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La japonisation des banques européennes, un danger mortel

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Published : April 27th, 2017
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Category : Editorials

La "japonisation des banques" est une nouvelle maladie de la finance contemporaine, apparue au Japon, elle s’étend progressivement, notamment en Europe. Comment se traduit ce dérèglement ? Les banques s’éloignent de leur métier de base, elles prêtent de moins en moins aux entreprises, parce que leur besoin de crédit augmente peu (contexte de croissance nulle) et, qu’en plus, la désintermédiation progresse (les entreprises se financent directement sur les marchés). Les crédits aux particuliers progressent peu ou reculent également, sous l’effet de la stagnation du pouvoir d’achat ou d’un niveau déjà élevé d’endettement. Reste un dernier emprunteur dont les besoins demeurent insatiables : l’Etat. Puisqu’il faut bien recycler l’argent des dépôts et placer l’épargne, les banques acquièrent toujours plus de sa dette.

Les banques japonaises ressemblent ainsi de plus en plus à des fonds obligataires avec, au passif, des dépôts et, à l’actif, des obligations du secteur public. Et dans ce modèle, c’est un peu "pile je gagne, face tu perds" : si les taux d’intérêt restent bloqués à zéro, les marges bancaires s’effondrent et c’est la faillite, et si les taux remontent nettement, la valeur des obligations détenues s’effondrent, et c’est la faillite. Seule une remontée progressive et contrôlée des taux peut laisser espérer un retour à la normale sans trop de dégâts. Mais est-ce seulement possible ? Comment en effet remonter les taux d’intérêt alors que la croissance est nulle et que la dette (publique et privée) n’a cessé d’augmenter depuis la crise de 2008 ? Ce serait l’étranglement.

A l’origine de cette maladie chronique, le Japon est largement en avance sur l’Europe, ne serait-ce que du fait que sa dette publique atteint presque 300% du PIB, soit trois fois le niveau moyen de la zone euro. Mais les banques européennes prennent le même chemin avec la faiblesse de la demande de crédit et un encours de dette publique en augmentation. Les assureurs ne font pas autre chose, eux qui délaissent les placements mobiliers et immobiliers pour se gaver d’obligations publiques.

Au final c’est la fonction de transformation de l’épargne que n’assure plus le système financier. Sa raison d’être est remise en cause, tout simplement. Si les banques diminuent leur volume de crédit et que les entreprises et les particuliers se tournent vers d’autres moyens (marchés, crowdfunding), si les assureurs ne financent plus l’économie réelle, si ces acteurs se contentent d’acquérir de la dette publique, à quoi servent-ils ? Cette japonisation remet en cause le métier bancaire lui-même : un fonds obligataire ce n’est plus une banque, rideau.

Le système se mord la queue : l’épargne captée par les banquiers et les assureurs sert essentiellement à financer la dette de l’Etat plutôt que l’économie réelle, il ne faut dès lors plus s’étonner de l’atonie de l’économie. L’Etat se croit intelligent en y répondant avec toujours plus de dépenses publiques pour "relancer" la croissance alors qu’il ne fait qu’aggraver le mal par ses déficits. Pendant ce temps la dette augmente, rendant impossible toute remontée des taux à un niveau normal. On ne sortira pas de ce cercle vicieux sans une grave crise financière…

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Les établissements de crédit détiennent 7,8 % de la dette d'état dont l'encours total au 28 février 2017 était de 1 650 776 887 213 euros, ce qui est insignifiant dans le bilan des banques françaises, reporté au niveau européen il en est environ de même. Je ne comprends donc pas bien le sens de l'article sans justification à la clé dont je remercie par avance l'auteur de nous informer
http://www.aft.gouv.fr/articles/detention-des-titres-de-la-dette-negociable-de-l-etat-par-groupe-de-porteurs_960.html
Face à cette dérive stérile de la fonction bancaire et si Marine arrive par miracle au pouvoir, ne faudrait-il pas qu'en même temps qu'elle sort de l'Euro ( et de l'Europe actuelle) et crée un nouveau franc, certes dévalué puisque déconnecté de l'Euro resté allemand ou du mark si l'euro disparaît), donc au même moment, ne faudrait-il pas qu'elle libère totalement le commerce de l'or et le détaxe ?... 395 tonnes sont détenus en bijoux soit 92 %, et 4 % en pièces et lingots , soit 16 tonnes environ qui pourraient immédiatement s'investir , ne serait ce que dans l'immobilier et stabiliser l'économie et rassurer les marchés...
Une bonne dévaluation style 1/3 consolidé du Directoire ou celle de René Mayer en janvier 1948 serait salutaire, à condition d'avoir un Etat fort et de stopper l'immigration.
1er-7-25 janvier : l’Assemblée nationale adopte le plan Mayer d’assainissement financier1 :
Mesures économiques
Dévaluation de 44,45 % du franc, blocage des billets et suppression du billet de 5 000 francs.
Relèvement de tous les salaires (publics et privés) de 25 %.
Libéralisation du contrôle des prix et du marché de l'or
Accroissement du prix des matières premières industrielles
Hausse de 10 % des tarifs publics (électricité, carburant, transport) afin de rendre ceux-ci plus conformes à la réalité du marché.
Majoration de 40 % du prix du blé.
Mesures fiscales
Prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation (Emprunt obligatoire de 3 % sur 10 ans) estimé à 108 milliards de francs.
Diminution des dépenses publiques de 100 milliards de francs (baisse de 25 %, soit 30 milliards de F, des subventions aux entreprises minières et sidérurgiques, suppression de 150 000 postes de fonctionnaires).
Amnistie fiscale (rapatriement de capitaux estimé à 50 milliards de francs).
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vous évoquez hélas, une période où existaient encore en France, des hommes d'Etat dignes de ce nom... ces temps sont malheureusement révolus, ayant cédé le pas à une démagogie électoraliste frénétique sévissant en France depuis une quarantaine d'années... Reste l'espoir du Front National mais celui-ci est ténu, et même si Marine était élue, notamment face à la grande et puissante machine de guerre d'un fonctionnariat très soudé, naturellement porté vers toujours plus de collectivisme et qui ne sera sûrement pas disposé à la remise en cause de tous ses exorbitants privilèges...
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Vous écrivez :"395 tonnes sont détenus en bijoux soit 92 %, et 4 % en pièces et lingots , soit 16 tonnes environ qui pourraient immédiatement s'investir , ne serait ce que dans l'immobilier et stabiliser l'économie et rassurer les marchés..." un rapide calcul nous donne pour 395 tonnes à 38.000 euros le kilo, c'est 15 milliards soit 0,68 % du PIB, pour la totalité ! Ce qui est peu.
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certes ce n'est pas énorme, mais cela rétablirait la confiance dans la monnaie nouvelle.
Savoir qu'on peut à tout moment vendre ou acheter de l'or sans être taxé me parait fondamental. Je suis surpris par exemple de voir qu'à Dubaï on puisse aller à un distributeur automatique s'offrir un lingot ( certes de 100 g ou moins) , mais comme on achèterait une bouteille de coca cola, à condition évidemment que le cours soit libre et sans contrôle de change.
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certes ce n'est pas énorme, mais cela rétablirait la confiance dans la monnaie nouvelle. Savoir qu'on peut à tout moment vendre ou acheter de l'or sans être taxé me parait fondamental. Je suis surpris par exemple de voir qu'à Dubaï on puisse aller à un  Read more
Monrose - 4/28/2017 at 1:26 PM GMT
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