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La baisse relative du pouvoir d’achat des retraités, une certitude

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Published : October 14th, 2014
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Category : Editorials

 

 

 

 

Depuis la fin des années 1980, les retraites par répartition ont été réformées à plusieurs reprises afin de limiter l’ampleur des déficits et de ralentir la progression des dépenses. Avec l’ensemble des modifications intervenues jusqu’à présent, la part des pensions représenterait entre 12 et 15% du PIB en 2060 selon les derniers chiffrages de l’INSEE, soit un niveau proche d’aujourd’hui.

Ces réformes sont loin d’être anecdotiques. En effet, si l’on avait conservé l’intégralité des règles en vigueur au milieu des années 1980, les retraites par répartition auraient représenté plus de 20% PIB en 2060.

Cette relative stabilité du poids des retraites dans le PIB s’explique, pour partie, par trois mesures fortement médiatisées. Il s’agit de l’augmentation du nombre d’années prises en compte pour le calcul du salaire de référence (25 suite à la réforme de 1993), de l’augmentation de la durée de cotisation requise pour atteindre le « taux plein » (réformes de 1993, 2003 et 2014) et du relèvement de l’âge minimal d’ouverture des droits à retraite (réforme de 2010). C’est sur ces mesures, dont l’effet est relativement simple à appréhender par tout un chacun, que s’est focalisée l’attention. Pourtant elles ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, l’essentiel des économies étant ailleurs.

Une étude récente de l’INSEE montre en effet que c’est avant tout le changement des règles de revalorisation de la répartition, initié dès la fin des années 1980, qui explique la relative stabilité des dépenses de retraite. Le choix de l’indexation sur les prix, étendu depuis aux retraites de la fonction publique en 2003, a un impact majeur. En 2010, il aurait permis de réduire les dépenses de retraite de 1,2% du PIB, alors que les autres modifications opérées depuis 1993 représenteraient une économie équivalente à 0,8% du PIB. Les projections de l’INSEE montrent que cet écart va subsister dans le temps. L’indexation sur les prix permettrait d’économiser entre 4 et 6% du PIB en 2060, soit plus que toutes les économies résultant des modifications des autres paramètres.





Lecture : en 2010 les dépenses liées aux retraites par répartition représentaient 14% du PIB. S’il n’y avait pas eu de réformes, il aurait fallu consacrer 16% du PIB pour servir les prestations prévues. Les 2% d’économies se décomposent en 1,2% au titre de l’indexation sur les prix et 0,8% au titre des autres évolutions intervenues depuis 1993. Sources : Contribution à l’histoire financière de la Sécurité sociale, sous la direction de M. Laroque, DREES et projections INSEE


Cette modification des règles d’indexation, plus difficile à appréhender, pénalise à deux niveaux le pouvoir d’achat des retraités. D’une part leur première pension est calculée à partir des cotisations versées, réévaluées en fonction de l’évolution des prix. Cela donne un résultat moins favorable qu’à l’époque où les cotisations étaient réévaluées selon la progression des salaires. D’autre part les pensions distribuées sont réévaluées, elles aussi, en fonction de l’indice des prix. Cela explique l’appauvrissement relatif des retraités par rapport aux actifs, ces derniers bénéficiant d’augmentations de salaires supérieures à la progression des prix.

Cette évolution est loin d’être neutre. En 2060, la pension moyenne représenterait entre 48 et 57% du salaire moyen, contre 66% aujourd’hui. Et attention à ceux qui pensent qu’un retour de la croissance améliorerait la donne. En effet, les chiffres de l’INSEE montrent que plus la croissance serait forte, plus l’écart entre retraités et salariés se creuserait, les salaires progressant sensiblement plus vite que les retraites à venir ou déjà liquidées.





Fort heureusement il existe un moyen d’amortir ce choc, en se constituant un patrimoine. On constate d’ailleurs que les ménages retraités accumulent en moyenne plus de patrimoine que les actifs. Pour autant, comme le souligne l’INSEE, le patrimoine accumulé à ce stade ne permet pas de compenser la baisse des retraites par répartition. Le pouvoir d’achat des retraites continuera donc de se réduire très significativement par rapport aux actifs, même en faisant l’hypothèse d’une stabilité à long terme des revenus du patrimoine.

 

 

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Le système uniquement basé sur la répartition, montre ses limites dans les pèriodes de crises et quand l'inflation se bloque par défaut de moyens de consommer.

Moins de travailleurs, travaillant moins, pour payer plus de retraités, vivant plus longtemps. L'équation est impossible à résoudre à court et à long terme.

Si une part des cotisations de retraite, avait servi à créer un Fonds de Retraite par Capitalisation, dont les investissements ne seraient pas forcèment placés dans le C.A.C.40, mais dans l'Économie réelle locale, plus créatrice d'emplois, ce Capital n'aurait pas perdu de sa valeur ( au contraire ) et aurait amorcé la pompe des créations d'entreprises et des emplois ( d'où cotisations ).

