Le FMI a publié une recherche menée
par les professeurs d'Harvard Carmen Reinhart et
Kenneth Rogoff et qui souligne qu’une majorité des
nations du monde Occidental devront faire défaut de leur dette, et qu’une
hausse de l’inflation et des taxes sur l’épargne seront nécessaire à la
survie de leur économie à mesure que leur niveau d’endettement atteint des
records sur 200 ans.
La crise de la dette qui handicape
les économies souveraines pourrait même demander des annulations de dette du
type de celles des années 1930 ou des mesures d’austérités de la part du FMI
qui ressembleraient à celle que nous avons vues par le passé. Les auteurs
sont familiers avec le FMI, et Rogoff y était
autrefois économiste en chef. Ils ont été loués pour leur travail, intitulé This
Time is Different: Eight Centuries of Financial Folly,
bien qu’il ait provoqué la controverse en suggérant que la croissance diminue
brutalement une fois que la dette publique excède les 90% du PIB.
Voici les points principaux
développés dans leur recherche :
1. Les responsables politiques
des nations les plus riches n’arrivent pas à se faire à l’idée que leurs pays
ne sont pas différents des nations les plus pauvres, et pensent encore que
leur dette pourra être réduite par les mesures d’austérité, la croissance et
la manipulation.
2. Les économies avancées ont
annulé leur dette dans les années 1930. Les prêts accordés par les Etats-Unis
pendant la première guerre mondiale ont été annulés à la fin du moratoire de
Hoover en 1934, diminuant ainsi de 24% la dette de la France, de 22% celle de
l’Angleterre et de 19% celle de l’Italie.
3. Suite à la restructuration
du programme de réparations de guerre imposé à l'Allemagne par le Traité de
Versailles, les Etats-Unis eux-mêmes ont imposé des décotes à leurs
créditeurs à hauteur de 16% du PIB en avril 1933, alors qu’ils abandonnaient
l’étalon or.
4. Cette politique est
essentiellement une politique de confiscation de l’épargne, principalement
achevée grâce à une hausse de l’inflation et une manipulation des marchés.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont enregistré des taux d’intérêts réels
entre -2 et -4% pendant les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale.
Les taux d’intérêt réels en Australie et en Italie étaient alors de -5%.
L'article
écrit par Ambrose Evans-Pritchard pour The Telegraph illustre l’idée que les
opposants au système actuel pensent que les mesures d’austérité sans stimulus
monétaire sont la raison première pour laquelle la dette n’a fait qu’augmenter
de plus en plus rapidement dans certaines régions de l’Europe du sud.
Les nations instables de la
zone Euro sont particulièrement vulnérables aux défauts parce qu’elles n’ont
plus de devise souveraine, ce qui les place au même niveau que les pays
émergeants qui ont emprunté en dollars dans les années 1980 et 1990. La zone
euro est handicapée par un système bancaire en difficulté qui aura peut-être
besoin de recapitalisations significatives.
Comme nous l'avons vu pendant
la crise financière de 2008, toute catastrophe qui surviendra de l'autre côté
de l’océan affectera tous les partenaires commerciaux de notre monde
indépendant. Ces risques macroéconomiques continuent de supporter le besoin
pour des investissements sécurisants comme l’or et les métaux précieux.