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L’exode des sociétés japonaises frappe la Chine

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Published : May 19th, 2014
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La mésentente entre la Chine et le Japon au sujet des îles Senkaku – ou Diaoyudao, comme on les appelle en Chine – est constamment attisée. Les îles sont l’objet d’actions symboliques, de provocations militaires soigneusement orchestrées, d’études « savantes », d’articles de journaux, de discours gouvernementaux et d’autres artifices. Et les entreprises japonaises, notamment les constructeurs automobiles, ont versé des sommes monumentales à la Chine, où les ventes ont plongé à la fin de l’automne 2012.

Mais aujourd’hui, les décisions prises les unes après les autres par les entreprises japonaises frappent de plein fouet l’économie chinoise, à une heure où elle pourrait très bien s’en passer.

Le fait que la cour maritime de Shanghai ait saisi un cargo japonais transportant du minerai de fer n’a bien entendu pas amélioré la situation. Son propriétaire, Mitsui O.S.K Lines Ltd., « refuse encore de se plier à ses devoirs », a déclaré la cour. Ces « devoirs » remontent à 1936, juste avant la deuxième guerre sino-japonaise, alors que le chinois Zhongwei Shipping Co. prêtait deux cargos à Daido Kaiun, le prédécesseur de Mitsui O.S.K. Les deux navires ont été rapidement confisqués sans compensation par les militaires japonais, et ont coulé en 1944.

Les membres de la famille du fondateur de Zhongwei ont d’abord porté plainte au Japon, mais ont perdu le procès. En 1988, ils ont porté plainte auprès de la cour maritime de Shanghai. En 2007, la cour a demandé à Mitsui O.S.K. de payer 28,3 millions de dollars de dommages et intérêts.

D’autres plaintes ont été déposées contre des sociétés japonaises, leur demandant des compensations pour divers dommages, dont l’usage de travail forcé. Les autorités chinoises, signataires du traité sino-japonais de 1972 selon lequel la Chine ne pourra demander de compensation pour dommages de guerre, les ont depuis longtemps oubliées. Mais en mars dernier, comme pour indiquer au monde que la lune de miel était terminée, une cour de Pékin a autorisé pour la première fois à l’une de ces plaintes d’être entendue.

La saisie du cargo était une nouvelle « démonstration de ce que les autorités judiciaires se tiennent prêtes à entreprendre », comme l’a expliqué une source à Asahi Shimbun.

Le secrétaire adjoint du Cabinet a jugé lundi la saisie du cargo comme « extrêmement regrettable ». « Cette décision remet en question jusqu’aux fondations de l’accord de 1972 entre le Japon et la Chine, et pourra décourager les entreprises japonaises de venir faire affaire en Chine ».

Et c’est exactement ce qu’il se passe depuis des mois – ce qui heurte gravement la Chine.

Comme pour souligner le fait que le Japon n'était pas prêt de se laisser intimider par la Chine, le premier ministre Abe Shinzo a envoyé de jeunes arbres « masakaki » en offrande au sanctuaire de Yasukuni, qui rend hommage aux près de 2,5 millions de Japonais morts pendant la guerre, dont 1.000 prisonniers de guerre de la seconde guerre mondiale. Les visites de membres du gouvernement au sanctuaire sont sources d’irritations pour la Chine et les autres nations qui n’ont pas oublié les atrocités commises par les militaires japonais sur leurs terres il y a plusieurs générations. Son offrande a été rendue publique lundi, et le nom d’Abe ainsi que son titre ont été inscrits sur une plaque devant les arbrisseaux.

Au départ, alors que les hostilités quant aux îles Senkaku naissaient en Chine, les représentants de sociétés japonaises, pris de court par leur aspect violent, ont pensé qu’elles finiraient par s’apaiser. Pour ce qui était du commerce et de l’investissement, ils avaient jusqu’alors toujours été capables de naviguer au travers des champs de mines politiques. A mesure que les ventes des constructeurs automobiles, des détaillants et des autres entreprises japonaises plongeaient en Chine, et que les sociétés Japonaises faisaient face à des perturbations de toutes sortes, elles ont poursuivi leurs projets d’investissement, et leurs investissements directs en Chine ont même augmenté pendant plusieurs trimestres avant les évènements de 2012.

Mais depuis lors, le flux d'argent japonais s'est tari. Les investissements directs des sociétés japonaises ont diminué de 47,2% au premier trimestre de cette année par rapport à l’an dernier, selon les chiffres publiés par le Ministère chinois du commerce, pour enregistrer un troisième déclin consécutif. Il s’agit là de la plus grosse baisse d’investissements directs enregistrée depuis les mois de janvier à mars 2011, alors que le tremblement de terre survenu à l’est du Japon et le tsunami qui lui a fait suite ont forcé les sociétés à l’arrêt.

