La croissance 0 négative !

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Published : January 11th, 2013
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Mes chères contrariées, mes chers contrariens !


Jeudi 10 janvier Mario Draghi, le grand mamamouchi de la Banque centrale européenne, a donné sa première conférence de presse de l’année. Il avait l’air assez content de lui le Mario. À l’entendre, tout est en train de se régler ou presque. Il n’y a plus de crise financière, ce qui n’est, soit dit en passant, pas tout à fait faux.


Remarquez, heureusement qu’il n’y a plus de crise financière, parce que vu ce que tout cela a coûté aux contribuables européens… Enfin, plus de crise financière, c’est vite dit, d’ailleurs il n’exclut pas quelques petites tensions de-ci, de-là…


Sur l’activité économique, il confirme que ce n’est pas terrible et que 2013 s’annonce difficile, merci Mario, on avait besoin de ton avis pour en être sûr, on s’en serait pas douté du tout.


Bon, il y a bien le chômage qui reste élevé, mais comme dit le grand Mario, la BCE n’y peut pas grand-chose. Rassurant.


Bref, du coup, le conseil des gouverneurs a conclu de façon unanime qu’il était parfaitement inutile de baisser à nouveau les taux de la BCE afin de stimuler un peu plus les économies du vieux continent.


Là aussi, Mario il a raison. Il n’a plus beaucoup de cartouches dans son revolver, alors autant économiser les balles. Eh oui, lorsque dans deux ou trois mois, la récession sera plus forte qu’attendue, ce qui est un risque non négligeable, alors la BCE pourra donner une petite bouffée d’oxygène en baissant les taux à ce moment-là. Les baisser maintenant n’aura aucun effet, ni économique, ni psychologique. Remarquez, plus tard ce sera sans doute pareil… mais c’est une autre histoire, et cela fait toujours quelques mois de gagnés.


Voilà, tout va bien, je vous laisse, je n’ai plus rien à vous dire, la crise est finie, la finance va bien, les banques sont solides, les contrats d’assurance vie sont les meilleurs placements, bla bla bla


Ah si j’oubliais, j’ai quand même quelques petites informations toutes fraîches de derrière les fagots capables de vous saper un peu le moral, ce qui reste l’objectif primordial de ma prose quotidienne.


Alors commençons par un grand classique.


La Grèce, qui ne roule plus, n’amasse plus d’impôts


Comme il y a une nouvelle taxe sur les voitures en Grèce, et que la nouvelle mode là-bas c’est d’être fauché, les gens rendent tout simplement les plaques d’immatriculation de leur véhicule. En moins d’un mois, c’est plus de 70 000 plaques qui ont été rendues aux autorités.


Les Grecs n’ont plus d’argent. Ils ne peuvent plus rouler. Ils ne peuvent plus payer des impôts qui ne sont plus en relation avec leurs revenus.


D’ailleurs, toujours en Grèce, les pauvres (dans tous les sens du terme), ils viennent de battre un nouveau record pour leur taux de chômage… Enfin, comme le dit le grand Mario, « on n’y peut pas grand-chose ». Fermez le banc.

Le pays s’effondre sous nos yeux depuis cinq ans et dans une indifférence générale mâtinée du fameux : « Les Grecs l’on bien cherché. »


Les soins médicaux ne sont plus assurés. Seuls ceux qui ont encore de l’argent peuvent s’en sortir. C’est le crépuscule d’une nation et de la démocratie. Bientôt chez nous.


Continuons sur le nouveau venu dans la catastrophe.


Chypre : il manque 17 milliards pour un PIB de 17 milliards


Bon, je sais, déjà il faut regarder sur la carte pour savoir où ça se trouve ce caillou.


Chypre avance pour sa défense que ses difficultés sont liées à la restructuration de la dette grecque. Ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas vraiment vrai non plus !! Les banques chypriotes, qui sont au cœur des pertes de l’île, ont fait quelques petites bêtises de gestion.


Mais ce n’est pas grave. Il est normal que le peuple chypriote paie pour les errements de quelques banques. Après tout, il n’y a pas d’autre alternative. Il faut sauver le soldat banquier et ses super bonus.


Comme Chypre c’est tout petit, les Chypriotes n’y suffiront pas. Donc nous, les Européens, nous allons devoir intervenir. Et c’est ainsi que la France finira par mettre au pot pour sauver Chypre et ses banquiers. Comme la France c’est nous… eh bien il va falloir que l’on prépare nos chéquiers.


