La dette environnementale

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Published : September 05th, 2012
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L’idée formulée par Dallas Hostetler en 1948 et employée aujourd’hui par la Tax Foundation pour calculer le jour de la libération fiscale (Tax Freedom Day, marque déposée) – c'est-à-dire le jour de l’année où les citoyens d’un pays ont fini de payer leurs taxes et commencent à travailler pour eux-mêmes – a fait son chemin. Depuis quelque années, le think-thank suisse Global Footprint Network développe une idée similaire pour calculer le jour du dépassement de la consommation de nos ressources naturelles (Earth Overshoot Day).


Les derniers calculs indiquent ainsi que depuis le 22 août dernier, l’humanité aurait épuisé son budget naturel pour l’année 2012. Bien que la date de ce dépassement ait reculé de quelques jours au cours des dernières années, le Global Footprint Network continue à s’inquiéter de la surconsommation des ressources disponibles. Dans son communiqué de presse, l’institut établit un parallèle avec la finance, indiquant que la dette écologique est un problème au moins aussi grave que l’endettement privé et public.  


Tout en semblant conscients du caractère approximatif de leurs instruments de mesure, les représentants de l’institut insistent sur le fait que la mise en évidence du jour du dépassement constitue « l’outil scientifique le plus adéquat pour mesurer le fossé entre notre demande de ressources écologiques et la capacité de la Terre à en produire ».


Toutefois, lorsque l’on regarde plus attentivement l’algorithme de ce calcul, on aperçoit un certain nombre de limitations. Le jour du dépassement est obtenu en divisant par 365 le rapport entre l’empreinte écologique (la demande de ressources naturelles) et la bio-capacité (l’offre de ressources naturelles). Derrière ces noms savants, le raisonnement est à la fois biaisé et simpliste. L’empreinte écologique et la bio-capacité s’appuient sur des données hétérogènes et peu contrôlables qui utilisent l’hectare global (gha) comme mesure commune de la productivité moyenne des surfaces productives pour une année donnée.


A la lumière de cette méthode de calcul, l’on comprend que ces résultats sont peu instructifs. Les critères qui déterminent les productivités des différentes surfaces sont aléatoires, et leur unité de mesure, l’hectare global, ignore la différence des niveaux de productivité des terres agricoles, des sites industriels, des habitations, etc. Par exemple, au XVème siècle, les Iles Britanniques n’accueillaient pas plus de 3 millions de personnes dans des conditions de vie atroces, tandis que la même surface est aujourd’hui partagée par 62,7 millions d’individus. Ainsi, un hectare agricole ou industriel en Suisse et Zimbabwe n’ont rien de semblable car les besoins et les capacités productives du moment (naturels et économiques) sont radicalement différents.


Cette méthode de calcul considère implicitement que les terres ont une valeur intrinsèque et figée, tout en ignorant la limitation des capacités d’exploitation et la spécificité des besoins reflétés dans les prix. En effet, la difficulté de prendre en compte la productivité effective des ressources naturelles, reflétée dans les prix des biens qu’elles servent à produire, conduit à des résultats contre-intuitifs et risibles. Par exemple, dans le classement de l’empreinte écologique, Cuba obtient le meilleur ratio développement/utilisations des ressources !


Les résultats sont en outre influencés par une série de biais. Par exemple, le principal parti-pris du calcul de l’empreinte écologique est d’attribuer un coefficient très élevé aux émissions de CO2, favorisant implicitement les pays producteurs d’énergie nucléaire au détriment des pays producteurs de pétrole. L’empreinte écologique d’un qatari apparaît ainsi bien plus élevée que celle d’un citoyen américain ou français.


Pour finir, l’idée même de dette écologique est absurde car elle implique l’existence d’une personne détenant le capital et disponible pour le prêter. L’idée de dette fait sens dans le domaine financier, où sont effectivement présentes des personnes disposant des ressources nécessaires pour prêter. Dans le cas des taxes, les citoyens travaillent effectivement une partie de l’année pour les payer. Quant aux ressources naturelles, il est absurde de dire que notre consommation courante requiert l’équivalent de six ou sept planètes puisque personne ne peut prêter ces planètes.