La Chine voudrait que les sociétés japonaises – ou au moins leur argent et leur technologie – reviennent chez elle. La semaine dernière, une délégation de 50 chefs d’entreprise japonais s’est rendue en Chine, dirigée par Yohei Kono, ancien porte-parole de la Chambre des représentants et aujourd’hui directeur de l’Association japonaise pour la promotion du commerce international. Kono s’est entretenu avec le Ministre chinois du commerce Gao Hucheng et le Premier ministre Wang Yang. Après leur réunion, les officiels chinois ont déclaré nécessaire de « mettre l’accent sut la séparation entre les interactions commerciales et les confrontations politiques ».

Mais il était déjà trop tard. Les sociétés japonaises perçoivent désormais des risques en Chine qui vont jusqu’à l’appropriation de technologies par tous les moyens. Et elles ne pensent pas les voir disparaître de sitôt. Au contraire, elles les pensent devenir de plus en plus complexes, et potentiellement très coûteux. Elles ont donc décidé de rediriger leur argent vers les terres fertiles et peu coûteuses du Vietnam et d’autres pays d’Asie. Au détriment de la Chine.

Les sociétés japonaises sont depuis toujours un élément essentiel du développement de l’économie chinoise. Le retrait de leur expertise industrielle se produit à une heure où l’économie chinoise est déjà en difficulté. Des années durant, elle a gonflé grâce à ce qui peut paraître être une bulle sur le crédit, qui a engendré le plus grand nombre de constructions d’infrastructures et de gros chantiers de l’Histoire et généré des villes fantômes et une surcapacité industrielle à en couper le souffle.

Mais aujourd'hui, la montagne de dette du pays commence à s’incliner. La surcapacité menace des secteurs entiers. La croissance économique ralenti, et la bulle sur le crédit est sur le point d’exploser. La dernière chose dont la Chine a besoin est de voir partir son plus gros investisseur étranger et ses technologies avancées. Mais c’est ce qui lui arrive. Et les autres pays d’Asie se lèchent déjà les babines à l’idée des yens qu’ils sont sur le point de compter.

Les entreprises japonaises se jettent sur la monnaie tout juste imprimée par la banque centrale du Japon pour l’investir à l’étranger, n’importe où sauf en Chine. Ironiquement, elles ne tentent même plus d’investir au Japon. Je vous conseille de lire Total Abenomics Fail Hits Industrial Japan .


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La roue tourne en Extrême Orient:
60 ans après Dien Bien Phu, les Chinois évacuent en masse le Vietnam d'où ils n'ont eu de cesse de nous chasser en soutenant le Viet minh.
73 ans après la bataille navale de Kho Chang ( 1941, seule victoire navale de 2 guerres du XXème siècle, de la France sur le Siam allié du Japon et mal vue car remportée par la flotte de l'Amiral Decoux restée fidèle au Maréchal Pétain)) et voila que le Japon et la Chine recommencent leur bisbille.
55 ans après la reconnaissance du GPRA ( FLN algérien ) par la Chine en pleine guerre d'Algérie en 1959. ( Elle découvre à présent les attentats meurtriers de ses indépendantistes musulmans).
Mais n'est ce pas un Chinois qui a dit: " si tu veux te venger de ton ennemi, assieds toi sur le bord de la rivière et tu verras passer son cadavre."
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Et pas seulement ça, depuis quelques temps je vois des articles au sujet des expatriés en Chine : de moins en moins y vont, et certains reviennent. La cause principale : la pollution.

Avant, les gens disaient que la qualité de l'air n'était qu'un problème mineur comparé aux tonnes de fric à se faire là-bas.

Soit l'air est devenu encore pire ? (je ne le crois pas, le parc automobile tend à rajeunir, les autorités luttent contre la pollution, mais le chemin reste effectivement très long).
Soit les tonnes de fric à se faire ont diminué, et leur attrait n'est plus de nature à faire oublier les risques immédiats sur la santé.

C'est un basculement...
" le parc automobile tend à rajeunir"

Vous me décevez à croire que la pollution à l'échelle d'un pays est dûe aux automobiles. Surtout dans un pays industriel fortement exportateur !

De plus le parc chinois ne peut pas rajeunir. Il explose de voitures neuves mais l'immense majorité des clients achètent leur première voiture, ils n'ont jamais possédé de tacot auparavant.
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" le parc automobile tend à rajeunir" Vous me décevez à croire que la pollution à l'échelle d'un pays est dûe aux automobiles. Surtout dans un pays industriel fortement exportateur ! De plus le parc chinois ne peut pas rajeunir. Il explose de voitures  Read more
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