Mais le gouvernement nous expliquera que les nouveaux impôts seront « JUSTES ». C’est l’essentiel, fermez le banc.


Chypre se dit victime de la restructuration de la dette grecque, Merkel juge problématique un sauvetage de Nicosie


Pour le porte-parole du gouvernement chypriote Stefanos Stefanou : « Nous n'avons jamais sollicité un traitement de faveur. » « Ce que nous demandons, c'est un geste de solidarité – le principe de base de l'Union européenne – envers un pays victime de la décision européenne de restructurer les banques grecques. »


Oui mais enfin, c’est un geste à 17 milliards d’euros… et ce sont des sous que nous n’avons pas. Remarquez, on n’est plus à 17 milliards d’euros près.


A priori les Allemands ne sont pas d’accord (comme d’habitude) et finiront par accepter (comme d’habitude) après que le peuple chypriote se soit fait laminer (comme d’habitude). Mais bon, ils sont comme les Grecs, comme les Espagnols et les Italiens, ils l’ont bien cherché quand même. Bien fait pour eux.


Poursuivons avec les maîtres du monde : les USA.


États-Unis : hausse des inscriptions au chômage


Les inscriptions au chômage ont augmenté aux États-Unis pour la quatrième semaine consécutive avec environ

371 000 demandes d'allocations chômage, ce qui représente une augmentation de 1 % par rapport à la semaine précédente.


Alors y a-t-il des signes de reprise aux États-Unis ? À mon sens oui et non. Oui il y en a. Le problème, encore une fois, c’est que ces signes de reprise économique génèrent aujourd’hui une croissance de 2 % pour un endettement nouveau de 8 % soit un déficit de croissance de 6 %, ou encore le fait qu’il faut 5 dollars de dette pour créer 1 seul petit dollar de croissance.


C’est pour cela que je considère qu’il s’agit d’une fausse croissance et que l’économie américaine, pour le moment, ne connaît pas de croissance saine, autonome ou pérenne.


La prévision médiane des analystes donnait au contraire son indicateur en baisse, à 364 000 nouveaux chômeurs.


Force est de constater que sur le front du chômage aux USA, l’amélioration n’est pas transcendante, loin de là. Or l’emploi est fondamentalement la matérialisation de la croissance.


Une croissance sans emplois serait absurde. Mais nous vivons dans un monde absurde, et on nous expliquera sans doute que cette fois-ci c’est différent.


Enfin, terminons par notre cher et doux pays de notre enfance.


La Banque de France confirme la baisse du PIB au 4e trimestre


Et voilà, j’aime ce genre d’information. Vous vous souvenez du concept de croissance 0 que l’on nous a vendu cet été. Rien de grave, on s’en sort plutôt bien, nous sommes en croissance 0. Fabuleux comme perspective.


Eh bien la croissance 0 vient de se transformer en croissance 0 négative. Et une croissance 0 négative, ce n’est pas très positif mais c’est beaucoup moins mauvais qu’une récession, même si c’est la même chose. Mais chuuuut ! C’est un secret. Le mot « récession » n’existe plus en Novlangue gouvernementale et pas que depuis que nous sommes rentrés en Hollandie.


Le moins 0,1 %, c’est la prévision de la Banque de France. Beaucoup plus optimiste que la prévision de l’INSEE qui voit une croissance 0 négative de - 0,2 %.


Enfin, de vous à moi, il a raison notre grand Mario, on n’y peut pas grand-chose, alors autant baisser les bras.




Charles SANNAT

Directeur des Études Économiques Aucoffre.com


PS : Le Contrarien Matin va évoluer dans les prochains jours pour répondre à vos attentes et aux commentaires toujours constructifs et sympathiques que vous avez pu nous faire. Je vous tiendrai au courant dans les numéros suivants.

 

 

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Au sujet de la croissance, j'ai remarqué lors d'une commission au Sénat, une personne défendant la thèse que la croissance était exclusivement liée à l'énergie disponible dans le Monde ( ou dans un pays ), quelque soit son prix. Je pense que sont auteur à oublier un point de détail dans son approche, un producteur de biens ou de services qui voit la demande augmenter pour ses produits, essayera en général de satisfaire la demande de ses clients, et dans ce cas courant, ( sauf en France où les seuils sociaux et une certaine lourdeur administrative d'État, bloquent le phénomène et on préfère refuser des commandes que de grandir ) ce n'est plus l'offre énergétique qui entraine la production. Mais le besoin de produire qui entraine une demande énergétique à m'importe quel prix.

