a depuis rétréci. Désormais identifié comme source de tous les dangers, il n’est plus le lieu de prédilection des banques (qui se financent dorénavant à moins court terme, pour des raisons réglementaires), mais des hedge funds, fonds de pension et autres Real estate funds (ou Reits, les sociétés d’investissements immobilier cotées).

Tout aussi significativement, le marché des CLO (Collateralized Loan Obligations) reprend ses couleurs, ce qui se manifeste par une demande grandissante pour leurs tranches les plus risquées et à plus fort rendement. Des banques comme la Société Générale développent parallèlement une offre de financement des achats des tranches seniors moins risquées sur le marché des « repos ». Sur le marché obligataire, le carry-trade se poursuit. En raison du faible taux général du crédit, son rendement reste attractif en dépit de la baisse des taux obligataires. Mais ce n’est pas sans risque, car si les taux obligataires se sont détendus à la faveur de ces achats spéculatifs, en dépit des incertitudes qui demeurent, un retournement soudain est possible qui se traduirait par une baisse brutale de la valeur des titres.

Un autre point de faiblesse indéniable est en train de se cristalliser, à l’instigation des banques. Soumises à de fortes obligations de renforcement de leurs fonds propres, elles trouvent dans l’émission d’obligations contingentes convertibles (CoCos) un appoint non négligeable à leurs augmentations de capital. Ces titres rencontrent une forte demande en raison de leur rendement élevé, sans plus se soucier de l’éventualité de leur conversion en actions en cas de malheur, puisque tel est leur principe. Après avoir hésité, les investisseurs se sont à ce point manifestés que le taux moyen des CoCos a baissé sur le marché, qui reste néanmoins des plus attractifs. Les émetteurs européens y ont trouvé leur compte et matière à encouragement. N’allant pas se démentir de sitôt, la mode des CoCos est lancée, formidable pari sur la bonne santé des banques. Il ne restera plus qu’à en faire autant de la titrisation pour que toutes les conditions d’un futur effondrement soient à nouveau réunies.

Les paris se multiplient, qu’ils reposent sur la capacité des banques et des États à procéder à leur désendettement et à retomber sur leurs pieds, ou bien sur la faculté de l’économie à connaître une relance. C’est ce qu’il ressort clairement de l’engouement enregistré sur les marchés des CoCos, des obligations souveraines et des actions. Mais il faut bien investir quelque part ! Tout se passe comme si la potion magique destinée à redonner ses forces au système financier créait les conditions d’un nouveau déséquilibre. Tout se résumant aux masses de liquidités déversées par les banques centrales, cette réponse inadéquate à la crise de solvabilité générale qui produit aujourd’hui ses effets délétères et dont nul ne sait quand et comment elle pourra être drainée.

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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"S'asseoir sur la dette" implique aussi d'effacer vos économies "les gars", et parfois l'épargne de toute une vie de travailleur consciencieux et honnête... de toutes façons nous sommes tous virtuellement ruinés, particuliers et collectivités!
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Les États peuvent décider de s'asseoir sur la Dette, tout simplement. Terminé pour les "marchés" ! Ce mécanisme de Dette est d'une bêtise rare. Nous ne sommes pas la vache à lait de gros cons de capitalistes...
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Oui,une betise rare pour les peuples mais pas pour les elites mondiales avec leurs multinationales,
puisque c'est comme cela qu'ils nous vampirisent.

Les banques centrales (FED,BCE,ect...).cree de l'argent ,en surplus ,a partir de rien(donc,fausse monnaie) et ,en plus, nous font payer des interets.
Si c'etait vous ou moi qui faisions cela ,nous serions mis en prison comme faux-monnayeurs et crimes destabilisant l'economie.
Pourquoi personne ne les accusent-t-ils des memes maux??
Explications:(les banques privees ont un faux mandat des etats sans autorisation du peuple qui lui est le vrai etat)=magouille mafieuse
Donc,
1)pour soutenir et faire monter les casinos(bourses)en boostant artificiellement les actions des multinationales.
(detenues en grandes parties par les memes banques ou ceux qui les controlent)
et nous le petit peuple d'en bas devont par notre travail tranformer cette pure creation monetaire en vrai argent.
Facile de devenir riche comme cela.


2)Elles achetent les obligations des etats(directement FEDou indirectement BCE) qui donc nous endettent afin de renflouer les banques elle-meme ou pour financer d'autres etats en difficulte.

Pour la vraie economie,et pour faire sentir au petit peuple d'en bas en UE que la crise est bien reelle
alors qu'elle a ete provoque sciemment par les banques privees d'ou interets prives avec tous leurs jeux merdiques de monopoly.

L'UE et ses 2 contrats mafieux pour asservir les peuples d'Europe :

1)avec article 63 du TFUE qui est un permis pour tuer les travailleurs en provoquant le chomage a l'aide des delocalisations
et les mouvements de capitaux incontroles

2)avec un Euro( Allemand et abusant du fait qu'il n'y a pas de SMIC) beaucoup trop fort pour l'economie Francaise(d'ou deficit) et donnant l'illusion d'une Europe forte.
et en realite il n'y a que la monnaie qui est forte.
Car En 2013 en terme de progression du PIB l'economie de la zone euro est la lanterne rouge mondiale

Toutes les dettes du monde ne sont qu'un vaste enfumage des economie virtuelles casinos et jeux de monopoly au detriment des peuples

IL EST GRAND TEMPS DE PASSER AU RAMONAGE.
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"Ce mécanisme de Dette est d'une bêtise rare."

????
Il est au contraire exceptionellement malin. Issu du Malin, même!
Il a réussi à drainer plus de 100.000 Milliards dans des circonstances presques indolores jusqu'à maintenant.
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"S'asseoir sur la dette" implique aussi d'effacer vos économies "les gars", et parfois l'épargne de toute une vie de travailleur consciencieux et honnête... de toutes façons nous sommes tous virtuellement ruinés, particuliers et collectivités! Read more
nymeo - 6/5/2014 at 9:02 PM GMT
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