A la place de calculs pseudo-scientifiques à usage politique, il serait plus souhaitable de disposer de véritables prix sur les ressources environnementales afin de mieux saisir leur rareté et les dangers provoqués par leur épuisement.

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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"puisque personne ne peut prêter ces planètes."
fait pas l'ignorant mon gars, tu sais très bien que c'est les générations futures qui les prêtent (à perte, contre leur gré). à partir du moment où l'on dépasse la capacité de renouvellement, on doit continuer en tapant dans le capital.
que la méthode de calcul soit contestable est une évidence puisqu'on ne peut pas comparer de l'oxygène, du pétrole et des minéraux (par exemple). merci d'enfoncer les portes ouvertes pour assoir ton discours.

économiste : soldat à la solde des puissants.
Les générations futures ne prêtent rien, tout comme on n'a rien prêté aux générations précédentes.
Pour qu'il y ait un prêt, il faut que les générations futures aient un droit de propriété sur nos ressources, ce qui n'est pas le cas, vu qu'elles n'existent pas encore. Elles sont donc à nous. Il faut qu'il y ait un contrat entre le prêteur et l'emprunteur et finalement, il faut qu'il y ait remboursement. Vous pourriez parler de voler les ressources des générations futures, mais vu qu'elles n'ont pas de droit sur celles-ci, on ne vole donc personne.
Une génération n'a pas de soi disant devoir envers la suivante. Cela n'est rien d'autre que de la connerie venant de la tradition judéochrétienne de repentir et d'autoflagellation pour tout et n'importe quoi.
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"Une génération n'a pas de soi disant devoir envers la suivante."

je souhaite bien du plaisir à tes parents ainsi qu'à tes enfants.
Je n'ai pas d'enfants. Si j'en avais, j'aurai une responsabilité. Ils n'existent pas, je n'ai aucune responsabilité envers eux. Et je n'ai pas de responsabilité envers vos enfants.
On n'est responsable qu'envers ceux qui existent et ceux avec qui on interagit.

Mes grands-parents, qui ont connu la guerre, avaient-ils une responsabilité envers moi ? Et les mérovingiens ? Les Romains ? les paléolithique ? Les dinosaures ?

L'humanité a survécu à des catastrophes majeures. La Terre en a traversé une chiée et on existe. Il y en aura de nouveau. L'humanité n'est pas une fin en soi ; elle est apparu il y a peu et finira par disparaitre, laissant la place à d'autres. Je vous invite à lire Darwin.

Les écolos sont finalement très anthropocentristes et tendent à croire que l'humanité peut contrôler son environnement.
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Qui n'a pas de passé n'a pas d'avenir
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c'est exactement le contraire de contrôler son environnement, c'est se contrôler afin de moins impacter l'environnement.

mais bon, je t'invite à revenir sur tes déclarations quand t'aura fini ta crise d'acnée.
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Se contrôler ou contrôler les autres ? C'est différents.
Personne ne vous empêche de vous contrôler.
Par contre, contrôler les autres, cela signifie le totalitarisme. Je doute qu'une société totalitaire mondiale soit réaliste…

Quant à vos injures, celles-ci ne font rien d'autre que vous discréditer, montrent que vous ne pouvez pas débattre sans être agressif.
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mode de réflexion binaire. tout noir ou tout blanc, hein ? au fait vous vivez dans quel pays pour n'être en rien contrôlé ?
et puis bon, tu parles de contrôler l'environnement et tout d'un coup s'agit de contrôler les autres ... tentative de détournement FUD qui me laisse de marbre lol.
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Justifier le mal par le mal, l'injustice par l'injustice, l'immoral par l'immoral, la guerre par la guerre n'a aucune valeur.
Selon ces propos, je dois conclure que vous avouez indirectement que vos controles sont liberticides.