C'est le problème de l’œuf ou de la poule, qui à commencé ?
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Bonjour à tous et toutes,
Monsieur Sanat, nous avons tous et toutes sur ce site une vision pour le moins grise de l'avenir que l'on nous réserve. Nous sommes tous et toues grandiloquent quant aux décisions à prendre pour changer demain. J'aimerai, si vous avez des informations fiables ou si certains contrariens en ont trouver des infos sur le montant que nous avons "donné" aux banques (europe) pour soi-disant nous sauver. De combien cela joue t il dans nos finances? Qu'en est il de l'or de la BDF dans la mesure ou, je crois, il est gagé? En prospective, que se passerait-il si nous faisions comme l’Islande et que nous refusions de financer ces banksters. J'entends dire que l'échelle n'est pas la même... et donc impossible...
Vos commentaires toujours sarcastiques sont plaisant à lire, dommage qu'ils ne soient diffusés que de façon confidentiels. Ou peut-être heureusement, ce n'est pas une nourriture fastfood il faut faire un minimum d'effort, pour comprendre.
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Cher Ptipadawan,

Concernant l'Islande, je ne pense pas que ce soit une question d'échelle qui rend la chose impossible; je pense que l'Islande a pu réagir comme elle l'a fait parce que les banksters et leurs pantins ont commis une erreur stratégique dans ce pays. Ils ont préalablement oublié de DIVISER le peuple ! En effet, la règle d'or pour "régner", c'est de d'abord "diviser".

En effet, dans quasiment tous les pays faisant partie d'Union européenne, les banksters et leurs pantins (entendez par là, les politiciens mis sur les listes électorales) ont d'abord mis un point d'honneur à diviser les peuples ! D'une part, en jouant sur la différence culturelle qu'il peut y avoir entre différentes parties/régions d'un même pays (Bretagne, Catalogne, Emilie-Romagne, Frise, Länders, etc.) et favorisant tantôt l'une au détriment de l'autre, tantôt faisant l'inverse et utilisant les médias pour attiser la colère des uns contre les autres et semer ainsi le trouble et le chaos; d'autre part, en faisant venir massivement des peuples extra-européens ayant une culture aux anti-podes des pays d'accueil et auxquels ils n'arrêtent pas de céder des droits, même si cela va à l'encontre des traditions et cultures de ceux qu'ils représentent.

Je précise, afin que les choses soient bien claires, qu'il faut bien faire la distinction entre le fait d'accepter que chacun puisse avoir/maintenir sa culture et la pratiquer en privé (les différences sont enrichissantes) et le fait de céder publiquement sa propre culture au profit d'une autre qui voudrait imposer la sienne, mais dont les pays dont elle est issue, n'accepteraient en aucun cas de faire de même vis-à-vis de la culture occidentale. Quand nos "élites" bradent notre culture, elles donnent plus de pouvoir à certains peuples extra-européens et affaiblissent par la même occasion le pouvoir du peuple d'origine. Et c'est un excellent moyen de casser le tissu social et de détourner l'attention du peuple en créant de la sorte des tensions, en divisant, et en générant de la colère dirigée contre "l'autre" alors qu'elle devrait être dirigée contre les "élites".

Si je compare l'Islande à la Belgique en terme "d'échelle" (souvent on pense grandeur de territoire lorsqu'on évoque la question de "l'échelle", c'est pourquoi la Belgique me semble un bon exemple car bcp plus petite que la France), je constate que l'Islande a un territoire trois fois plus grand que la Belgique (103.000 km2 pour l'Islande contre 30.528 km2 pour la Belgique), mais que, par contre, l'Islande possède une population trois fois moins importante (319.000 individus contre 11.008.000 individus en Belgique dont bon nombre d'individus de nature extra-européenne, chose devenue typique des pays faisant partie de l'Union européenne).

La Belgique, qui est pays plus petit que l'Islande, mais plus dense en matière de population, aurait pourtant pu suivre l'exemple islandais... si le peuple Belge n'avait pas été DIVISE il y a bien longtemps. En effet, si, historiquement, il y a toujours eu une différence culturelle Nord/Sud en Belgique, les Belges ont pu s'en accomoder pendant longtemps.

