La Fed et les taux d’intérêt ne sont qu’un théâtre politique

IMG Auteur
Published : January 10th, 2015
689 words - Reading time : 1 - 2 minutes
( 2 votes, 5/5 ) , 1 commentary
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
1
comment
Our Newsletter...
Category : Crisis Watch

La semaine dernière ne nous a rien apporté de nouveau.

Il s’agissait il faut le dire d’une semaine de vacances. La majorité des traders de Wall Street ont quitté leur salle de marché bien avant mercredi. Les volumes ont été très légers, ce qui a permis aux traders qui se trouvaient encore au gouvernail d’en faire à leur guise sur le marché.

Tenter de donner du sens à la semaine passée est donc un exercice injustifié. Mieux vaut nous concentrer sur la vue d’ensemble.

La Fed a mis fin à ses programmes de QE. En conséquence, l’attention des investisseurs s’est tournée vers la hausse éventuelle des taux d’intérêt. Surviendra-t-elle mi-2015 ? Avant ? Après ?

En réalité, tout cela n’est que théâtre politique. Nous n’avons pas eu de Fed combattante depuis plus de vingt ans (voire trente). Aussi loin que Greenspan, Bernanke et Yellen soient concernés, la réponse à bon nombre des problèmes du système financier a été de maintenir les taux d’intérêt trop bas, d’imprimer de la nouvelle monnaie et d’acheter des actifs à Wall Street.

Pourquoi cela a-t-il une quelconque importance ? Parce que comme nous avons pu le voir ces vingt dernières années, dès que des problèmes se présentent, la Fed fait s’effondrer les taux d’intérêt et rallume la planche à billets. Compte tenu de la fragilité de l’économie globale et des marchés financiers, les chances que nous avons de voir la Fed rehausser les intérêts sont quasiment nulles.

Ben Bernanke a en effet annoncé à un groupe de membres de hedge funds que les taux de devraient pas être normalisés de son vivant (il a aujourd’hui 61 ans, donc nous devrions selon lui encore avoir à attendre vingt ou trente ans).

Une fois de plus, tout cela n’est que théâtre politique. Pour les marchés, ce ne sont pas les taux d’intérêt qui ont le plus d’importance. C’est le dollar. Pendant plus de quarante ans, le monde a emprunté des dollars pour financer les développements immobiliers, des projets d’infrastructures, les fusions et acquisitions, les projets de recherche et développement, et plus encore. A l’heure actuelle, à l’échelle globale, les corporations et les investisseurs se sont endettés à hauteur de plus de 9 trillions de dollars pour financer d’autres investissements.

Pour mettre cette somme en perspective, sachez qu’elle représente le total combiné des économies japonaise et allemande (qui sont la troisième et la quatrième plus importantes économies du monde).

Pourquoi nous en soucier ?

Parce que lorsque nous empruntons des dollars pour investir ailleurs, nous ouvrons une position à découvert sur le dollar. Et dès le dollar recommence à grimper, nous risquons gros.

Jetez un œil à ce graphique :

Il s’agit de la plus importante tendance graphique de l’histoire financière. Un gigantesque biseau descendant qui s’étend sur plus de quarante ans. Quand la tendance se retournera, nous ferons potentiellement face à un marché haussier du dollar de plus de cinq ans qui pourrait porter la devise à 120 sinon 130.

Et nous venons tout juste d’enregistrer un point de rupture.

Le monde croule sous la dette, dont une grande partie est empruntée en dollars. Quand le grand désendettement commencera, le dollar flambera à mesure que les investisseurs se trouveront forcés de rembourser leur dette (réduisant ainsi la quantité de dollars dans le système financier) ou de faire défaut.

Voilà qui génèrerait tout autour du globe un effondrement massif des prix des actifs. Tout ce qui aura été financé par des dollars peu chers verra son prix s’écrouler. Des sociétés tout entières feront faillite… ainsi que des nations souveraines.

Et ce processus vient seulement de commencer. C’est pourquoi les devises des marchés émergents d’effondrent. Le real brésilien a perdu plus de 20% de sa valeur contre le dollar au cours de ces six derniers mois. Le dollar australien a quant à lui perdu 16%. Et la liste est longue.

Le plus important n’est pas les taux d’intérêt… mais le fait que l’ère d’un dollar peu cher pour financer tout et n’importe quoi a pris fin. Et les évènements à venir n’épargneront pas ce qui repose sur des dollars peu chers (y compris les actions et les obligations).

 

<< Previous article
Rate : Average note :5 (2 votes)
>> Next article
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
La Fed n'a pas hésité à relever les taux à partir de 2004 soit peu après le gonflement de la bulle des subprimes initiée début 2000 pour la faire délibérément éclater ensuite (officiellement pour lutter contre la bulle sur l'immo officieusement pour justifier des QE (dans les cartons depuis 2006)). Ce n'est pas du théâtre c'est de la manipulation à des fins crapuleuses.

La Fed peut très bien recommencer le même procédé avec la remontée des taux d'intérêts afin de squeezer les emprunteurs en $, d'exporter l'inflation sur les monnaies étrangères, casser les économies de la Russie, Chine etc.... d'où l'anticipation de ces derniers par l'achat d'or physique. La guerre s'est déplacée sur les devises depuis 2008, tout le monde le sait et elle va s'accélérer.
Rate :   3  0Rating :   3
EmailPermalink
Latest comment posted for this article
La Fed n'a pas hésité à relever les taux à partir de 2004 soit peu après le gonflement de la bulle des subprimes initiée début 2000 pour la faire délibérément éclater ensuite (officiellement pour lutter contre la bulle sur l'immo officieusement pour just  Read more
Dekyus - 1/10/2015 at 3:05 PM GMT
Rating :  3  0
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS