Il n’y a pas de repas gratuit

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Published : June 09th, 2016
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Category : Today's Editorial

Lorsqu’une banque centrale réduit les taux d’intérêt dans un effort de stimuler les dépenses, elle réalise un transfert de richesse des épargnants au profit des spéculateurs de tous poils. Bien que ce ne soit pas éthique, en termes économique, la question éthique n’est pas de grande importance. Ce qui est important, et c’est la raison pour laquelle le stimulus ne fonctionne pas comme prévu, est qu’il n’existe pas de repas gratuit. Au niveau superficiel auquel opèrent les économistes keynésiens, les politiques de suppression des taux d’intérêt semblent fournir un repas gratuit ou du moins relativement peu cher. Mais la facture se trouve finalement bien plus salée que si elle avait été payée dès le départ.

Les gens comme Bernanke, Yellen, Draghi et Kuroda admettent que leurs « accommodations monétaires » portent atteinte aux épargnants à l’instant présent, mais estiment que leurs bénéfices pour l’économie en général surpassent les désavantages générés. Les banquiers centraux sont apparemment – du moins dans leurs propres esprits – dotés d’une sagesse divine qui leur permet de déterminer qui devrait s’appauvrir et qui devrait s’enrichir, toujours dans l’objectif de redresser l’économie. Par exemple, voici comment la BCE a justifié ses politiques de suppression monétaire en juin 2014 :

« La décision prise par la BCE quant aux taux d’intérêt bénéficiera finalement aux épargnants, parce qu’elle supporte la croissance et génère ainsi un climat dans lequel les taux d’intérêt finiront par s’en retourner à un niveau plus élevé. »

Ou encore :

« L’objectif premier d’une banque centrale est de rendre plus ou moins intéressant pour les ménages et les entreprises d’épargner ou d’emprunter, mais n’a rien à voir avec un esprit de punition ou de récompense. En réduisant les taux d’intérêts et rendant l’épargne moins intéressante que l’emprunt, la banque centrale encourage les gens à dépenser ou à investir. D’autre part, si une banque centrale fait grimper les taux d’intérêt, elle encourage l’épargne plutôt que l’emprunt, ce qui peut venir en aide à une économie qui souffre d’inflation. Ce comportement n’est pas spécifique à la BCE, et s’applique à toutes les banques centrales. »

Et nous voilà, plusieurs années plus tard, encore une fois dans la même voie, malgré une absence totale de succès des politiques précédentes. Les bénéfices qu’auraient dû pouvoir en tirer les épargnants semblent plus éloignés encore qu’ils l’étaient à l’époque.

Seule la dernière phrase du deuxième extrait est vraie. La BCE est tout aussi pernicieuse que les autres banques centrales. Pour croire le reste, une très mauvaise compréhension de la théorie économique est nécessaire.

Le « temps » est l’élément important que les banques centrales ignorent délibérément ou accidentellement lorsqu’elles prononcent le genre d’affirmations incluses dans la citation ci-dessus. Une hausse du niveau d’épargne ne signifie pas une réduction des dépenses : elle signifie une réduction des dépenses au moment présent, en faveur de dépenses accrues dans le futur. De la même manière, une réduction du niveau d’épargne ne signifie pas une hausse des dépenses, mais une hausse du niveau de dépenses au moment présent en faveur d’une réduction des dépenses dans le futur.

N’est-il pas évident que ce compromis entre des dépenses futures et des dépenses immédiates serait bien plus efficace et bénéficierait bien plus à l’économie s’il était déterminé de manière naturelle, et si les taux d’intérêt étaient autorisés à refléter les préférences temporelles des individus ? Pour dire les choses autrement, n’est-il pas évident que si des individus se trouvent dans une position financière qui rend préférable l’épargne plutôt que les dépenses, la pire chose à faire est de leur barrer la route et de les contraindre à emprunter et à consommer ?

Ce n’est évidemment pas une évidence. Parce que nos décideurs monétaires continuent de prendre les pires décisions qui soient.

 

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Steve Saville est basé à Hong Kong et est l'éditeur de Speculative Investor.com
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Ces banquiers centraux se prennent effectivement pour des Dieux. Leurs réflexions incompréhensibles sont analysées par des oracles et la planète entière leur fait des yeux de Chimène, mais ils nous mènent à la ruine et à la destruction.

Mais ce ne sont que des apprentis sorciers à qui l'on a confié la plus puissante des inventions humaines, la monnaie, qu'ils ne comprennent pas et qu'ils pensent pouvoir maitriser.

https://www.youtube.com/watch?v=ELC1vzm0NXE

Leur règne prendra fin bientôt, lorsqu'il apparaitra que le roi est nu
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Ces banquiers centraux se prennent effectivement pour des Dieux. Leurs réflexions incompréhensibles sont analysées par des oracles et la planète entière leur fait des yeux de Chimène, mais ils nous mènent à la ruine et à la destruction. Mais ce ne sont  Read more
Fortuna - 6/9/2016 at 7:03 AM GMT
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