Mais un jour il y a eu la Première guerre mondiale qui fut une occasion rêvée pour quelques pantins à la solde des puissants (cf. ceux qui ont financé cette guerre) d'utiliser ce prétexte pour révéler la différence Nord/Sud et monter plus visiblement les peuples les uns contre les autres. La WWII a encore augmenté la pression d'un cran et, depuis, les "élites" et "politiciens" de tous bords n'ont plus utilisé que la question de la DIVISION pour se faire élire et s'en mettre plein les poches !

Et ça marche particulièrement bien avec les petits esprits ruraux de personnes qui n'ont jamais quitté leur village et ne connaissent pas le monde. Pourquoi ? Parce que tout ce qui est "inconnu" leur fait peur ! C'est typique du mode de fonctionnement du cerveau humain (cf. Daniel Goleman, "L'intelligence émotionnelle", tome 1). Dès lors que ceux qui sont au pouvoir ont compris cela et que monsieur tout-le-monde ne s'est pas informé sur ce fait et sur son propre mode de fonctionnement, il n'y a plus de limites aux manipulations à grande échelle.

"La Flandre a très vite pris conscience que les premiers investissements privés étaient décidés par des holdings financiers basés surtout à Bruxelles et dominés par une oligarchie francophone. Le Nord était encore dépendant du niveau national – où à l’époque les francophones pesaient lourd – pour obtenir des infrastructures favorables au développement de son économie. Dès l’entre-deux-guerres, se sont créées des structures destinées à développer une économie spécifiquement flamande qui vont procurer une autonomie de destin de la Flandre dans ce domaine" (cf. : http://liguewallonnebruxelles.skynetblogs.be/archive/2009/09/23/la-belgique-geree-oar-le-lobby-patronal-flamand.html).

La volonté de division s'est encore accentuée dans les années 1970 lorsque les soi-disant "élites" ont décidé de scinder les médias : TV francophone d'un côté et flamande de l'autre. De la sorte, chacun avait ses infos perso et plus personne ne savait rien de son voisin, accentuant encore un peu la dérive des "sentiments" et considérant "l'autre" de plus en plus comme un "ennemi à abattre" et certainement pas quelqu'un de fiable avec qui s'associer contre les véritables vampires.

Il faut bien avouer que certains "élus" et même "non élus" mais nommés par les membres du parti, mettent vraiment un point d'honneur à arriver à leurs fins. Cela se passe notamment à travers les groupes de pression ou lobbies patronaux du type "De Warande" et autres, composés d'hommes ayant une grande puissance financière. Et puis il ne faut surtout pas oublier que la Belgique est le berceau d'hommes d'affaires très puissants comme l'ancien commissaire européen Etienne Davignon (ex président du Groupe Bilderberg, groupe de l'élite mondiale de la finance !) (cf. : http://www.syti.net/Organisations/Bilderberg.html), Albert Frère (venu de rien et ayant fait sa fortune uniquement en spéculant et en vendant toute la Belgique à l'étranger, mais ayant reçu, pour cette ascension remarquable, le titre de... Baron !), et autres richissimes Maurice Lippens (ex-patron de Fortis), etc. Euh, je tiens à préciser que le problème n'est pas le fait d'être riche... mais se situe plutôt au niveau de la façon dont on est devenu riche et les conséquences qui s'en suivent.

Bref, vous l'aurez compris, si les banksters et "élites" islandais s'étaient d'abord ingéniés à diviser le peuple islandais, celui-ci n'aurait probablement pas pu réagir comme il l'a fait. Ce n'est donc pas une question d'échelle, mais une erreur stratégique... enfin, à mon humble avis.

En outre, pour les médias européens, l'exemple de l'Islande est un "dangereux" exemple à suivre comme j'ai pu le lire dans un article (cf. : http://lesmoutonsenrages.fr/2012/01/23/apres-son-refus-de-payer-sa-dette-l%E2%80%99islande-fera-le-triple-de-la-croissance-de-l%E2%80%99ue-en-2012/).

Ah ben oui, des fois que ça donnerait des idées aux peuples de foutre tous ces mafieux élus et non élus définitivement à la porte !

;-)
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Idée à liste - 2/13/2013 at 10:39 PM GMT
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