De plus, vous réclamez des solutions politiques, mais lesquelles ? débattre sur des chimères n'a aucun intérêt.
Allez, expliquez votre projet ! Expliquez-moi en quoi consistent ces contrôles qui sont censés être compatibles avec un monde libre, prouvez-moi leur viabilité, que les gains ne sont pas sous-estimés, les couts ne sont pas surrestimés, qu'ils n'ont pas d'effets indésirables, qu'ils sont justes,…
Montrez-moi que vous êtes différents de ces bolchéviques qui demandent des solution politique contre la pauvreté, qui veulent des plans, mais sont incapables de dire en quoi ils consistent !

Un FUD ? Non, juste un principe de précaution concernant des politiques hasardeuses, basé sur l'expérience que les politiques peuvent mener à des désastres. Et comme les politiques engagent les peuples entiers, une mauvaise politique a des répercutions terribles, ce qui fait qu'on ne peut pas tester la politique.
Proposer des actions dont vous ne savez pas en quoi elles consistent, sans soucis de la justice, sans avoir la preuve que ça fonctionne, qu'elles n'ont pas d'effets indésirables et malgré ça les vouloir à tout prix est le contraire de la raison : l'obscurantisme.
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"Justifier le mal par le mal, l'injustice par l'injustice, l'immoral par l'immoral, la guerre par la guerre n'a aucune valeur." enfonçage de porte ouverte, sans aucun rapport avec la discussion (enfin, si on peut appeler ça ainsi).
"Selon ces propos, je dois conclure que vous avouez indirectement que vos controles sont liberticides." euh j'ai avoué quoi là ? merci d'apprendre à lire. et d'autre part, oui : par définition un contrôle vient à limiter un abus, il est ainsi perçu par l'abuseur comme une limitation de sa liberté (d'abuser). Toute la problématique est dans le positionnement du curseur : qu'est-ce qu'un abus ? Dans le cas mentionné par l'article c'est de consommer les ressources naturelles plus vite qu'elles ne sont capables de se reconstituer. Et l'auteur de l'article utilise la mauvaise conception du curseur (qui est avérée) pour dire qu'il ne faut pas du tout de curseur et qu'on peut continuer ainsi (à bouffer le capital naturel transmis et à vouer les générations futures à une condition de vie encore moins satisfaisante).

quant au reste de votre réponse : gamin qui dit que c'est pas bon sans même y avoir gouté (et demande d'être convaincu en demandant quel goût ça a sans y avoir gouté, ce qui est idiot et une perte de temps)

que nos politiques utilisent la plupart du temps les lois au profit des puissants et au détriment des peuples, ce à quoi vous faites une réaction naturellement allergique, est mécaniquement induit par l'élection (également appelé aristocratie, ou ripoublik). croire que déréguler tout/abolir les lois va être la solution n’amènera que le chaos.
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«enfonçage de porte ouverte, sans aucun rapport avec la discussion»

Je n'ai fait que répondre à vos propos. Je vous ai fait remarquer que ce que vous justifiez le vice par le vice, ce qui n'est pas sain. Je préfère m'inspirer de la vertu plutôt que du vice.

«(enfin, si on peut appeler ça ainsi).»

En effet, je trouve que vous n'êtes pas très ouvert à la discussion.

«euh j'ai avoué quoi là ? merci d'apprendre à lire.»

C'est pour cela que je parle de « vous avouez indirectement que vos controles sont liberticides »… Vous feriez bien de suivre vos propres conseils.

« par définition un contrôle vient à limiter un abus, il est ainsi perçu par l'abuseur comme une limitation de sa liberté (d'abuser).»