Par dogmatisme, la Gauche et ses alliés ( à l'époque ) les Syndicats " ouvriers " se sont opposés à toute expérimentation dans ce sens, ils n'ont bien sur pas de solution, hors endettement, à proposer pour corriger cette erreur doctrinaire, le Fonds de Retraite, profitable à l'Économie locale, aurait pu se montrer solidaire avec les plus faibles, car il ne s'agissait pas de Compte individuel de placement ( constitué et payé par le salarié ), mais d'une Caisse Collective, prise sur les cotisations patronales et ouvrières.
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On discute pas avec les doctrinaires. On les subit ou on les éradique d'une manière ou d'une autre.
Cher Merisier,

Veillons à ne pas devenir des doctrinaires à notre tour, même si votre proposition est tentante.

Un des moyens pour éviter certte dérive c'est de rester capable d'écouter les autres, car sur la plupart des sujets, un angle différent du notre ( " le bon " évidemment ), peut se justifier et pondérer les solutions proposées. Ne portons pas les oeillères, que nous reprochons aux autres.

Une bonne nouvelle, notre Cher Président, à trouver sa voix professionnelle, pour après son quinquina ( je voulais pas faire de pub, je voulais dire son quinquennat ), il pourra signer des mots d'excuses pour les lycéens, les excuses, il connait, rien n'est jamais de sa faute, il est si parfait et si ouvert au dialogue.
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@ Idée à liste
Justement, mais le problème avec les doctrinaires (en gros tous les gens en "-iste"), c'est qu'ils ne savent pas (ne veulent pas) écouter. Pour les plus évolués (?), ils reprennent vos propos et avec un art consommé de la dialectique, ils leur font dire ce qu'ils veulent pour vous rouler dans la farine et vous amener à leurs vues.
J'ai eu l'occasion de discuter dans un cadre professionnel avec une cégétiste et dans un cadre d'échanges courtois avec un islamiste...eh ben ya du souci à se faire.
Pour que les choses avancent, il faut un niveau de compréhension proche (faculté de comprendre, culture générale) et une volonté d'échange.
J'espère que vous ne me classer pas dans les gens en "iste", parce que Idée à l"iste" n'est pas un idéaliste. Ma " doctrine " non reconnue par aucun groupe est que les choses pourraient aller mieux, avec beaucoup de bonnes volontés et surtout moins d'intérêts personnels et collectifs.
Cordialement
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@ Idée à liste
Non, non, je ne vous classais pas dans les gens en -iste, sur le coup d'ailleurs je n'avais pas fait le rapprochemment avec votre pseudo !!!!!
J'ai moi aussi horreur des gens qui essayent de vous faire entrer dans une petite boîte parce qu'un jour vous avez proféré telle ou telle idée. Je me considère donc comme n'appartenant à aucun courant d'idées (sauf peut-être Contrarien !) dans la mesure où le monde est en perpétuelle évolution et qu'il faut bouger avec lui. Pour les fondamentaux, les 10 commandements me suffisent et c'est déjà beaucoup !
Quant à la justice je pense que c'est un concept inventé par les hommes pour ne pas assumer leur destin.
Et comme le disait "Pierre", un chef de tribu des gens du voyage, je cite en substance :" les "écrits", c'est comme une cascade de glace : l'eau a été figée. Les écrits figent les paroles. Demain je pourrais dire le contraire de ce que j'ai dit hier parce que les circonstances ont évolué."
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"réduire les dépenses"
"représenteraient une économie " "d’économiser plus que toutes les économies "

C'est marrant comme le choix des mots indique immédiatement de quel côté de la transaction se situe l'auteur...

"dépenses liées aux retraites "
Pour celui qui est retraité c'est sûrement amusant de lire ça quand il s'agit de la pension qui lui revient.

Réduire les dépenses, ça sonne gestionnaire. Réduire les versements, ça sonne tortionnaire.
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Notre système de retraite par répartition à prestations définiées est une escroquerie. D'abord parce qu'il a été en situation de monopole pendant trop longtemps et qu'actuellement en sortir relève de l'exploit juridique même si c'est possible malgré l'abrogation de ce monopole. Les règles du jeu sont changées en cours de route pour pallier les défaillance d'un système qui aurait dû être réformé depuis 40 ans au moins. On allonge la date du départ légal à la retraite, à cette vitesse-là, il faudra cotiser jusqu'à 70 ans au moins ! La réévaluation en fonction de l'indice des prix c'est du vol pur et simple, surtout en cas de déflation !
Allez expliquer à un jeune qui arrive sur le marché du travail que suivant sa catégorie professionnelle il devra bosser jusqu'à 50 ans, voire 55 ou 60 ou que son copain devra marner jusqu'à 67 ans pour toucher une retraite pleine !!! Vive le socialisme !
Qu'on nous foute la paix et que chacun soit libre de gérér son futur à sa guise, même si l'état demande des garanties pour que les gens ne fassent pas n'importe quoi !
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Vous n'imaginez tout de même pas qu'on va laisser les gens prendre leur retraite comme ils veulent, quand ils veulent ?

Vive l'URSSAF ! (Union des Républiques Socialistes Soviétiques Anciennement France)
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Logique : un retraité aura moins longtemps l'occasion de voter qu'un actif , son droit de grève est sans effet et face à un CRS . . .
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@ Idée à liste Non, non, je ne vous classais pas dans les gens en -iste, sur le coup d'ailleurs je n'avais pas fait le rapprochemment avec votre pseudo !!!!! J'ai moi aussi horreur des gens qui essayent de vous faire entrer dans une petite boîte parce qu  Read more
merisier - 10/18/2014 at 8:36 AM GMT
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