Il n'y a pas d'abus dans la liberté. La liberté est synonyme de règles strictes de droits qui ne permettent pas l'abus. L'abus est une notion qui apparait seulement lorsque vient des politiques purement arbitraires qui n'assument pas leur contrepartie autoritaires et comportent des failles pour lesquelles il faut mettre en place des contrôles, sans quoi les gens tendent à profiter de ce qu'ils peuvent en tirer au maximum.
Quand est-ce qu'un comportement est abusif ? Cela sera toujours livré à l'arbitraire des dirigeants, des fonctionnaires, des juges.

«Et l'auteur de l'article utilise la mauvaise conception du curseur (qui est avérée) pour dire qu'il ne faut pas du tout de curseur et qu'on peut continuer ainsi (à bouffer le capital naturel transmis et à vouer les générations futures à une condition de vie encore moins satisfaisante).»

On n'est même pas capable de faire une mesure correctement de ce qui est consommé, des ressources. Comment voulez-vous donc obtenir un curseur crédible ??? Et si on se trompe, que cela cause des centaines de millions de morts ? On appuie sur reset et on fait comme si rien ne s'était passé ?

De plus, même si vous le pouviez, je ne vois pas de quel droit il faudrait faire de tels contrôles. Je trouve que vous avez une conception de la réalité trop simpliste, réductrice…

Vous voulez donc qu'on se sacrifie, se flagelle, refuse notre propre bonheur pour des gens qui n'existent même pas, pour des soi disant lendemains qui chantent. Vous ne ferez rien d'autre que reporter ce problème à plus tard. Nos descendants auront les mêmes. Le mythe des "générations futures" est infondé, car de toutes façons, elles subiront le manque des ressources, sauf si on trouve une solution. Je recommande la loi de moore qui casse la logique malthusienne de croissance de production et de démographie. Et ce n'est surement pas en provoquant l'appauvrissement mondial de la population qu'on y arrivera. Vous ne ferez que diminuer nos chances.

Les ressources sont faites pour être consommées. Si on ne les consomme pas, les "générations futures" que vous défendez les gaspilleront à notre place et au final, c'est nous qui subirons l'injustice.
Vous faites dans la fausse culpabilisation, dans le sacrifice dans des buts imaginaires, pour la solidarité envers des êtres inexistants. Vous ne valez finalement pas mieux que les Chrétiens du haut moyen-age, qui prônaient le sacrifice de soi pour on ne sait quelle fin absurde.

« quant au reste de votre réponse »

En plus, vous êtes vulgaire. Donc, la politique ne contient pas de faille et est une science exacte ?? Vous voulez une solution politique en réponse à la rareté des ressources ; je rappelle que la prohibition était la solution à l'alcoolisme, le communisme la solution à la pauvreté…
On ne teste pas la politique, on la vit, on en jouit quand elle est bonne et on la subit si elle est mauvaise.

«que nos politiques utilisent la plupart du temps les lois au profit des puissants et au détriment des peuples, ce à quoi vous faites une réaction naturellement allergique, est mécaniquement induit par l'élection (également appelé aristocratie, ou ripoublik).»

Mise à part une attaque idiote, cette phrase n'a aucun sens.

« croire que déréguler tout/abolir les lois va être la solution n’amènera que le chaos.»

Je suis désolé, mais la charge de la preuve est à celui qui induit quelque chose. À la différence de vous, je n'induis rien alors que vous prônez l'action politique pour résoudre tous les problèmes du monde.

Votre raisonnement qui est « je n'ai pas de preuve de l'efficacité des politiques et qu'elles n'aient pas de conséquences néfastes, donc il faut les garder » est stupide et irrationnel.
Le faire ne se justifie que si vous en tirez un intérêt ou que vous êtes trop sectaire pour vous remettre en question, malgré votre manque d'arguments.
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«enfonçage de porte ouverte, sans aucun rapport avec la discussion» Je n'ai fait que répondre à vos propos. Je vous ai fait remarquer que ce que vous justifiez le vice par le vice, ce qui n'est pas sain. Je préfère m'inspirer de la vertu plutôt que du v  Read more
ph11 - 9/9/2012 at 6:07 PM GMT
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